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Saint Théophane Vénard : vie, martyre et prière

Saint Théophane Vénard : vie, martyre et prière

« Adieu, mes bien chers, au Ciel le rendez-vous ! Nous nous reverrons là-haut. Dans un instant je vais porter les chaînes des confesseurs. » saint Théophane Vénard.

 

Saint Théophane Vénard, grand martyr du XIXème siècle, a tellement aimé le Seigneur qu’il avait pris la décision de mourir pour lui. Missionnaire en Chine puis au Tonkin où les chrétiens étaient largement persécutés, il n’a jamais renoncé à sa vocation d’évangélisateur et de martyr. Saint Théophane Vénard a été béatifié par le pape Pie X, le 2 mai 1909 et canonisé le 19 juin 1988 par le pape saint Jean-Paul II. Il est honoré avec tous les saints martyrs du Vietnam le 24 novembre.

 


Biographie de saint Théophane Vénard

Saint Théophane Vénard est né le 21 novembre 1829 à Saint-Loup-sur-Thouet dans les Deux-Sèvres. Deuxième d’une famille de quatre enfants, il a été élevé par des parents aimants qui ont cherché à en faire de bons chrétiens. Sur les quatre, trois sont entrés en religion en grandissant, Jean et Marie Vénard ont donc réussi l’éducation de leurs enfants. C’est lorsqu’il faisait paître les chèvres de son père que Théophane, 9 ans, lisait les Annales de la Propagation de la foi et découvrit la vie du futur bienheureux Jean-Charles Cornay décoré au Tonkin, le 20 septembre 1837, de la palme du martyr. C’est alors qu’il s’écria “Moi aussi je veux aller au Tonkin ! Et moi aussi je veux être martyr !”. Dès lors, cette idée ne le quitta jamais. Sa décision était prise : il deviendrait missionnaire au Tonkin et était prêt à mourir pour le Christ.

Après la mort de sa mère lorsqu’il était âgé d’une dizaine d'années, saint Jean-Théophane demanda à son père de le laisser faire des études secondaires. Son père avait rapidement compris la volonté de vie ecclésiastique de son fils. Alors, même s’il était profondément malheureux de le voir partir, Jean Vénard envoya Théophane étudier au collège de Doué-la-Fontaine, en 1841. Voulant aller plus loin dans sa formation, il alla étudier la philosophie au petit séminaire de Montmorillon pendant un an, puis se rendit au grand séminaire de Poitiers. Saint Théophane commença à se préparer, ainsi que son entourage, à son départ pour la mission. C’est ce qu’il désirait le plus. Son père était accablé et meurtri à l’idée de voir partir son fils si loin. Il mit plusieurs jours à réaliser la situation, mais finit par donner son consentement et sa bénédiction à son fils :  “Pour­quoi te la refuserais-je ? Tu sais bien que je suis tout entier à mes enfants.” 

Enfin ! Jean-Théophane partit pour le Séminaire des Missions Étrangères de Paris. Après le départ de Théophane, Jean Vénard déclara :  “J’ai perdu la plus belle fleur de mon rosier”. Le futur saint resta au séminaire 18 mois, durant lesquels il s’initia au chant grégorien et devint maître de chant au séminaire. Enfin, il reçut sa destination : la Chine. Il partit le 16 septembre 1852 pour Anvers où il embarqua sur un navire. Le voyage dura 5 mois. C’est le 19 mars 1853 que saint Théophane Vénard arriva à Hong-Kong. Il eut beaucoup de mal à s’adapter. Il déclara un jour au sujet de l’apprentissage du chinois : “Je serais tenté de croire que cette langue et ces caractères ont été inventés par le diable pour en rendre l’étude plus difficile aux mission­naires !” Après quatorze mois d’attente, Théophane reçut enfin l’ordre de Paris de rejoindre le Tonkin. 

