Couleur liturgique : vert

Évangile selon saint Matthieu 16, 24-28

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si quelqu'un veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera. Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c'est au prix de sa vie ? Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ? Car le Fils de l'homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite. Amen, je vous le dis : parmi ceux qui sont ici, certains ne connaîtront pas la mort avant d'avoir vu le Fils de l'homme venir dans son Règne. »

Sois béni, Seigneur, pour ta Parole que tu envoies sur terre ! Sois béni pour cette Parole qui ne te revient pas sans avoir accompli sa mission ! Sois béni pour ton Verbe !

Puisque tu as promis par ton prophète Isaïe que ta Parole ne reviendrait pas sans avoir fécondé la terre (cf. Is 55, 11), accorde à nos cœurs, par la lecture de cette Parole du jour, d'être transformés et de porter un fruit qui demeure !

1. « Si quelqu'un veut marcher à ma suite (…) »
   Jésus ne nous donne pas de commandement ici mais attire doucement notre liberté à sa suite. Il ne nous propose pas la facilité car marcher à sa suite entraîne deux conditions exigeantes : renoncer à soi-même et prendre sa croix. Sainte Élisabeth de la Trinité développe ce renoncement qui est oubli de soi : « Une âme qui discute avec son moi, qui s'occupe de ses sensibilités, qui poursuit une pensée inutile, un désir quelconque, cette âme disperse ses forces, elle n'est pas tout ordonnée à Dieu. » Renoncer à soi, « c'est ramasser toutes ses puissances pour les occuper au seul exercice de l'amour. »
    
2. « Si quelqu'un veut marcher à ma suite, qu'il prenne sa croix (…) »
   La croix, c'est le plus grand amour. Alors, prendre sa croix, c'est aller vers le plus grand amour. Lorsque l'épreuve arrive, la réaction naturelle est de chercher des solutions pour y échapper, comme un oiseau affolé entré par mégarde dans une pièce. Ce n'est pas ce que Jésus nous demande ici : il nous demande de nous saisir de cette épreuve, de la prendre, d'une manière volontaire et virile. Et avec un grand amour. Quand la croix a été présentée à Jésus, avec quel amour ne l'a-t-il pas prise et embrassée, voyant, à travers elle, enfin rétablies en chacun de nous, l'alliance et la vie avec Dieu.
    
3. « Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ? »
   Quel est le sens du mot vie ? Avec Jésus, les mots ont rarement leur sens premier. Ce n'est pas de la vie du corps dont Jésus parle mais d'abord de la vie de l'âme. La vie vaut plus que le monde entier. La vie vaut plus que tout l'argent du monde. Elle est plus précieuse que tout. Elle doit être gardée précieusement. Et rien, sur terre, n'a assez de valeur en comparaison d'une vie. Que pourra donner l'homme pour rester en vie ? Rien ! Sauf le sang de Jésus ! Jésus sait que c'est son sang qu'il va donner en échange de notre vie. Que seul son sang peut nous redonner la vie. Et que, par cet échange, la vie nous sera donnée en surabondance !

Seigneur, tu annonces à la fois ta Passion et ton retour dans la gloire ! Nous avons hâte que tu reviennes dans la gloire, hâte que ton Règne vienne ! Viens, Seigneur Jésus, viens !

Aujourd'hui, je prends la résolution de renoncer à poursuivre une pensée inutile qui me viendrait et, à la place, je louerai Dieu intérieurement. Je pourrai renouveler souvent cette résolution.