<h2>Devenir des "citoyens du num&eacute;rique"</h2>
Depuis peu, nous assistons &agrave; la naissance de plus en plus de startups au service de l'Eglise. Ces projets sont une r&eacute;ponse &agrave; un appel fort de nos Papes, adress&eacute; en particulier aux jeunes :&nbsp;
<blockquote>
&laquo; Je voudrais conclure ce message en m&rsquo;adressant, en particulier, aux jeunes catholiques, pour les exhorter &agrave; porter au monde num&eacute;rique le t&eacute;moignage de leur foi. Tr&egrave;s chers jeunes, engagez-vous &agrave; introduire dans la culture de ce nouvel environnement de communication et d&rsquo;information les valeurs sur lesquelles repose votre vie ! (...) C&rsquo;est &agrave; vous, jeunes, qui vous trouvez presque spontan&eacute;ment en syntonie avec ces nouveaux moyens de communication, que revient en particulier le devoir d&rsquo;&eacute;vang&eacute;lisation de ce &laquo; continent num&eacute;rique &raquo;. (...)&nbsp;Le Pape est &agrave; vos c&ocirc;t&eacute;s avec sa pri&egrave;re et avec sa b&eacute;n&eacute;diction.&nbsp;&raquo;
Extrait du Message du Pape Beno&icirc;t XVI pour la 43e Journ&eacute;e Mondiale des Communications Sociales, en mai 2009
</blockquote>
&nbsp;
<h2>Votre pri&egrave;re est n&eacute;cessaire</h2>
Le pape est aux c&ocirc;t&eacute;s des jeunes entrepreneurs du monde num&eacute;rique avec sa pri&egrave;re et sa b&eacute;n&eacute;diction, ces projets ont aussi besoin de VOTRE pri&egrave;re et de votre b&eacute;n&eacute;diction !&nbsp;
Nous vous proposons donc de recevoir chaque semaine les nouvelles&nbsp;et&nbsp;intentions de pri&egrave;re d'un des projets de LaChurchTech fran&ccedil;aise : rejoignez cette communaut&eacute; de pri&egrave;re pour soutenir ces projets par votre pri&egrave;re, pour qu'ils soient toujours guid&eacute;s par l'Esprit Saint et portent de nombreux fruits.
&nbsp;
<h2>A propos de la ChurchTech</h2>
&nbsp;La ChurchTech a plusieurs objectifs :&nbsp;
<ul>
<li>R&eacute;unir les comp&eacute;tences, les id&eacute;es, les projets&nbsp;dans un m&ecirc;me &eacute;cosyst&egrave;me</li>
<li>Cr&eacute;er une communaut&eacute; vivante d'innovateur&nbsp;</li>
<li>Inspirer des vocations, des projets</li>
<li>Promouvoir des innovations&nbsp;</li>
</ul>
 LaChurchTech&nbsp;promeut les projets r&eacute;pondant aux exigences suivantes :
<ul>
<li>Ob&eacute;issance &agrave; l'Eglise catholique ( malgr&eacute; la disruption innovatrice )</li>
<li>Digital au service du r&eacute;el (r&eacute;pondre &agrave; un besoin concret, favoriser la rencontre,... )</li>
<li>Durabilit&eacute; : que les projets ne soient pas des feux de paille, comme la plupart des modes sur internet et que la structure du projet soit suffisament stable pour survivre</li>
</ul>

Prier pour les projets numériques au service de l'Eglise

Apprends-moi, Seigneur, à bien user du temps que tu me donnes pour travailler, à bien l'employer sans rien en perdre.
Apprends-moi à tirer profit des erreurs passées sans tomber dans le scrupule qui ronge.
Apprends-moi à prévoir le plan sans me tourmenter, à imaginer l'oeuvre sans me désoler si elle jaillit autrement.
Apprends-moi à unir la hâte et la lenteur, la sérénité et la ferveur, le zèle et la paix.
Aide-moi au départ de l'ouvrage, là où je suis le plus faible.
Aide-moi au coeur du labeur à tenir serré le fil de l'attention.
Et surtout comble Toi-même les vides de mon oeuvre, Seigneur!
