"Ma coupe, vous la boirez " (Mt 20, 20-28)
Chant final : "Je suivrai mon Seigneur" par le groupe EXO
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
la mère de Jacques et de Jean, fils de Zébédée,
s’approcha de Jésus avec ses fils Jacques et Jean,
et elle se prosterna pour lui faire une demande.
Jésus lui dit :
« Que veux-tu ? »
Elle répondit :
« Ordonne que mes deux fils que voici
siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche,
dans ton Royaume. »
Jésus répondit :
« Vous ne savez pas ce que vous demandez.
Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? »
Ils lui disent :
« Nous le pouvons. »
Il leur dit :
« Ma coupe, vous la boirez ;
quant à siéger à ma droite et à ma gauche,
ce n’est pas à moi de l’accorder ;
il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père. »
Les dix autres, qui avaient entendu,
s’indignèrent contre les deux frères.
Jésus les appela et dit :
« Vous le savez :
les chefs des nations les commandent en maîtres,
et les grands font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi :
celui qui veut devenir grand parmi vous
sera votre serviteur ;
et celui qui veut être parmi vous le premier
sera votre esclave.
Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi,
mais pour servir,
et donner sa vie en rançon pour la multitude. »
Source : AELF
Méditation Père Bernard Devert
Christ est dramatiquement incompris par les siens ; seule Marie, pleinement identifiée au Logos - « qu’il me soit fait selon la Parole » saisit que son Fils n’est pas venu pour être servi mais pour nous servir.
Le Fils de Dieu se fait serviteur de l’homme.
Où est-il, s’interroge Maurice Zundel, ce Dieu vivant, incarné, où est-il, sinon justement dans l’homme.
Nos signes, comme nos demandes - que nous osons appeler prières – ne traduisent-ils pas nos dérives via ce désir de commander, de surplomber nos frères.
La mère de Jacques et de Jean est inquiète quant à l’avenir de ces deux fils ; elle peut l’être d’autant qu’il ne doit pas manquer de bonnes âmes pour lui rappeler qu’ils sont sur « une mauvaise pente ». A vue humaine, le propos n’est pas inexact, le Golgotha s’approche. Alors cette maman – et comment lui reprocher – recherche une sécurité pour ses fils.
Cette mère n’a pas entendu la prière de Jésus : « Veux-tu » ne comprenant pas ces deux mots si désarmants, susceptibles justement de nous désarmer à nos idées de pouvoir, de possession et de récompense.
L’amour est désir et comme tel un déplacement et un dépassement. Je ne dis pas à l’aimé : je te l’ordonne, mais que puis-je faire pour toi, comment puis-je t’aider à devenir ce que tu es, finalement à te réaliser. Il y a dans ce désir, paradoxalement, une trace d’effacement.
Sylvie Germain dit fort justement que Dieu n’est pas tout puissant, Il est tout désirant.
Ce matin, demandons au Seigneur le désir d’en finir avec ces velléités de vouloir être toujours plus forts. L’idée de puissance retarde nos engagements ; il ne s’agit pas d’être ceci ou cela, mais de prendre le tablier de serviteur plutôt que vouloir être maître des horloges.
N’entendons-nous pas : l’horloge sonne, doucement, discrètement ; il est l’heure de prendre ce service pour se mettre à l’heure du sens à donner à nos vies.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6