Homélie du 28/06/2021

Commentaire de l'Evangile de ce dimanche

Chers frères et sœurs, bonjour!

Dans l'Évangile (cf. Mc 5, 21-43), aujourd'hui, Jésus rencontre nos deux situations les plus dramatiques, la mort et la maladie. Il en libère deux personnes : une petite fille, qui meurt justement au moment où son père est allé demander de l'aide à Jésus ; et une femme qui a des pertes de sang depuis de nombreuses années. Jésus se laisse toucher par notre douleur et par notre mort, et il opère deux signes de guérison pour nous dire que ni la douleur ni la mort n'ont le dernier mot. Il nous dit que la mort n'est pas la fin. Lui, vainc cet ennemi, dont nous ne pouvons nous libérer tout seuls.

Mais, en cette période où la maladie est toujours au centre de l'actualité, concentrons-nous sur l'autre signe, la guérison de la femme. Plus que sa santé, ce sont ses affections qui étaient compromises. Pourquoi? Elle avait des pertes de sang et donc, selon la mentalité de l'époque, elle était considérée comme impure. C'était une femme marginalisée, elle ne pouvait pas avoir de relations stables, elle ne pouvait pas avoir d'époux, elle ne pouvait pas avoir de famille et elle ne pouvait pas avoir de relations sociales normales car elle était « impure », cette maladie la rendait « impure ». Elle vivait seule, le cœur blessé. Quelle est la maladie la plus grande dans la vie ? Le cancer? La tuberculose? La pandémie ? Non. La plus grande maladie dans la vie c'est le manque d'amour, c'est de ne pas réussir à aimer. Cette pauvre femme était certes malade de la perte de sang, mais, comme conséquence, du manque d'amour, parce qu'elle ne pouvait pas être socialement avec les autres. Et la guérison qui compte le plus c'est celle des affections. Mais comment la trouver ? Nous pouvons penser à nos affections : sont-elles malades ou sont-elles en bonne santé ? Elles sont malades? Jésus est capable de les guérir.

L'histoire de cette femme sans nom – appelons-la comme cela, « la femme sans nom » – dans laquelle nous pouvons tous nous voir, est exemplaire. Le texte dit qu'il avait subi beaucoup de traitements, « en dépensant tous ses biens sans aucun bénéfice, en même cela empirait » (v. 26). Combien de fois, nous aussi, nous jetons-nous dans des remèdes erronés pour assouvir notre manque d'amour ? Nous pensons que c'est le succès et l'argent qui nous rendent heureux, mais l'amour ne s'achète pas, il est gratuit. Nous nous réfugions dans le virtuel, mais l'amour est concret. Nous ne nous acceptons pas tels que nous sommes et nous nous cachons derrière le maquillage de l'extériorité, mais l'amour n'est pas une apparence. Nous cherchons des solutions chez des mages, des guérisseurs, pour nous retrouver ensuite sans argent et sans paix, comme cette femme. A la fin, elle choisit Jésus et elle se jette dans la foule pour toucher le vêtement, le vêtement de Jésus.  C'est-à-dire que cette femme cherche le contact direct, le contact physique avec Jésus. Surtout à notre époque, on a compris à quel point le contact est important, les relations. Il en est de même de Jésus : parfois nous nous contentons d'observer quelque précepte et de répéter des prières – si souvent comme des perroquets – mais le Seigneur attend que nous le rencontrions, que nous lui ouvrions notre cœur, que, comme une femme, nous touchions son vêtement … pour guérir. Car, en entrant dans l'intimité avec Jésus, nous sommes guéris dans nos affections.

C'est ce que Jésus veut. On lit en effet que, même pressé par la foule, il regarde autour de lui pour trouver qui l'a touché. Les disciples disaient : « Mais regarde, la foule qui te serre… ». Non : « Qui m'a touché ? ». C'est le regard de Jésus : il y a tant de monde, mais Il part à la recherche d'un visage et d'un cœur plein de foi. Jésus ne regarde pas l'ensemble, comme nous, mais il regarde la personne. Il ne s'arrête pas devant les blessures et les erreurs du passé, mais il va au-delà des péchés et des préjugés. Tous, nous avons une histoire, et chacun de nous, dans le secret, connaît bien les mauvaises choses de sa propre histoire. Mais Jésus les regarde pour les guérir. Au contraire, nous, nous aimons regarder les mauvaises choses des autres. Combien de fois, quand nous parlons, nous tombons dans le bavardage, c'est-à-dire parler mal des autres, « écorcher » les autres. Mais regardez : quel est cet horizon de vie ? Pas comme Jésus, qui regarde toujours la façon de nous sauver, il regarde l'aujourd'hui, la bonne volonté et non pas cette histoire mauvaise que nous avons. Jésus va au-delà des péchés. Jésus va au-delà des préjugés. Il ne s'arrête pas aux apparences, Jésus arrive au cœur. Et il guérit justement celle qui était rejetée de tous, une personne impure. Avec tendresse, il l'appelle « fille » (v. 34) – le style de Jésus était la proximité, la compassion et la tendresse : « Fille… » – et il loue sa foi, en lui redonnant confiance en elle.

Sœur, frère, tu es là, laisse Jésus regarder et guérir ton cœur. Moi aussi je dois faire cela : que Jésus regarde mon cœur et le guérisse. Et si tu as déjà éprouvé son regard tendre sur toi, imite-le, et fais comme lui. Regarde autour de toi : tu verras que beaucoup de personnes qui vivent à côté de toi se sentent blessées et seules, elles ont besoin de se sentir aimées : franchis le pas. Jésus te demande un regard qui ne s'arrête pas à l'extérieur, mais qui aille au cœur ; un regard qui ne juge pas – cessons de juger les autres – Jésus nous demande un regard sans jugement, mais accueillant. Ouvrons notre cœur pour accueillir les autres. Parce que seul l'amour guérit la vie, seul l'amour guérit la vie.

Que la Vierge Marie, Consolatrice des affligés, nous aide à apporter une caresse aux blessés du cœur que nous rencontrons sur notre chemin. Et ne pas juger, ne pas juger la réalité personnelle, sociale des autres. Dieu aime tout le monde ! Ne pas juger, laissez les autres vivre et essayez de vous approcher avec amour.

© Traduction de Zenit, Anita Bourdin

Prière de la communauté

Notre Père

Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal. Amen

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Catéchèse du pape François

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