Dans tout le labeur de mes mains laisse une grâce de Toi pour parler aux autres et un défaut de moi pour me parler à moi-même.
Garde en moi l'espérance de la perfection, sans quoi je perdrais coeur. Garde-moi dans l'impuissance de la perfection, sans quoi je me perdrais d'orgueil.
Purifie mon regard: quand je fais mal, il n'est pas sûr que ce soit mal, et quand je fais bien, il n'est pas sur que ce soit bien.
Seigneur, ne me laisse jamais oublier que tout savoir est vain sauf là où il y a du travail, et que tout travail est vide sauf là où il y a amour, et que tout amour est creux qui ne me lie à moi-même et aux autres et à Toi, Seigneur!
Enseigne-moi à prier avec mes mains, mes bras et toutes mes forces.
Rappelle-moi que l'ouvrage de mes mains t'appartient et qu'il m'appartient de te le rendre en le donnant ; que si je le fais par goût du profit, comme un fruit oublié je pourrirai à l'automne ; que si je le fais pour plaire aux autres comme la fleur de l'herbe je fanerai au soir ; mais si je le fais pour l'amour du bien, je demeurerai dans le bien ; et le temps de faire bien et à ta gloire, c'est tout de suite, Amen!

Juifs et Chrétiens uns dans le Christ

Ô abîme de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu! Que ses décrets sont insondables et ses voies incompréhensibles! 
Qui en effet a jamais connu la pensée du Seigneur? Qui en fut jamais le conseiller?
Ou bien qui l'a prévenu de ses dons pour devoir être payé de retour?
Car tout est de lui et par lui et pour lui. A lui soit la gloire éternellement! Amen.
(Rm 11, 32-36)


L&rsquo;ap&ocirc;tre Paul est le seul &eacute;crivain du Nouveau Testament &agrave; employer l&rsquo;expression d&rsquo;&laquo;&nbsp;homme int&eacute;rieur&nbsp;&raquo;.
Il semble qu&rsquo;en la cr&eacute;ant, il fournissait, de mati&egrave;re proph&eacute;tique, la terminologie&nbsp;th&eacute;ologique de la notion, qui allait prendre une place immense dans l&rsquo;expansion universelle irr&eacute;sistible de la foi chr&eacute;tienne, sous l&rsquo;appellation, largement connue, de &laquo;&nbsp;vie int&eacute;rieure&nbsp;&raquo;.
Si le sens de cette expression ne pr&eacute;sente pas de difficult&eacute; particuli&egrave;re, au moins pour les chr&eacute;tiens, ses implications semblent insuffisamment per&ccedil;ues par de trop nombreux fid&egrave;les.
Pourtant, elle r&eacute;v&egrave;le une composante cardinale de l&rsquo;intimit&eacute; spirituelle &agrave; laquelle Dieu appelle chacun(e) de nous.
Il vaut la peine d&rsquo;en approfondir les richesses cach&eacute;es, pour entrer plus profond&eacute;ment dans la gr&acirc;ce immense qu&rsquo;elle constitue.

Vie intérieure et intimité avec Dieu

Je vous aime, ô mon Dieu,
Et mon seul désir est de vous aimer
Jusqu’au dernier soupir de ma vie.
Je vous aime, ô Dieu infiniment aimable, 
et j’aime mieux mourir en vous aimant
que de vivre un seul instant sans vous aimer.
Je vous aime, ô mon Dieu, et je ne désire le ciel
que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement.
Je vous aime, ô mon dieu,
Et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on y aura jamais 
La douce consolation de vous aimer.
Ô mon Dieu,
Si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime,
Du moins, je veux que mon cœur
Vous le répète autant de fois que je respire.
Ah ! Faîtes-moi la grâce de souffrir en vous aimant,
De vous aimer en souffrant,
Et d’expirer un jour en vous aimant en sentant que je vous aime.
Et plus j’approche de ma fin,
Plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner.
Ainsi soit-il.


