La méditation est sous forme écrite ou orale, au choix.

Méditation

En introduisant mon livret de méditation du Rosaire « Voici ma Mère et mes Frères », je vous disais que la foi entraîne le déplacement. On ne vit pas sa foi sur son canapé. Notre pape François nous demande de mettre nos chaussures à crampons, de nous mettre en route vers les périphéries. Pourquoi ? Notre foi repose sur un Dieu en mouvement : la Sainte Trinité n'est qu'un échange d'amour entre les trois Personnes divines qui se donnent l'une à l'autre sans cesse. Mais restons sur la terre avec le Verbe de Dieu fait chair.
Écoutons saint Paul dans sa lettre aux Philippiens : 

Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu. Mais il s'est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s'est abaissé, devenant obéissant jusqu'à la mort, et la mort de la croix. (Ph 2, 6-8)

Quels déplacements ! Tout l'Évangile n'est qu'un long chemin : du chemin de foi de Marie au chemin de croix de Jésus. Dès les débuts, Marie est déplacée. D'abord intérieurement : 

Comment cela va-t-il se faire ? (Lc 1, 34)

puis extérieurement : 

Il n'y avait plus de place pour eux dans la salle commune (Lc 2, 7). 

Ces premiers déplacements de Marie sont-ils des lieux de tristesse, d'inquiétude, de difficultés ? Non ! Ils sont source d'émerveillement. Dieu nous veut joyeux. Il sait mieux que nous ce qui nous conduira au bonheur ; seulement, son rapport au temps et le nôtre ne sont pas les mêmes. Souvent on assimile le bonheur à l'immédiateté. Le jardin d'Éden, c'est fini. 

C'est à la sueur de ton visage que tu gagneras ton pain, jusqu'à ce que tu retournes à la terre dont tu proviens  (Gn 3, 19).

Dieu ne désire pas la souffrance, mais il la permet pour rejoindre l'autre en profondeur. Marcher ensemble un long moment, par exemple, permet souvent de faire des connaissances… Et quand la route devient pénible, les efforts des uns soutiennent les autres ; et c'est le groupe tout entier qui s'élève.
Jésus n'avait pas d'endroit où reposer sa tête (cf Mt 8,21) ; trois ans et demi de pérégrination dans toutes les directions. Trois ans et demi de questionnements, de refus et d'acceptation de la part des apôtres. Combien de gens, depuis, se sont mis en route pour suivre Jésus et tous les saints ? Combien ont catégoriquement refusé de se mettre en marche par peur des épreuves, des regards moqueurs, par peur de la croix ? Se mettre en route avec Jésus nous coûte. Mais ne rien faire coûte aussi à ceux qui ont besoin de nous.

L'Église est un peuple en marche à la suite du Christ. Chacun de nous est invité à mettre ses pas dans ceux des saints qui nous ont précédés. La liturgie doit être un chemin où le Christ lui-même va nous déplacer intérieurement pour nous tourner vers le Père. Le chemin est le lieu de la rencontre des hommes (la Samaritaine, Emmaüs, et bien d'autres). C'est aussi le lieu de la vérification et de l'approfondissement de notre foi, où Jésus nous rejoint pour marcher avec nous et nous prendre par la main là où nous sommes. Alors cheminons dans nos campagnes, dans nos villes, à l'église et au chevet du plus pauvre !
Voici en quelques mots les pensées qui ont nourri ma méditation du Rosaire. Plus loin, nous verrons que la prière du Chapelet nous associe à l'Œuvre du salut.

Méditation orale

Et si nous priions pour l'ensemble du groupe pour nous soutenir sur le chemin ? Prenons la prière de la communauté