« Réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux »
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, les 72 disciples que Jésus avait envoyés revinrent tout joyeux, en disant : « Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom. » Jésus leur dit : « Je regardais Satan tomber du ciel comme l'éclair. Voici que je vous ai donné le pouvoir d'écraser serpents et scorpions, et sur toute la puissance de l'Ennemi : absolument rien ne pourra vous nuire. Toutefois, ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. »
À l'heure même, Jésus exulta de joie sous l'action de l'Esprit Saint, et il dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l'as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m'a été remis par mon Père. Personne ne connaît qui est le Fils, sinon le Père ; et personne ne connaît qui est le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. »
Puis il se tourna vers ses disciples et leur dit en particulier : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car, je vous le déclare : beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous-mêmes voyez, et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l'ont pas entendu. » (Lc 10, 17-24)
Seul le Fils connaît le Père
Commençons par cette dernière phrase qui est la clé de tout. Seul le Fils connaît réellement le Père : la connaissance présuppose toujours plus ou moins quelque chose comme l'égalité. On connaît la formulation de Goethe dans le contexte d'une citation de Plotin : « Si l'œil n'était pas solaire, il ne pourrait pas connaître le soleil. » Tout processus de connaissance inclut toujours, sous une forme ou sous une autre, un processus d'assimilation, une sorte d'unification interne entre celui qui cherche à connaître et l'objet de recherche, qui varie en fonction du niveau ontologique du sujet connaissant et de l'objet à connaître. Connaître réellement Dieu présuppose la communion avec Dieu, voire l'union ontologique avec Dieu.
Dans sa prière de louange, le Seigneur nous dit exactement la même chose que ce qui figure à la fin du prologue de Jean que nous avons déjà médité à plusieurs reprises : Dieu, personne ne l'a jamais vu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, c'est lui qui a conduit à le connaître (Jn 1, 18). Cette parole fondamentale est, comme nous le voyons maintenant, l'explication de ce qui apparaît dans la prière de Jésus, dans son dialogue filial. En même temps, apparaît ici distinctement qui est « le Fils », ce que ce terme signifie : l'accomplissement d'une communion de connaissance qui est en même temps communion ontologique. L'unité de la connaissance n'est possible que parce qu'elle est unité de l'être.
Benoît XVI
Benoît XVI a été pape de 2005 à 2013. / Jésus de Nazareth, T. 1, Du baptême dans le Jourdain à la Transfiguration, Paris, Flammarion, 2007, p. 368-369.
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7 commentaires
Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6