La foi chr&eacute;tienne, on en conviendra, est davantage que l'observance, plus ou moins fid&egrave;le, des commandements et des coutumes d'une religion. &Agrave; en croire l'Ecriture, et surtout le Nouveau Testament, elle est tout enti&egrave;re orient&eacute;e vers un &eacute;v&eacute;nement eschatologique fulgurant : l'av&egrave;nement du Royaume de Dieu en la personne de son Messie, lui-m&ecirc;me escort&eacute; de Son &Eacute;glise, c'est-&agrave;-dire les &Eacute;lus. On ne m&eacute;ditera jamais assez sur le caract&egrave;re insolite de cette conception, dont le moins qu'on puisse en dire est qu'elle va radicalement &agrave; l'encontre de la saisie qu'a le genre humain, en g&eacute;n&eacute;ral, de la gestion des affaires de ce monde. De fait, nous sommes tellement habitu&eacute;s &agrave; &ecirc;tre gouvern&eacute;s par des hommes que la perspective d'une administration divine concr&egrave;te de l'humanit&eacute; appara&icirc;t aux chr&eacute;tiens eux-m&ecirc;mes comme mythique.
Un rapide survol de l'&Eacute;criture montre que tel &eacute;tait bien, pourtant, le dessein initial de Dieu. L'Ancien Testament, d'abord, en t&eacute;moigne de maintes mani&egrave;res. Il ne sera pas inutile de rappeler ici les passages scripturaires &eacute;voqu&eacute;s ailleurs. Lorsque le peuple demande &agrave; Samuel de lui donner un roi, Dieu enjoint &agrave; Samuel d'obtemp&eacute;rer, non sans formuler cette r&eacute;serve &eacute;tonnante :
"Satisfais &agrave; tout ce que te dit le peuple, car ce n'est pas toi qu'ils ont rejet&eacute;, c'est moi qu'ils ont rejet&eacute;, ne voulant plus que je r&egrave;gne sur eux. Le proph&egrave;te Os&eacute;e se fait l'&eacute;cho de cette r&eacute;probation divine, lorsqu'il dit de la part de Dieu : Un roi, je te l'ai donn&eacute; dans ma col&egrave;re, et dans ma fureur je te le retire!".
Et Isa&iuml;e t&eacute;moigne de cette nostalgie de la royaut&eacute; divine en ces termes:
"Nous sommes, depuis longtemps, des gens sur qui tu ne r&egrave;gnes plus et qui ne portent plus ton nom. Ah, si tu d&eacute;chirais les cieux et descendais, devant ta face les montagnes seraient &eacute;branl&eacute;es. (R&eacute;f&eacute;rences&nbsp;: 1 Samuel 8, 7; Os&eacute;e 13, 11; Isa&iuml;e 63, 19).
&nbsp;C'est sur cet arri&egrave;re-plan eschatologique que le Baptiste d'abord, puis J&eacute;sus fondent leur pr&eacute;dication de la venue imminente du Royaume de Dieu. Pourtant - nous l'avons vu ailleurs -, les &Eacute;vangiles nous donnent, de ce Royaume, des pr&eacute;sentations contrast&eacute;es, allant de l'apocalyptique (des violents s'en emparent) &agrave; l'int&eacute;riorisation (le royaume est au dedans de vous). &Agrave; l'&eacute;vidence, c'est cette derni&egrave;re conception, l&eacute;gitime au demeurant, qui s'est impos&eacute;e dans l'&Eacute;glise. Malheureusement, ce fut au d&eacute;triment de l'attente du R&egrave;gne terrestre du Christ, surtout sous l'influence de saint Augustin qui, apr&egrave;s avoir y avoir cru d'abord, sur la base de l'Apocalypse,&nbsp; interpr&eacute;ta ensuite&nbsp; ce&nbsp; Royaume&nbsp; sur&nbsp; la&nbsp; terre&nbsp; de mani&egrave;re spirituelle, lorsqu'il renia sa croyance &agrave; la doctrine mill&eacute;nariste. (R&eacute;f&eacute;rence&nbsp;: Matthieu 11, 12; Luc 17, 21).
