Dons de Dieu 12

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La  chasteté

Pour beaucoup, cette vertu est réservée aux religieux et religieuses. Pourtant c'est bien à tous les chrétiens que Dieu demande cela. Découvrons donc aujourd'hui ce à quoi Dieu, notre Père, attend de nous. Nous lirons en premier une définition de la chasteté puis un texte issu de La Croix Africa et enfin du site discernement. 

 

« Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme.» (Gn 1, 27)


LA CHASTETE – Eglise Catholique de France – Site internet

La chasteté est le choix de vivre sa sexualité, ses désirs et ses manques d'une manière libérante et heureuse dans ses relations aux autres et à soi-même, en cohérence avec ses engagements.

Rappel :

– La sexualité ne se réduit pas à la génitalité (liée à l'activité des organes génitaux), elle s'inscrit dans toutes les dimensions de la personnalité humaine.

– La continence est l'abstention de tout plaisir génital – orgastique ou non – volontairement provoqué (passage à l'acte sexuel, masturbation…). La chasteté ne se confond donc pas avec la continence : une personne continente peut être non-chaste et la chasteté n'est pas réservée aux seuls célibataires.


 Qu'en est-il de la chasteté ?

§ Maîtrise et non pas refus : la chasteté n'est pas un refus de la sexualité mais la volonté de réguler et d'intérioriser – autant que possible – ses pulsions, ses désirs. Il s'agit de tendre vers une plus grande humanisation des désirs affectifs et sexuels. La chasteté permet d'apprendre à trouver la juste distance aux autres et, dans un couple, à faire le don de soi-même dans le respect de l'autre.

§ Une tâche à mener tout au long de sa vie : La chasteté n'est pas un état mais un choix renouvelé tout au long de l'existence. C'est une tâche que nous choisissons de mettre en œuvre jour après jour, sachant que le désir est sans cesse renaissant et que l'organisation psychosexuelle de toute personne est toujours en équilibre plus ou moins instable.

§ En vérité et en cohérence : la chasteté renvoie à la cohérence d'une vie et des engagements qui ont été pris vis-à-vis de moi-même, des autres, de la société et de Dieu. Il s'agit d'accepter de vivre en vérité par rapport à mes propres décisions, tout en regardant en face mes fragilités, mes forces, mes manques…

§ Libération et humanisation : La liberté ne consiste jamais à refuser – à nier – tout ce qui nous détermine mais à l'assumer et à poser des choix au cœur même de ces déterminismes. Ainsi, la sexualité est source de plaisir et de bonheur mais aussi source de toute-puissance et de souffrances. L'effort pour devenir chaste cherche à humaniser la sexualité dans le respect et l'épanouissement de la personne humaine. La chasteté constitue alors un profond travail de libération pour chacun et pour tous.


Qu'entend-on par chasteté dans l'Église catholique ? – Père Roger Gomis - La Croix Africa  - 1er août 2019

Pour beaucoup, on ne peut pas parler de chasteté dans le mariage ou dans le couple. C'est tout le contraire de l'enseignement de l'Église catholique sur cette question. Comment définit-elle alors la chasteté et les personnes concernées par cette vertu ? Les réponses du père Roger Gomis, du diocèse de Dakar au Sénégal.

La chasteté est considérée par beaucoup comme un renoncement à la sexualité et donc réservée uniquement aux prêtres, religieux et laïcs consacrés. Pour eux, on ne peut pas parler de chasteté dans le mariage ou dans le couple. C'est tout le contraire de l'enseignement de l'Église catholique sur cette question. Comment définit-elle alors la chasteté ? Quelles sont donc les personnes concernées par cette vertu ?


Qu'entend-on par chasteté ? Voici la réponse du Catéchisme de l'Église catholique : « La chasteté signifie l'intégration réussie de la sexualité dans la personne et par là l'unité intérieure de l'homme dans son être corporel et spirituel. La sexualité, en laquelle s'exprime l'appartenance de l'homme au monde corporel et biologique, devient personnelle et vraiment humaine lorsqu'elle est intégrée dans la relation de personne à personne, dans le don mutuel entier et temporellement illimité, de l'homme et de la femme. La vertu de chasteté comporte donc l'intégrité de la personne et l'intégralité du don » (cf. CEC, 2337).


Cette définition ne réduit pas la chasteté à la seule dimension sexuelle intégrée dans une relation d'amour. Elle est perçue comme un principe vertueux touchant l'intégrité de la personne pour la rendre vraiment humaine en tempérant ses passions.


