Saint Cyprien de Carthage (v. 200-258), est l'une des grandes figures de l'Eglise du troisième siècle. Né dans une famille païenne, il se convertit au Christ et devint évêque de Carthage, la plus grande cité d'Afrique du Nord à cette époque. Il fut un modèle de pasteur, encourageant les fidèles par ses prédications et ses écrits, dont l'un des plus remarquables est son "Traité sur l'unité de l'Eglise". Il mourut martyr le 14 septembre de l'an du Seigneur 258, en la fête de l'Exaltation de la Sainte Croix. Sa mémoire est célébrée par les catholiques et les luthériens le 16 septembre. Il est le patron principal de l'Afrique du Nord. L'image ci-dessus reproduit une mosaïque de la basilique Saint-Apollinaire-la-Neuve à Ravenne représentant saint Cyprien.

           Voici un extrait du "Traité sur l'unité de l'Eglise":

          Pour les croyants, il n'y a d'autre maison que l'unique Église. Cette maison, cette demeure d'une famille unanime est annoncée et désignée par l'Esprit Saint, quand Il dit dans les psaumes : C'est Dieu qui fait habiter en parfait accord dans la maison (Ps 68/67, 7). Dans la maison de Dieu, l'Église du Christ, on habite en parfait accord, on demeure dans la concorde et la droiture.

          C'est pourquoi aussi l'Esprit Saint est venu sous la forme d'une colombe. Celle-ci est un animal simple et gai, sans fiel ni amertume, incapable de cruelles morsures, dont les griffes n'infligent aucune violente déchirure. Elle aime l'hospitalité des hommes, connaît l'intimité d'une seule maison. Lorsque le couple a des petits, il les élève à deux, vole aile contre aile, passe sa vie dans une communauté bien unie, fait connaître en se becquetant sa concorde et sa paix, et accomplit en tout la loi d'un accord parfait.

          C'est une telle simplicité qu'on devrait connaître dans l'Église et une telle charité qu'on devrait y pratiquer, en sorte que l'amour des frères ressemble à celui des colombes, que la mansuétude et la douceur des hommes soient égales à celles des agneaux et des brebis.

            Parmi ses commandements divins et ses enseignements salutaires, à la veille de sa passion, le Seigneur ajouta ces mots : Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix (Jn 14, 27).

Si nous sommes héritiers du Christ, demeurons dans la paix du Christ. Il faut que les fils de Dieu soient artisans de paix, doux de cœur, sans malice dans leurs paroles, accordés dans l'affection, unis fidèlement par les liens de l'unanimité.

            Cette unité des cœurs exista jadis sous les apôtres. De même, le nouveau peuple des croyants, gardant les commandements du Seigneur, a maintenu la charité. La preuve en est dans l'Écriture qui dit : La multitude des croyants n'avait qu'un seul cœur et une seule âme (Ac 4, 32).  Et encore : Tous, d'un même cœur, étaient assidus à la prière avec quelques femmes, dont Marie, la mère de Jésus, et avec ses frères (Ac 1, 14).