Pourtant, plusieurs textes patristiques v&eacute;n&eacute;rables t&eacute;moignent de ce que telle n'&eacute;tait pas la foi des Ap&ocirc;tres, ni celle de l'&Eacute;glise des tout premiers si&egrave;cles de notre &egrave;re. C'est le cas de Justin (Deuxi&egrave;me si&egrave;cle), qui &eacute;crit : &laquo; Pour moi et les chr&eacute;tiens d'orthodoxie int&eacute;grale, tant qu'ils sont, nous savons qu'une r&eacute;surrection de la chair adviendra, pendant mille ans, dans J&eacute;rusalem reb&acirc;tie et agrandie. Beaucoup, par contre, m&ecirc;me chr&eacute;tiens de doctrine pure et pieuse, ne le reconnaissent pas &raquo;. (R&eacute;f&eacute;rence&nbsp;: Justin,&nbsp;Dialogue avec Tryphon, 80).
Pour Ir&eacute;n&eacute;e (deuxi&egrave;me si&egrave;cle), c'est la seule vraie doctrine.
&laquo;Ainsi donc, certains se laissent induire en erreur par les discours h&eacute;r&eacute;tiques au point de m&eacute;conna&icirc;tre les '&eacute;conomies' de Dieu et le myst&egrave;re de la r&eacute;surrection des justes et du royaume qui sera le pr&eacute;lude de l'incorruptibilit&eacute; [&hellip;] Aussi est-il n&eacute;cessaire de d&eacute;clarer &agrave; ce sujet que les justes doivent d'abord,&nbsp;dans ce monde r&eacute;nov&eacute;, apr&egrave;s &ecirc;tre ressuscit&eacute;s &agrave; la suite de l'Apparition du Seigneur, recevoir l'h&eacute;ritage promis par Dieu aux p&egrave;res et&nbsp;y r&eacute;gner&nbsp;; ensuite seulement aura lieu le jugement de tous les hommes. Il est juste, en effet, que, dans ce monde m&ecirc;me o&ugrave; ils ont pein&eacute; et o&ugrave; ils ont &eacute;t&eacute; &eacute;prouv&eacute;s de toutes les mani&egrave;res par la patience, ils recueillent le fruit de cette patience ; que, dans le monde o&ugrave; ils ont &eacute;t&eacute; mis &agrave; mort &agrave; cause de leur amour pour Dieu, ils retrouvent la vie ; que, dans le monde o&ugrave; ils ont endur&eacute; la servitude, ils r&egrave;gnent. &raquo; (R&eacute;f&eacute;rence: Ir&eacute;n&eacute;e de Lyon,&nbsp;Adversus Haereses, livre 5, 32, 1).&nbsp;C'&eacute;tait d'ailleurs la conception de J&eacute;sus, comme en t&eacute;moigne sa r&eacute;ponse &agrave; la question des ap&ocirc;tres :
"&Eacute;tant donc r&eacute;unis, ils l'interrogeaient ainsi : Seigneur, est-ce maintenant le temps o&ugrave; tu vas manifester (ou : 'restituer') le royaume &agrave; Isra&euml;l ? Il leur r&eacute;pondit : Il ne vous appartient pas de conna&icirc;tre&nbsp;les temps et moments&nbsp;que le P&egrave;re a fix&eacute;s de sa seule autorit&eacute;." (R&eacute;f&eacute;rence&nbsp;: Actes 1, 6 et suivants).
Cependant, sur la base de deux traductions possibles d'une phrase du Nouveau Testament (&laquo;&nbsp;le Royaume est 'au-dedans de vous'&nbsp;&raquo;, ou : 'au milieu de vous', voir Luc 17, 21), pour la quasi-totalit&eacute; des chr&eacute;tiens d'aujourd'hui, le Royaume dont parle J&eacute;sus se r&eacute;sume uniquement &agrave; une pieuse union de l'&acirc;me du croyant avec le Christ, consid&eacute;r&eacute; comme &laquo; r&eacute;gnant dans nos c&oelig;urs &raquo;, d&egrave;s ici-bas, comme il r&egrave;gne d&eacute;j&agrave;, l&agrave;- haut, et comme nous r&eacute;gnerons avec Lui,&nbsp;&laquo; au ciel &raquo;.
