« Il leur défendit vivement de parler de lui. »
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, une fois sortis de la synagogue, les pharisiens se réunirent en conseil contre Jésus pour voir comment le faire périr. Jésus, l'ayant appris, se retira de là ; beaucoup de gens le suivirent, et il les guérit tous. Mais il leur défendit vivement de parler de lui. Ainsi devait s'accomplir la parole prononcée par le prophète Isaïe : Voici mon serviteur que j'ai choisi, mon bien-aimé en qui je trouve mon bonheur. Je ferai reposer sur lui mon Esprit, aux nations il fera connaître le jugement. Il ne cherchera pas querelle, il ne criera pas, on n'entendra pas sa voix sur les places publiques. Il n'écrasera pas le roseau froissé, il n'éteindra pas la mèche qui faiblit, jusqu'à ce qu'il ait fait triompher le jugement. Les nations mettront en son nom leur espérance. (Mt 12, 14-21)
Défense de parler !
[Saint Hilaire († 367) évoque le silence dû au Dieu qui dépasse toute parole.]
À ceux qu'il guérit, le Christ commanda le silence. Mais est-ce de taire leur guérison qu'il leur prescrivait ? Non assurément, car le salut était rendu à chacun en portant témoignage de lui-même. Mais en ordonnant le secret, il écarte une glorification vantarde de lui-même ; et néanmoins, en les invitant précisément à ne rien dire à son sujet, il se fait connaître, parce que l'observance du silence dépend du sujet à qui l'on doit le silence.
Plus encore, par cette volonté de faire le silence autour de lui, est accomplie la réalisation des paroles rapportées par Isaïe (cf. Is 42, 1-4 ; Mt 12, 18-21) : les corps fragiles et branlants des païens ne sont pas exténués, mais réservés plutôt pour le salut, et la flamme fragile qui ne fume plus que sur la mèche n'est pas éteinte – le fragile esprit n'a pas été ôté à Israël parmi les vestiges de sa grâce passée (cf. Rm 11, 5) –, parce qu'au temps de la pénitence il y a la possibilité de recouvrer toute la lumière.
St Hilaire de Poitiers
Saint Hilaire († 367), père de famille devenu évêque de Poitiers vers 350, apôtre de la Gaule, est l'un des grands défenseurs de la Trinité au IVe siècle.
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4 commentaires
Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6