LA PRÈRE D'ABANDON #2

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Un bref rappel avant de poursuivre !

 

  • Cette prière est d’abord une méditation qui est devenue une prière officiellement connue grâce aux premières Communautés qui se sont formées autour de sa spiritualité, après sa mort.
  • Cette prière aurait été la prière de la confiance si la confiance n’avait pas été reléguée  vers la fin de celle-ci. Pourtant la confiance précède l’abandon… Comment s’abandonner dans les bras d’une personne en qui on n’a pas confiance ?
  • Charles n’a jamais eu l’idée d’en faire une prière.
  • La méditation du frère Marie-Albéric est un moment où il fait parler Jésus. (C’est d’ailleurs une habitude qu’il gardera tout au long de sa vie) Cette méditation est donc une prière de Jésus. C’est la prière du Fils.
  • C’est une prière d’offrande.
  • C’est une prière de confiance.
  • C’est une prière d’abandon.

  

LE BON PLAISIR DU PÈRE 

« Mon Père, fais de moi ce qu’Il Te plaira »

Ici, on change de registre ! Ce n’est plus la prière de Jésus mourant. « Fais se réaliser Ta volonté́ ». Il s’agit de ce qui nous est fait et non de ce que nous faisons. Ce sont surtout les événements que nous subissons, les contradictions, la maladie, la souffrance, la mort. C’est entrer dans la prière de Jésus : « Non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux ». C’est désirer cette volonté́ aimante comme on désire une nourriture.

La perfection de l’amour est dans la coïncidence parfaite entre la volonté́ du Père, son désir sur moi et mon propre désir : « Je ne désire rien d’autre, mon Dieu ».

« Pourvu que Ta volonté́ se fasse en moi, en toutes Tes créatures, en tous Tes enfants, en tous ceux que Ton cœur aime ». Ce cœur de Dieu qui aime ses enfants et désire leur bonheur nous touche plus que le Dieu Créateur et Providence qui aurait tout réglé́ d’avance et à qui tout doit se soumettre dans une acceptation servile.

Le bon plaisir du Père, dont parle Jésus dans sa prière, c’est la bienveillance de Dieu manifestée à la fois dans la personne de Jésus, en qui le Père a mis tout son amour, et dans le privilège des « petits » à qui il est donné de reconnaître et d’accueillir la révélation de cet amour. « Oui, Père, car tel a été́ ton bon plaisir » (Matthieu 11,26).

 

UNE PRIÈRE D’ACTION DE GRÂCE

C’est une prière de louange : « Je Te bénis Père ... ». Qui pense à faire de cette prière d’abandon une prière de remerciement ? « Quoi que Tu fasses de moi, je Te remercie ; merci de tout ... je Te remercie de tout ».

Trois mercis pour ce qui a été́, ce qui est en train de se passer et pour ce qui va arriver. S’il n’en reste qu’un dans notre prière, il faut lui garder toute son importance. Rendre grâce pour le présent c’est y découvrir l’amour du Père. Dire merci pour un futur insaisissable, c’est redire sa confiance à ce Père qui nous aime, ce n’est pas seulement accepter et se résigner.

 

UNE DÉCLARATION D’AMOUR

Charles de Foucauld ne pouvait s’empêcher de mettre un « Je T’aime » dans la bouche de Jésus, c’est son propre besoin, son besoin d’amour, qui est un besoin de se donner et de l’exprimer. Aux dires de l’abbé́ Huvelin, il avait « fait de la religion un amour ». Un jour il écrira à l’abbé́ Caron : « Oh ! oui, Jésus seul mérite d’être aimé de passion ».

Il sait que ce « besoin d’amour » qui presse l’amoureux à se donner n’est pas toujours senti. Il dira qu’il existe des « déclarations d’amour avec preuves » qui ne sont pas des paroles et des sentiments.

Et le jour même de sa mort, reprenant les derniers mots prononcés par l’abbé́ Huvelin avant de mourir : « Je n’aimerai jamais assez, il écrit :

« Quand on peut souffrir et aimer, on peut beaucoup, on peut le plus qu’on puisse en ce monde : on sent qu’on souffre, on ne sent pas toujours qu’on aime et c’est une grande souffrance de plus ! Mais on sait qu’on voudrait aimer, et vouloir aimer c’est aimer. On trouve qu’on n’aime pas assez ; comme c’est vrai, on n’aimera jamais assez, mais le bon Dieu qui sait de quelle boue Il nous a pétris et qui nous aime bien plus qu’une mère ne peut aimer son enfant, nous a dit, lui qui ne ment pas, qu’Il ne repousserait pas celui qui vient à lui »

Un jour ou l’autre, on comprend qu’on n’a pas le choix. Si je veux suivre le Christ je dois choisir et, à cause de son amour, moi aussi je dois et je peux l’aimer. Il n’y a pas de chemin de libération en dehors de cet amour purifiant qui est comme un feu au- dedans de moi. Il n’y a de libération de moi-même qu’en aimant Dieu. Et aimer Dieu, c’est prendre le même chemin que Jésus ... perdre sa vie.

Quelques mois avant sa mort, Charles de Foucauld relèvera dans son carnet cette phrase de l’Imitation : « QUI N’EST PAS PRÊT À TOUT SOUFFRIR ET À S’ABANDONNER ENTIÈREMENT À LA VOLONTÉ́ DE SON BIEN-AIMÉ́ NE SAIT PAS CE QUE C’EST D’AIMER ». 