Dans ce sch&eacute;ma pi&eacute;tiste et intimiste, l'eschatologie est &eacute;vacu&eacute;e. C'est dans l'Eglise et dans la vie des chr&eacute;tiens individuels que r&eacute;side, quasi substantiellement, le Royaume, d&eacute;j&agrave; &laquo; myst&eacute;rieusement pr&eacute;sent &raquo;, en attendant qu'il se manifeste dans la gloire du ciel,&nbsp;&laquo;&agrave; la fin du monde&raquo;. Ce que ne sauraient accepter les diverses mouvances chr&eacute;tiennes qui croient &agrave; une instauration concr&egrave;te du&nbsp;Royaume de Dieu sur la terre, durant une longue p&eacute;riode, traditionnellement &eacute;valu&eacute;e &agrave; mille ans, conform&eacute;ment &agrave; ce qui est dit dans l'Apocalypse. On qualifie g&eacute;n&eacute;ralement cette croyance de &laquo;pr&eacute;-mill&eacute;nariste&raquo;, et ceux qui la professent acceptent volontiers ce label, non sans nuancer leurs conceptions respectives de cette doctrine. (r&eacute;f&eacute;rence&nbsp;: Apocalypse 20, 6).
Pr&eacute;cisons cependant que rien dans l'enseignement actuel de l'&Eacute;glise ne permet de penser qu&rsquo;&agrave; ses yeux, le r&egrave;gne myst&eacute;rieux du Christ - d&eacute;j&agrave; initi&eacute; dans les &acirc;mes des croyants - serait, au sens strict, la forme&nbsp;d&eacute;finitive&nbsp;du Royaume de Dieu et qu'il ne faudrait pas en attendre une autre. La mani&egrave;re dont un texte du Concile Vatican II exprime&nbsp;&nbsp; ce&nbsp;&nbsp; myst&egrave;re&nbsp;&nbsp; t&eacute;moigne,&nbsp;&nbsp; semble-t-il, du&nbsp;&nbsp; contraire:
&laquo;Myst&eacute;rieusement, le royaume est d&eacute;j&agrave; pr&eacute;sent sur cette terre, il atteindra sa perfection quand le Seigneur reviendra.&raquo; (r&eacute;f&eacute;rence&nbsp;: Constitution&nbsp;Gaudium et Spes, 39, alin&eacute;a 3).
En tout &eacute;tat de cause, la foi au Christ et en son R&egrave;gne ne constitue nullement une garantie d'appartenance &agrave; ce Royaume &agrave; venir, comme J&eacute;sus en avertit lui- m&ecirc;me:
&laquo; Beaucoup viendront du levant et du couchant prendre place au festin [eschatologique] avec Abraham, Isaac et Jacob dans le Royaume des Cieux, tandis que les fils du Royaume seront jet&eacute;s dans les t&eacute;n&egrave;bres ext&eacute;rieures: l&agrave; seront les pleurs et les grincements de dents. &raquo; (r&eacute;f&eacute;rence&nbsp;: Matthieu 8, 11 &agrave; 12).
S'il est vrai que le bapt&ecirc;me fait, des chr&eacute;tiens, des "fils du Royaume", cette&nbsp;participation&nbsp;&agrave; la royaut&eacute; du Christ est tout sauf acquise, et elle n'a rien &agrave; voir avec un spiritualisme intimiste et confortable. Au contraire, les disciples du Christ savent que le Royaume de leur Ma&icirc;tre&nbsp;ne provient pas de ce monde. L'Eglise catholique, quant &agrave; elle, utilise l'expression de &laquo; peuple de Dieu par qui ce royaume prend corps &raquo;. (r&eacute;f&eacute;rences&nbsp;:Jean 18, 36;&nbsp;Lumen Gentium, 13).
Cette conception d'un Royaume &laquo; en devenir &raquo; rend bien la nature progressive de l'implication de Dieu dans l'histoire des hommes, par la m&eacute;diation int&eacute;rieure myst&eacute;rieuse de ceux que, d'avance, Il a discern&eacute;s : ceux qui L'aiment, qui gardent Sa Parole, et en qui Il a d&eacute;j&agrave; fait Sa demeure. (r&eacute;f&eacute;rences&nbsp;:Romains 8, 29; Jean 14, 23).
