À QUI IRIONS-NOUS ?
À qui irions-nous ?
Nous ressemblons aux paysages que nous contemplons. Nous sommes traversés des fissures, des blessures. Dans la béance de nos paroles, les failles s'inclinent.
Les strates de notre être tentent de s'ajuster l'une à l'autre… S'y glisse l'échappée du silence vide et de la nostalgie : Seigneur, à qui irions-nous ? Les regrets des âmes ou l'espérance du renouveau nous ouvrent parfois à la brèche du repentir : Seigneur, à qui irions-nous ?
Mais le limon de nos pensées colmate souvent cette brèche et le présent qui l'accompagne, éloigne de notre cœur l'écho du fondement : « Tu as les Paroles de la vie éternelle ». Nos sourires timides, les gestes que nous retenons, l'élan fraternel que nous contenons, le temps que nous perdons à désajuster les assises de nos vies intérieures d'avec l'élan de notre cœur et de nos actes, donnent au Christ peu de temps pour nous aimer. Il a pourtant, selon nous, les paroles de vie éternelle.
Nos cœurs manquent de confiance en se faisant carrefours de nos contradictions. Nos paroles errent ainsi d'un repère à un autre, omettant de se laisser habiter par l'Esprit... «et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller ?» Dans nos hésitations quotidiennes, nous laissons au doute une place imméritée... Une voix parfois, nous revient avec la mémoire du temps... « Seigneur, à qui irions-nous ? » Nous luttons inconsciemment pour reprendre le temps de nous laisser éroder par Tes paroles, alors que nous savons, intérieurement, que Tu as vraiment les Paroles de la vie éternelle.
Si la joie est là, si l'espérance est crédible, si le soleil est sur nos jours, les paroles ont été bonnes. Si la vie s'obscurcit, si les difficultés ou les soucis nous assaillent, nous en faisons l'horizon de nos jours. Ton silence, ton absence, ta mort, montreraient pour certains que tu n'es pas « Celui qui est ». « Seigneur, à QUI irions-nous ? »
Nos cœurs t'appellent, mais nos oreilles n'entendent même pas notre propre voix. La somme de nos failles, c'est pourtant ton église intérieure, ton cœur habité de nos joies, de nos peines, de nos attentes, de nos errances et contradictions, de nos quêtes. Donne-nous de prier chacun pour chacune de nos routes intérieures, les uns auprès des autres, afin d'unifier ton propre Cœur. Car oui Seigneur, c'est dans ton Cœur que se trouvent les Paroles de la vie éternelle et c'est aussi dans ton Cœur que point l'assemblée des fidèles et tes communautés de croyants.
« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les Paroles de la vie éternelle. »
Dans le Coeur de Jésus
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6