Jour 6 : Marie pardonne avec Jésus

Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font. -  Luc 23,34

Témoignage de volontaire

Il y a quelques mois, en une fin d'après-midi particulièrement chaude, j'arrivais près de l'église lorsque je vis un tout jeune garçon, Juancito, qui pleurait bruyamment, assis sur le trottoir. Une dame ouvrait sa porte pour le regarder et depuis la place les gens faisaient leurs commentaires dans sa direction. Il avait l'air si désespéré que je m'approchais lentement, devinant que quelque chose venait de se passer. Je lui demandais simplement pourquoi il pleurait et il me répondit tout aussi simplement, qu'un garçon plus grand venait de le frapper et lui avait pris son ballon. La dame en retrait sur le pas de sa porte me lança : « Ce n'est pas la première fois que ça arrive Madre et regardez, sa mère est là-bas sur la place ». Je la remerciais d'un regard, discrètement, jugeant que ses renseignements ne servaient pas à grand-chose. Je m'abaissais à la hauteur du petit garçon et plus qu'une souffrance physique, je perçus toute sa détresse intérieure, sa solitude d'enfant livré à lui-même. En me retournant vers les gens de la place je fus bien incapable de distinguer une quelconque maman tant l'attitude des gens me semblait narquoise ou indifférente. Au milieu de ce peuple si bon, je suis toujours peinée de voir que, comme partout il y a ces foules anonymes et inhumaines. Ces cœurs vides, comme les regards.

Souvent, la souffrance d'un enfant ne compte pas et pourtant, ce petit Juancito envahissait soudain mon cœur, sans avoir rien fait de particulier. Je lui demandais son prénom, s'il voulait boire un peu d'eau et lui appris à boire à la gargoulette. Ces quelques attentions l'apaisèrent un peu et la dame qui nous observait referma sa porte. De fait, il me confirma que les grands l'embêtaient souvent car il était seul pour jouer, et cette fois-ci, ils lui avaient pris son ballon. Ne sachant quoi faire pour le consoler, je lui demandais s'il connaissait Lionel Messi. « Claro madre, me gusta mucho este jugador ! » (Bien-sûr Madre, j'aime beaucoup ce joueur !). Profitant des quelques minutes qui me restaient avant la messe, je lui rappelais que Messi se faisait souvent tacler et attaquer pendant les matchs. « Tu comprends lui dis-je, comme c'est un bon joueur, personne ne le laisse tranquille. Tu vois, c'est un peu comme toi finalement, tu es quelqu'un de bon, il ne faut pas te décourager si les autres t'embêtent. » Ces quelques mots qui me vinrent soudainement à l'esprit semblèrent redonner un peu de paix à mon petit Juancito qui écoutait, silencieux, puis me dit avec un début de sourire : « Merci Madre, je vais y penser. » Je me levais pour entrer dans l'église et l'aperçu de temps à autre, pendant la célébration, arpentant le trottoir, mains dans les poches. À la sortie de la messe, il était là et me salua, l'air plus joyeux, mais je restais plusieurs jours avec le souvenir de sa solitude dans le cœur.

Agnès – El Salvador. Extrait de Reste avec nous aux editions CHORA - https://fr.edizionechora.com/ 


Méditation



Prière de la communauté

Sub Tuum Praesidium (Sous l'abri de ta miséricorde)

Sous l'abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu. Ne méprise pas nos prières quand nous sommes dans l'épreuve, mais de tous les dangers délivre-nous toujours, Vierge glorieuse et bénie. Suivi d'un "Je vous salue Marie"

Merci ! 182 personnes ont prié

4 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

loader

Neuvaine à Notre Dame de Compassion

Je m'inscris