Sainte Kateri Tekakwitha
La mère de Kateri Tekakwitha, convertie au catholicisme, était algonquine alors que son père était agnier. Ils venaient donc de deux tribus traditionnellement ennemies. Son lieu de naissance a vu le martyre d'Isaac Jogues, de René Goupil et de Jean de La Lande. Surnommée le « lys des Agniers », parfois on l'appelle tout simplement Catherine. Elle est une figure importante de l'histoire catholique canadienne et même nord-américaine.
À l'âge de quatre ans, elle perd toute sa famille (ses parents et son frère) à la suite d'une épidémie de petite vérole qui frappe la région de 1661 à 1663, sa vue est alors considérablement affaiblie et sa figure demeurera « grêlée » des suites de cette terrible maladie jusqu'à sa mort.
C'est par ailleurs l'évènement qui est à l'origine de son nom : « Tekakwitha », traduisible en « celle qui avance en hésitant (ou péniblement) » ou « celle qui meut quelque chose devant elle ».
Lorsqu'elle en a l'âge, ses parents adoptifs (oncle et tante) ainsi que le chef amérindien l'obligent à choisir un mari mais, d'après les historiographes catholiques, elle souhaite ardemment conserver sa virginité afin de se consacrer à Jésus. Sa foi chrétienne serait largement due à l'arrivée de missionnaires catholiques dans son village. Son refus de mariage la réduit quasiment à l'esclavage.
Elle exprime alors le vif désir de devenir chrétienne, d'être baptisée. Jacques de Lamberville, un jésuite, accède ainsi à sa demande mais seulement après six mois de catéchuménat : elle est baptisée par ce même prêtre le jour de Pâques, le . Elle reçoit du père Lamberville le nom de Kateri, en l'honneur de la sainte Catherine de Sienne.
Arrivée ensuite à la mission Saint-François Xavier, à La Prairie (cette mission est depuis 1716 établie sur le site de Kahnawake), en 1677, après un difficile voyage, elle désire alors se faire religieuse et ainsi entreprendre une démarche de conversion de la vallée iroquoise.
La prière la transforme profondément à tel point que sa piété impressionne l'historien François-Xavier Charlevoix, en mission en Nouvelle-France sur les ordres du roi Louis XIV qui l'avait délégué. Elle ne vécut toutefois que trois années sur les bords du fleuve Saint-Laurent mais on lui attribue néanmoins d'avoir sauvé la colonie des attaques autochtones, la vue de sa tombe ayant effrayé et ainsi découragé les envahisseurs.
Elle rend l'âme le , à l'âge de vingt-quatre ans, en odeur de sainteté selon ses biographes jésuites.
Au fil du temps, sa réputation se répand à travers le monde catholique, notamment grâce aux écrits dits relations des jésuites. Tout au long de sa courte vie, Kateri a beaucoup pratiqué le jeûne ainsi que la mortification, parfois même excessive par une naïve ignorance et réprouvée par son confesseur, souvent sous forme de sévices corporels.
En 1884, on introduit sa cause en béatification au Synode des évêques américains de Baltimore. Les Indiens catholiques associés dans la Conférence de Tekakwitha instituée en 1939, font de sa canonisation leur cheval de bataille.
Elle a été déclarée vénérable par Pie XII le . Mgr Gérard-Marie Coderre présida au transfert de ses reliques en 1972.
Kateri est béatifiée par Jean-Paul II le . Sa fête figure au calendrier liturgique de l'Église catholique le 17 avril. Le décret concernant ses miracles a été signé le , 2011.
Il s'agit, en 2006, de la guérison d'un jeune garçon, Jake Fink-Bonner, de Sandy Point, une petite ville située près de Seattle (Washington), de la fasciite nécrosante, également connue sous l'appellation populaire de « bactérie mangeuse de chair ».
Après sa béatification par Jean-Paul II le , un décret portant sur un nouveau miracle a été signé en et a permis qu'elle soit déclarée sainte par l'Église catholique. Elle devient ainsi la toute première autochtone d'Amérique du Nord à être canonisée, lors d'une cérémonie qui s'est déroulée le et présidée à Rome par le pape Benoît XVI.
Sa canonisation a eu lieu à Rome par le pape Benoît XVI, le . Un sanctuaire lui est consacré à la Mission Saint-François-Xavier, à Kahnawake. Il y a une église Katheri-Tekakwhita dans la communauté montagnaise de Mashteuiatsh, dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean et dans la communauté de Uashat Mak Maliotenam. Un camp de vacances aux États-Unis, entièrement francophone, le camp Tékakwitha, a aussi été fondé et nommé en son honneur.
Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6