Mais qu’est-ce qu’aimer ? Le frère Marie-Albéric à bien voulu répondre à cette question dans cette méditation. On lit encore sa réponse sous forme de note marginale dans son cahier : « Aimer quelqu’un, c’est : l’admirer, l’imiter, le respecter, craindre de lui déplaire, désirer lui plaire, désirer le voir, désirer le posséder, désirer lui donner tout ce qu’on a et soi-même, donner son bien, désirer lui obéir ».

 

LA MESURE DE L’AMOUR

Charles de Foucauld n’était pas un homme de mesure. Ne vivre que pour Dieu, tout quitter, se donner sans mesure. « Tout, rien d’autre » et de multiples expressions totalisantes. Mais cet absolu, qui semble si simple, se complique quand il faut le faire passer dans des actes. Car, pour nous, le tout n’est que relatif. Seul Dieu est simple et le priant approche de lui à travers des actes successifs, répétés, des engagements limités et partiels. 

Les répétitions, huit fois le mot « tout » dans cette courte méditation, l’abondance des mots dans sa prière en sont l’illustration. Elles sont comme les expirations successives qui vident les poumons plus complètement et permettent au souffle vivifiant de pénétrer au plus profond. Comme si c’était impossible d’exprimer le désir le plus profond de nous d’un seul coup, sans tâtonnements, sans hésitations. Il a dit Oui, mais qui peut dire sans présomption : « Je suis prêt à tout, j’accepte tout » ?

C’est pour cela que l’aujourd’hui ajouté par les premières utilisatrices de cette prière lui donnait une dimension plus humaine, plus humblement réaliste, celle de l’horizon quotidien, celle du moment présent.

Heureusement qu’il y a aussi ce « pourvu que » qui limite un peu l’affirmation et ramène la prétention à un niveau humain, non celui du surhomme mais celui de la personne en marche, en cheminement, de l’enfant qui se sait aimé par son Père. « Quoi que Tu fasses de moi », cela veut dire aussi « quoi que je fasse » car le but de la prière est uniquement de me faire faire avec amour ce que Dieu veut me voir faire librement.

  

LA PRIÈRE SE TERMINE COMME ELLE A COMMENCÉ́ :

« ... Car tu es mon Père » 

Un seul mot la contient tout entière « Abba ». Souvenons-nous que cette prière n’est pas n’importe quelle prière de Jésus. Cette prière est pour Jésus l’acte suprême, le moment de l’union mystique dans l’extase, l’acte de "sortie de soi" dans l’Autre. Et cela se passe dans la douleur insupportable du supplice de la Croix. « L’acte le plus grand de la vie de Jésus, la plus grande preuve de son Amour, l’acte qui sauva le monde ne s’est pas accompli dans le repos et l’épanouissement d’une oraison paisible – comme cela aurait pu être – mais dans le douloureux effort d’une prière qui ne trouvait plus un chemin facile à travers les fatigues d’un corps brisé de souffrances ».

À ce moment l’homme est seul, quelle que soit l’affection de ceux qui l’entourent. Il ne dit plus « notre Père », mais seulement « Abba, mon Père » expression de cette solitude dans laquelle s’épanouit en plénitude la relation du Fils avec son Père, de l’homme avec Dieu. C’est l’heure où le voile se déchire. Seule compte l’union des deux personnes dans l’anéantissement de l’humain.

Toute vraie prière n’est-elle pas à l’image de cette dernière prière ? Elle se situe dans le secret du lieu où le Père seul nous voit, secret de la chambre fermée ou secret du cœur ouvert. Elle est perte de soi dans l’Autre et ressemble à une mort. Ainsi cette prière de Jésus peut-elle devenir notre prière de tous nos instants.

  

PRIERE D’ABANDON 

Mon Père,

Je m’abandonne à toi,

Fais de moi de qu’il te plaira.

Quoi que tu fasses de moi,

Je te remercie.

Je suis prêt à tout,

J’accepte tout.

Pourvu que ta volonté́ se fasse en moi,

En toutes tes créatures,

Je ne désire rien d’autre, mon Dieu.

Je remets mon âme entre tes mains.

Je te la donne, mon Dieu,

Avec tout l’amour de mon cœur,

Parce que je t’aime,

Et que ce m’est un besoin d’amour

De me donner,

De me remettre entre tes mains sans mesure, avec une infinie confiance

Car tu es mon Père. Amen.

 

PRIONS :

Demandons au Seigneur par l’intercession du bienheureux Charles de Foucauld, de nous faire grandir dans la foi-confiance.

« Ô mon Dieu, donnez-moi la foi-confiance, la foi qui fait avance dans l’abandon en Toi… Celle de la personne qui bâtit sur la pierre et non sur la foi morte de qui construit sur le sable.  Mon Dieu, donnez-moi la foi, la foi-confiance de méditer vos paroles pour les comprendre et ensuite les pratiquer pendant toute ma vie abandonnée à votre Volonté.  Faites de moi un être différent de ceux du reste du monde, « car leurs pensées ne sont pas vos pensées » »

                                                                                                                       (Nazareth, méditation)

 

Dans le Coeur de Jésus

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Prière de la communauté

Mon Père, je m’abandonne à Vous (Bx Charles de Foucauld)

Mon Père, je m’abandonne à Vous, faites de moi tout ce qu’il vous plaira. Quoique vous fassiez de moi, je vous remercie. Je suis prêt à tout. J’accepte tout, pourvu que votre volonté se fasse en moi, en toutes vos créatures ; je ne désire rien d’autre, mon Dieu. Je remets mon âme entre vos mains, je vous la donne, ô mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur, parce que je vous aime, et que ce m’est un besoin d’amour de me donner, de me remettre entre vos mains, sans mesure, avec une infinie confiance car vous êtes mon Père !

Merci ! 95 personnes ont prié

16 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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PRIER AVEC LE FRÈRE CHARLES DE FOUCAULD

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