Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Le saint du jour : 

Saint Firmin, évêque du quatrième siècle à Amiens, prie pour nous qui avons recours à toi.

De l'Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc :

En ce jour-là, Jésus était en prière à l'écart. Comme ses disciples étaient là, il les interrogea : « Au dire des foules, qui suis-je ? » Ils répondirent : « Jean le Baptiste ; mais pour d'autres, Élie ; et pour d'autres, un prophète d'autrefois qui serait ressuscité. » Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Alors Pierre prit la parole et dit : « Le Christ, le Messie de Dieu. » Mais Jésus, avec autorité, leur défendit vivement de le dire à personne, et déclara : « Il faut que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu'il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. » (Lc 9, 18-22)

Méditation : 

Souvenons-nous, Seigneur Jésus, qu'Hérode se demandait qui tu pouvais bien être. Aujourd'hui, tu nous poses la question. Pierre te répond, et toi tu annonces ta passion, ta mort sur la croix et ta résurrection prochaine. Aujourd'hui, entendons cette question pour nous-même : « pour toi, qui suis-je ? » Aujourd'hui, même si le « nous » est important dans l'affirmation de notre foi commune, répondons par le « je », car c'est une façon de s'engager vraiment, de parler avec ses tripes. Aussi vais-je me prêter à l'exercice : Seigneur, pour moi, qui es-tu ? Tu es, évidemment, ce Jésus de Nazareth que l'on m'a présenté très tôt, né d'une vierge. Tu es le petit Jésus de la crèche, entre le bœuf et l'âne à Noël, adoré par les mages. Tu es le Jésus des films, des conversations de comptoir, celui que tout le monde connait autant qu'il l'ignore. Tu es le Jésus que j'ai découvert dans les évangiles d'une bible protestante Louis Segond. Tu es le Jésus qu'on m'a enseigné en catéchèse et en théologie, et celui que j'ai proclamé aux jeunes dans mes missions pastorales. C'est là un joli masque, une belle devanture que je peux présenter à mes frères, aussi narcissique qu'incomplète… Bas les masque ! Que mon cœur parle ! En vérité, tu es celui qui es venu me chercher lorsque, dans le début de ma vie d'adulte, mon athéisme ne suffisait plus à panser mes plaies profondes ; tu es venu là où je ne t'attendais plus, et me trainant à Lourdes, tu as permis à mes yeux égoïstes d'occidental gâté et névrosé baptisé bébé de s'ouvrir sur la vie en vrai ! C'est dans la cité de ta Sainte Mère que j'ai pris mon premier soufflet évangélique, ce vent imprévisible qui met à nu, et qui expose le cœur à l'amour, à la compassion, à l'altérité. Par les malades, tu m'as changé, et peu à peu, tu m'as fait renaître, par ton eucharistie d'abord, puis par le don de ton Esprit au jour de la confirmation, faisant couler, comme à Lourdes après l'immersion dans les piscines, les larmes à profusion, à moi qui jamais ne pleurais. Mais pourtant, la foi n'était pas assez ancrée, et tu es encore celui-là qui, patient et lent à la colère, m'a vu me détourner de tes œuvres, errer des années durant dans un vide profond, entre la mélancolie et la désespérance. Un jour de mercredi des cendres, tu m'as mené dans ton église, afin de me faire comprendre, à moi qui cherchais dans les philosophies et religions orientales un idéal de vie, que j'avais beau tourner en rond, c'était toi, Seigneur Jésus, qui seul pouvais me combler, me guérir, m'aider, m'aimer. Me permettant une deuxième renaissance, je me sentais à nouveau chez moi. Non, Seigneur, la Foi n'est pas vanité, mais profondeur et sincérité. Il ne sert à rien de mentir, car tu sondes les reins, tu sais nos blessures et nos batailles. Le chemin n'est pas encore fini, rien n'est gagné, car je sais que la vie a cela de juste qu'elle n'est facile pour personne, et que le chemin du chrétien, qui se veut orienté vers la sainteté, est avant tout un chemin de croix. C'est dans mes ombres que tu es venu m'habiter, c'est dans mes crasses que tu m'as accueilli, me permettant ce lien mystique incompréhensible à ma seule petite intelligence, mais pourtant si puissant dans mon cœur. Alors, Seigneur, si mes sœurs et frères qui me lisent ont entendu ma mise à nu, puissent-ils à leur tour, en commentaires, dire brièvement qui tu es pour eux.

Prière : 

Seigneur, pardonne-moi tous les moments où je n'ai pas été fidèle, où j'ai servi d'autres dieux, où je me suis perdu. Ô Christ, fais-moi la grâce de rester non loin, afin que toujours je puisse sentir ta présence si aimante. Que je sois, Esprit-Saint, toujours et en tout lieu, à la hauteur des promesses de mon baptême et de ma confirmation.

Par toi, Dieu le Père, créateur de toute chose ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe Vivant ; en toi, Dieu le Saint-Esprit, qui ne cesse de souffler ses dons ; toi Dieu Un, unique et unitaire, Père, Fils et Esprit-Saint, Trinité insondable depuis le commencement, maintenant, et pour toujours, Amen !

(Si vous souhaitez que j'ajoute des intentions de prières personnelles, n'hésitez pas à m'en faire la demande par message ou dans les commentaires)

Versets à mémoriser : toute la semaine, tentons de mémoriser un même verset représentatif du texte du dimanche à venir. C'est une belle façon de s'approprier la Parole de Dieu.

« Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. Car Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice, et vous n'avez pas cru à sa parole ; mais les publicains et les prostituées y ont cru. Tandis que vous, après avoir vu cela, vous ne vous êtes même pas repentis plus tard pour croire à sa parole. » (Mt 21, 31b-32)

Nous pouvons prolonger la prière en se laissant porter par un chant :