Initi&eacute;e par le don de l'Esprit, la mainmise progressive de Dieu sur la Cr&eacute;ation se manifestera, de mani&egrave;re subite et triomphale, au temps connu de Dieu seul. Ce processus, &agrave; la fois historique et surnaturel, n'est, en fait, que l'extension du myst&egrave;re de l'Incarnation &agrave; l'ensemble du Corps du Christ, &laquo; jusqu'&agrave; ce que nous parvenions, tous ensemble, &agrave; ne faire plus qu'un dans la foi et la connaissance du Fils de Dieu, et &agrave; constituer cet Homme parfait, dans la force de l'&acirc;ge qui r&eacute;alise la pl&eacute;nitude du Christ. &raquo; (r&eacute;f&eacute;rence&nbsp;:Eph&eacute;siens 4, 13).
C'est pourquoi le Concile proclame :
&laquo; L'&Eacute;glise, pourvue des dons de&nbsp; son fondateur, et fid&egrave;lement appliqu&eacute;e &agrave; garder ses pr&eacute;ceptes de charit&eacute;, d'humilit&eacute; et d'abn&eacute;gation, re&ccedil;oit mission d'annoncer le royaume du Christ et de Dieu et de l'instaurer dans toutes les nations, formant, de ce Royaume le germe et le commencement sur la terre. Cependant, tandis qu'elle s'accro&icirc;t peu &agrave; peu, elle- m&ecirc;me aspire &agrave; l'ach&egrave;vement de ce royaume esp&eacute;rant de toutes ses forces et appelant de ses v&oelig;ux l'heure o&ugrave; elle sera, dans la gloire, r&eacute;unie &agrave; son Roi &raquo;. (r&eacute;f&eacute;rence&nbsp;:Lumen Gentium,5).
Le Concile dit encore, &agrave; propos du peuple de Dieu :
&laquo; Sa destin&eacute;e enfin, c'est le Royaume de Dieu, inaugur&eacute; sur la terre par Dieu m&ecirc;me, qui doit se dilater encore plus loin, jusqu'&agrave; ce que, &agrave; la fin des si&egrave;cles, il re&ccedil;oive enfin de Dieu son ach&egrave;vement, lorsque le Christ, notre vie, sera apparu et que la cr&eacute;ation elle-m&ecirc;me sera affranchie de l'esclavage de la corruption pour conna&icirc;tre la glorieuse libert&eacute; des enfants de Dieu &raquo;. (r&eacute;f&eacute;rence&nbsp;:Lumen Gentium, 9; voir Colossiens 3, 4; Romains 8, 21).
Il ne sera pas inutile de rappeler que la croyance en une royaut&eacute; terrestre de Dieu, par l'interm&eacute;diaire de Son Messie et de son peuple, a des racines juives profondes. En effet, outre le retour d'&Eacute;lie - qui doit "tout remettre en &eacute;tat" -, les Juifs attendent, eux aussi, eux surtout, la venue du Messie, qui reconstruira le Temple, soumettra les nations, purifiera sa terre et r&eacute;gnera sur un Isra&euml;l rachet&eacute;, r&eacute;nov&eacute;, r&eacute;tabli dans ses fronti&egrave;res d'antan. Enfin, Isra&euml;l lui-m&ecirc;me, apr&egrave;s avoir &eacute;t&eacute; longtemps asservi aux nations et avoir subi leur m&eacute;pris, r&eacute;gnera &agrave; son tour sur elles. (Voir Malachie 3, 24; Siracide 48, 10; Matthieu 17, 11; Marc 9, 12, etc.; Daniel 9, 25; Zacharie 1, 16; Tobie 13, 10, etc.; voir Psaume 72, 9; Psaume 110, 1; Isa&iuml;e 49, 23; Mich&eacute;e 7, 17, etc.; voir Matthieu 22, 44; Luc 20, 43; voir Dt 32, 43, etc.; voir Mich&eacute;e 4, 10, etc.; voir J&eacute;r&eacute;mie 31, 31; Os&eacute; 6, 1, etc.; voir J&eacute;r&eacute;mie 31, 16 &agrave; 17; Baruch 5 et suivants, etc.; voir Deut&eacute;ronome 15, 6; Baruch 4, 25; Psaume 18, 48; Psaume 47, 3, etc.).

Le Royaume qui vient

"Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! 
Béni soit le Royaume qui vient, de notre père David! Hosanna au plus haut des cieux!"
(Mc 11, 9-10).
