Pèlerins hagards que nous sommes...

Mercredi de l'octave de Pâques

Christ est ressuscité ! Alléluia ! Oui, il est vraiment ressuscité ! Alléluia, Alléluia ! 

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

De l'Évangile de Jésus Christ selon saint Luc :

Le même jour (c'est-à-dire le premier jour de la semaine), deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient entre eux de tout ce qui s'était passé. Or, tandis qu'ils s'entretenaient et s'interrogeaient, Jésus lui-même s'approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Jésus leur dit : « De quoi discutez-vous en marchant ? » Alors, ils s'arrêtèrent, tout tristes. L'un des deux, nommé Cléophas, lui répondit : « Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem qui ignore les événements de ces jours-ci. » Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, cet homme qui était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple : comment les grands prêtres et nos chefs l'ont livré, ils l'ont fait condamner à mort et ils l'ont crucifié. Nous, nous espérions que c'était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c'est arrivé. À vrai dire, des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur. Quand, dès l'aurore, elles sont allées au tombeau, elles n'ont pas trouvé son corps ; elles sont venues nous dire qu'elles avaient même eu une vision : des anges, qui disaient qu'il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l'avaient dit ; mais lui, ils ne l'ont pas vu. » Il leur dit alors : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l'Écriture, ce qui le concernait. Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d'aller plus loin. Mais ils s'efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux. Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l'ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Ils se dirent l'un à l'autre : « Notre cœur n'était-il pas brûlant en nous, tandis qu'il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » À l'instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : « Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. » À leur tour, ils racontaient ce qui s'était passé sur la route, et comment le Seigneur s'était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. (Lc 24, 13-35)

Méditation :

Ils sont deux.

Ils sont venus, à Jérusalem, pour fêter la Pâque.

Ils ont assisté à tous ces événements, qui ont secoué la ville.

Ils ont entendu le témoignage des femmes.

Pourtant ils sont encore incrédules.

Ils sont venus, à Jérusalem.

Ils s'en retournent, la Pâque finie, dans leur village d'Emmaüs.

Deux pèlerins, mais aussi deux disciples.

Ils ont cru en toi. Ils ont vu en toi, Seigneur, un prophète, le Messie.

Mais ils attendaient un Messie combattant, guerrier, et politique, censé délivrer un peuple et un territoire. 

Alors, tu es crucifié, et cela fait déjà trois jours que tu es mort, et personne ne t'a vu. Oui, le tombeau est vide, mais personne ne t'a vu.

Et ils te racontent cela, alors que tu es avec eux, à côté d'eux.

Tu marches avec eux. Tu parles avec eux. Tu leur enseignes.

Ils te connaissent mais ne te reconnaissent pas.

Ton corps ressuscité s'est sublimé, a repris des formes et perdu ses couleur de misère.

Et puis ils sont aveuglés. Aveuglés par leur déception. Aveuglés par leur cœur éteint.

Ils voulaient un chef de guerre. Ils ont eu le Seigneur Dieu, Fils-Unique-Engendré du Père,  du monde. Mais ils ne l'ont pas encore compris.

Si nous cherchons à savoir pourquoi tu es apparu à ceux-là, sans doute justement parce qu'il fallait trouver ces deux brebis en fuite pour rallumer la flamme.

En arrivant chez eux, ils te retiennent et t'offrent le couvert.

Et toi, tu leur donnes le signe, celui de la fraction du pain, celui de la sainte eucharistie.

Dès lors qu'ils comprennent, tu disparais. La foi est revenue, tu pars vers d'autres brebis.

Nul ne sait tous ceux à qui tu es apparu ; Saint Jean nous le confirme à la fin de son évangile. Mais il y a là un exemple.

Nous sommes comme ces pèlerins.

On parle. On avance on ne sait où. On râle. Et alors que tu es là avec nous, on ne te voit pas.

Sommes-nous coupables ? 

Non. Nous sommes humains. Il nous faut des preuves. Des signes.

La sainte eucharistie est un signe perpétuel.

Dans nos doutes, nos colères, nos adultères, allons à la messe.

Assistons à la consécration de l'hostie.

Adressons-nous à toi, présence réelle dans le Saint-Sacrement. Non pas avec formalisme et convenance, mais en vérité.

Alors, à nous, les pèlerins hagards d'Emmaüs, tu viendras nous habiter, et peu à peu, dans la douceur de ton Être, nous relever. 

Vers Emmaüs, les disciples étaient désespérés. A Emmaus, ils ont retrouvé la foi, une deuxième chance : c'est pourquoi l'abbé-Pierre, à l'origine de l'insurrection de la bonté, qui a sauvé tant de gens de la rue, a donné ce nom à ce grand mouvement de solidarité.

Que ton Nom soit béni, Seigneur, Père, Fils et Saint-Esprit !

Notre-Dame des pauvres et des désœuvrés, prie pour nous et notre monde.

Amen. Alléluia, alléluia.

Frères et sœurs, bien-aimés en Christ, exprimez-vous en commentaires ; ajoutez vos prières, réflexions et méditations, afin que nous puissions échanger dans la paix du Christ !! Je lis chaque jour vos mots, et porte vos intentions dans ma prière.

Prière de la communauté

Talitha Koum : réveille-moi, Seigneur !

Réveille-moi, Seigneur, de mes sommeils et de mes peurs, comme tu as réveillé la petite fille morte à qui tu as murmuré « Talitha Koum ». Pose ta main sur la mienne, ôte de moi les idées mortifères. Pardonne-moi dans ta Divine Miséricorde. En toi je m'abandonne, pour laisser les promesses de ce monde, et vivre de ta Providence. A tes pieds je dépose ce qui m'encombre pour devenir serviteur et pauvre, avec la joie parfaite de me mettre à ta suite. Donne-moi de vivre pleinement la fraternité, en œuvrant pour l'unité des chrétiens et l'amitié des croyants. Oui, réveille-moi, Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, avec l'aide de la bienheureuse Vierge Marie, afin que, relevé, je vive entièrement dans ton amour par une charité simple, une foi profonde, et dans l'espérance de ton Royaume. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Journal chrétien - Le Quotidien Jésus - Talitha Koum

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