Il embarqua le 26 mai 1854 sur une jonque de contrebandiers et aborda le Tonkin par la baie d’Halong. Théophane savait qu’en posant le pied sur le sol vietnamien il serait aussitôt considéré comme un hors-la-loi. En effet, le jeune empereur du Vietnam perpétuait l’œuvre de son grand-père, commencé en 1833 : la persécution des chrétiens. Jean-Théophane arriva à Vinh Tri, où résidait Monseigneur Retord. Il assista, dès son arrivée, à la préparation d’une cérémonie d’ordination. Cérémonie rendue possible par le vice-roi et beau-père de l’empereur, Nam-Dinh. Ce dernier faisait preuve de tolérance à l’égard des chrétiens depuis que le supérieur du séminaire, Paul Tinh, l’avait guéri alors qu’il perdait la vue. Saint Théophane s’adapta rapidement à la vie au Tonkin et appris très vite le vietnamien.

Malheureusement, en 1857, l’empereur Tü-Düc s’étonna qu’aucun missionnaire n’ait été exécuté depuis 5 ans. Alors, il envoya des inspecteurs dans tout l’empire. Deux d’entre eux découvrirent le centre chrétien de Vinh-Tri et arrêtèrent le père Paul Tinh. Ils l'emmenèrent devant le vice-roi. Ce dernier, afin sauver sa réputation, le condamna à mort et ordonna de persécuter tous les chrétiens. Saint Théophane partit alors pour Hanoï, où les persécutions étaient moins violentes. Il s’y cacha, dans une maison de la ville, entre deux murs. C’est le 30 novembre 1860 qu’il fût découvert et arrêté. Comme il était très largement aimé de la population et du vice-roi de la région, il bénéficia d’un traitement de faveur quant à sa détention (il pouvait sortir de sa cellule, marcher 1 heure par jour, on lui apportait chaque vendredi l’Eucharistie par exemple). La sentence tomba le 2 février 1861 : saint Théophane fût condamné à la décapitation. Le cortège se mit alors en route. Saint Théophane avait alors 31 anset n’avait aucunement peur de ce qui l’attendait. Il chantait le Magnificat sur le chemin, en souriant. Il rendit son âme au Seigneur ce jour-là, sur les bords du Fleuve Rouge. 

Prier avec saint Théophane 

« Ô Dieu qui êtes admirable dans vos Saints, glorifiez votre serviteur et martyr Théophane et montrez son pouvoir en nous accordant la grâce que nous vous demandons par son intercession. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen. »

Citations de saint Théophane

« La perfection n'est pas plus dans un lieu que dans un autre ; elle est dans la correspondance à la grâce de Dieu, là où Il nous veut. » Lettre à sa sœur 

 

« Quitter la famille a été mon grand sacrifice. Je me dis pour me consoler : Nous nous retrouverons dans la grande famille ; la famille de la terre passe, celle du ciel demeure. Allons convier à faire partie ceux qui ne la connaissent pas.» Lettre à son frère

 

« Nous sommes tous des fleurs plantées sur cette terre et que Dieu cueille en son temps, un peu plus tôt, un peu plus tard. » 

 

« (...) J’ai confiance en Dieu que je consommerai ma course, que je conserverai le dépôt de la Foi, de l’Espérance et de l’Amour, intact. » Lettre à l’abbé Paziot, ancien condisciple du séminaire de Poitiers.

 

« Vive la joie quand même ! ». Devise de saint Théophane

 

« Très cher, très honoré et bien aimé Père. Puisque ma sentence se fait encore attendre, je veux vous adresser un nouvel adieu, qui sera probablement le dernier. Les jours de ma prison s’écoulent paisiblement. Tous ceux qui m’entourent m’honorent, un bon nombre m’aiment. […] Un léger coup de sabre séparera ma tête, comme une fleur printanière que le Maître du jardin cueille pour son plaisir. Nous sommes tous des fleurs plantées sur cette terre que Dieu cueille en son temps, un peu plus tôt, un peu plus tard. Autre est la rose empourprée, autre le lys virginal, autre l’humble violette. Tâchons tous de plaire, selon le parfum ou l’éclat qui nous sont donnés, au souverain Seigneur et Maître. (...) Père et fils se reverront au para­dis. Moi, petit éphémère, je m’en vais le premier. Adieu. »

Dernière lettre à son père, 20 janvier 1861.

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