Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Exaltation de la Sainte Croix Glorieuse.

De la lettre de Saint Paul apôtre aux Philippiens :

Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu. Mais il s'est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s'est abaissé, devenant obéissant jusqu'à la mort, et la mort de la croix. C'est pourquoi Dieu l'a exalté : il l'a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame : « Jésus Christ est Seigneur » à la gloire de Dieu le Père. (Ph 2, 6-11)

De l'Évangile de Jésus Christ selon Saint Jean :  

En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « Nul n'est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme. De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé, afin qu'en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. (Jn 3, 13-17)

Méditation : 

Il peut paraître étrange, voir incompréhensible, Seigneur, de vénérer un objet comme la croix. En effet, il s'agit avant tout d'un instrument de torture et de mise à mort, sur lequel on laissait les condamnés attachés périr à petit feu à la chaleur du soleil. C'est sur cette croix, Seigneur Jésus, que vient se jouer tout le sens de l'histoire du salut, que devient possible la rédemption. D'un premier abord, la croix est un échec : tu es condamné à mort, après avoir été battu, insulté, moqué, et plutôt que de t'attacher comme les autres avec des cordes, c'est dans tes mains et dans tes pieds qu'on plante des clous. Pour ajouter à ta souffrance, on te donne de porter ce qui te tuera jusqu'à l'endroit de ta mort. C'est sur cette croix que, comme le serpent de bronze, tu seras élevé à la vue de tout le monde, quasi-nu, vulnérable, fragile, mourant. C'est sur cette croix que tu rends l'âme. A vrai dire, si l'histoire s'était arrêtée là, nous t'aurions sûrement célébré comme un grand martyr, mais sans plus. Ce qui transforme la croix du supplice en croix glorieuse, c'est ta résurrection au troisième jour. La résurrection est le point d'orgue de l'histoire du monde. A ce moment précis, la mort est vaincue, et tu ouvres le chemin du salut pour toutes les âmes. Cette résurrection a été possible par la croix, grâce à la croix, par cette épreuve par laquelle le Dieu que tu es s'est donné entièrement pour l'humanité. Elle est devenue, bien vite, un symbole pour les chrétiens, parce que simple, parce que représentative, parce remplie de symboles. La croix est la rencontre de l'horizontal et du vertical, de la terre et du ciel, de ce ciel qui descend, Dieu incarné dans le Verbe. La croix nous ramène à toi, Jésus-Christ Fils-Unique, et à la Sainte Trinité. La croix nous permet de ne pas oublier ce que tu as enduré pour nous, la cruauté dont l'homme est capable, mais aussi la grandeur divine manifestée dans ta résurrection. Ainsi, la croix, objet de mort, devient signe de vie, l'apparent échec devient une immense victoire, hier et aujourd'hui, car à notre tour, nous portons notre croix, à notre tour, nous sommes mis au pilori. Nous pourrions sombrer dans le désespoir, mais nous entendons ta parole, et nous savons que tu es là, pour nous aider, et qu'au bout, il y a la lumière de la vie éternelle. Oui il est juste et bon de vénérer la croix glorieuse. Oui, par elle, c'est toi que nous célébrons. La croix, imbibée de ton précieux sang et de ta chair lacérée, est à son tour transfigurée par ton retour. Aussi, continuer de la porter, petite ou grosse, en bois, en or ou en argent, autour de notre cou, près de notre cœur, pour ne jamais oublier que c'est pour nous que tu t'es donné, n'est assurément pas qu'une marque esthétique, mais un véritable acte de foi.

Prière : 

Nous t'adorons et nous te bénissons, ô Seigneur, parce qu'en donnant ton Fils-Unique tu as sauvé le monde par la Sainte Croix. Nous t'adorons et nous te bénissons, ô Christ, parce qu'en acceptant de boire à la coupe de la douleur, tu as sauvé le monde par la Sainte Croix. Nous t'adorons et nous te bénissons, Esprit-Saint, toi qui a conçu en la Vierge Marie notre sauveur Jésus, parce que tu as sauvé le monde par la Sainte Croix. Nous t'adorons et nous te bénissons, Dieu Un, Sainte Trinité, car en te manifestant dans l'histoire du salut, tu as sauvé le monde par la Sainte Croix.

Par toi, Dieu le Père, créateur de toute chose ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe Vivant ; en toi, Dieu le Saint-Esprit, qui ne cesse de souffler ses dons ; toi Dieu Un, unique et unitaire, Père, Fils et Esprit-Saint, Trinité insondable depuis le commencement, maintenant, et pour toujours, Amen !

(Si vous souhaitez que j'ajoute des intentions de prières personnelles, n'hésitez pas à m'en faire la demande par message ou dans les commentaires)

Versets à mémoriser : toute la semaine, tentons de mémoriser un même verset représentatif du texte du dimanche à venir. C'est une belle façon de s'approprier la Parole de Dieu.

« ‘Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N'as-tu pas été d'accord avec moi pour un denier ? Prends ce qui te revient, et va-t'en. Je veux donner au dernier venu autant qu'à toi : n'ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?' C'est ainsi que les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. » (Mt 20,13-16)

Nous pouvons prolonger la prière en se laissant porter par un chant :