« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, et ton prochain comme toi-même »

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Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là, les pharisiens, apprenant que Jésus avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent, et l'un d'entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l'épreuve : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. » (Mt 22, 34-40)

Les deux amours 

En articulant deux versets, Jésus nous indique l'articulation majeure de la Torah et nous invite à la saisir par l'endroit où il la saisit lui-même. Articulation exacte de la Torah, faite non seulement par Jésus, mais en Jésus lui-même. C'est de cette articulation que la Torah dépend, ou, pour ne pas édulcorer la teneur d'un terme dont les emplois sont rares dans le Nouveau Testament et qu'il convient de prendre dans tout son réalisme symbolique, c'est par là qu'elle est suspendue (cf. Mt 22, 40), exactement comme le corps du Crucifié est suspendu à la croix (Lc 23, 39 ; Ac 5, 30 ; 10, 39). Le corps de la Torah est suspendu à l'articulation, à la croisée de l'amour de Dieu et de l'amour du prochain, comme le corps de Jésus est suspendu à la croix. Charpentier de la Torah, Jésus croise l'amour de Dieu et l'amour du prochain, Jésus croise les deux montants de l'amour et, finalement, se met lui-même à cette croisée. Par un tour de force d'une infinie discrétion (de fait, il échappe sans cesse à notre distraction comme à notre mauvaise volonté), Jésus Christ intègre l'amour de Dieu à l'amour du prochain et se propose, en fin finale, comme l'unique destinataire des deux amours semblables et, pour ainsi dire, unis dans l'unique « personne » de l'amour : « Ce que vous avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères (ou mes prochains), c'est à moi que vous l'avez fait » (Mt 25, 40).

Comme unique médiateur entre Dieu et les hommes, l'homme Jésus Christ (1 Tm 2, 5), le prochain Jésus Christ est le moyen terme par lequel les deux commandements, les deux amours communiquent. Observateur de la Torah, il en est aussi le terme, à travers chacun de nos prochains qu'il tire de l'anonymat en cachant en lui son propre Nom. Car, devenu sujet de la Torah (Ga 4, 4), le Fils est venu remplir la Torah (cf. Mt 5, 17), c'est-à-dire mettre pour nous la Torah en Un, en se substituant, en se cachant lui-même, lui, l'Aimable (cf. Jn 21, 15-17), sous n'importe lequel de nos prochains.


Frère François Cassingena-Trévedy, o.s.b.

François Cassingena-Trévedy, normalien, est moine de l'abbaye Saint-Martin de Ligugé. Il enseigne à l'Institut supérieur de liturgie à Paris.

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Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s'est penché sur son humble servante ; désormais, tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Son amour s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent; Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël, son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d'Abraham et de sa race, à jamais.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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