Il s'agit d'une disposition intérieure à acquérir par l'apprentissage de la maîtrise de soi : « La chasteté comporte un apprentissage de la maîtrise de soi, qui est une pédagogie de la liberté humaine. L'alternative est claire : ou l'homme commande à ses passions et obtient la paix, ou il se laisse asservir par elles et devient malheureux (cf. Si 1, 22).  » La dignité de l'homme exige de lui qu'il agisse selon un choix conscient et libre, mû et déterminé par une conviction personnelle et non sous le seul effet de poussées instinctives ou d'une contrainte extérieure. L'homme parvient à cette dignité lorsque, se délivrant de toute servitude des passions, par le choix libre du bien, il marche vers sa destinée et prend soin de s'en procurer réellement les moyens par son ingéniosité », précise encore le Catéchisme de l'Église Catholique (cf. CEC, 2339).


Toutefois, prévient l'Église, cette maîtrise de soi n'est jamais acquise une fois pour toutes : « La maîtrise de soi est une œuvre de longue haleine. Jamais on ne la considérera comme acquise une fois pour toutes. Elle suppose un effort repris à tous les âges de la vie (cf. Tt 2, 1-6). L'effort requis peut être plus intense à certaines époques, ainsi lorsque se forme la personnalité, pendant l'enfance et l'adolescence » (cf. CEC, 2342).


Ainsi comprise, la chasteté ne peut donc pas être réservée uniquement aux personnes consacrées. Pour l'Église catholique, il s'agit d'une vocation à laquelle sont appelés tous les fidèles quel que soit leur état de vie. Elle le dit très clairement : « Tout baptisé est appelé à la chasteté. Le chrétien a « revêtu le Christ » (Ga 3, 27), modèle de toute chasteté. Tous les fidèles du Christ sont appelés à mener une vie chaste selon leur état de vie particulier. Au moment de son Baptême, le chrétien s'est engagé à conduire dans la chasteté son affectivité. » (cf. CEC, n°2348).


Concrètement, la chasteté est une manière de vivre sa relation à l'autre dans le respect de sa liberté la plus profonde et une distance qui favorise l'épanouissement mutuel. Dans le couple, elle peut consister, par exemple, à ne pas réduire l'autre à sa dimension sexuelle et à sa propre jouissance. En famille, la chasteté des parents avec leurs enfants se manifeste par le fait de ne pas leur imposer leurs propres modèles comme s'ils étaient leurs « créateurs ». Dans une entreprise, un patron chaste respecte la liberté de ses employés et ne cherche pas à mettre abusivement la main sur eux et leurs biens.

Comme on le voit, nous sommes tous concernés par la vertu de la chasteté.


LA CHASTETE, UNE VERTU POUR TOUS - Bruno Feillet – Site Discernement.com

La chasteté du Christ.

      Il peut paraître curieux de s'intéresser à la chasteté de Jésus. Mais s'il est vraiment un homme, alors il a une véritable sexualité. Si Dieu n'a pas de sexualité, le Christ lui en a une et il est sûr qu'il l'a exercée sainement et saintement. Le regarder peut-être pour nous source de vie.

Jacques Guillet dit que « Jésus n'a pas choisi d'être chaste par principe, au nom d'un idéal ou comme le moyen de réaliser quelque chose : il a simplement choisi d'être lui-même. »(6) Cette remarque est fort intéressante. En effet, si Jésus est l'homme parfait, l'homme intégral, il est par conséquent aussi la chasteté parfaite. Cette remarque montre aussi que la chasteté pour Jésus n'est pas de l'ordre de l'option ou du choix libre. Sans doute que pour nous non plus la chasteté n'est pas de l'ordre du choix comme si je pouvais me situer à l'extérieur de la chasteté pour pouvoir la choisir. En fait, de deux choses l'une : soit je vis chastement, soit je ne vis pas chastement.

     Chez Jésus, sa chasteté n'a rien d'une peur des autres, de l'autre sexe ou d'un refus de la vie. Nous savons, en effet, que des femmes l'entouraient, qu'une autre lui a lavé les pieds avec ses cheveux. Il vivait et travaillait avec d'autres hommes. Il ne craignait sûrement pas de se laisser toucher. Dans le même temps, et très tôt, il entretenait une relation avec sa mère et avec Joseph qui était de l'ordre de la distance mais aussi de l'obéissance (écoute). Lc 2, 49 : « Pourquoi donc me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père ? » Ou encore en Mt 12, 46-50 : « Comme il parlait encore aux foules, voici que sa mère et ses frères se tenaient dehors, cherchant à lui parler A celui qui l'en informait Jésus répondit : " Qui est ma mère et qui sont mes frères ? " Et tendant sa main vers ses disciples, il dit : " Voici ma mère et mes frères. Car quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là m'est un frère et une sœur et une mère ».

Il me semble qu'il entretenait aussi une relation saine et ajusté aux hommes que sont ses disciples. Parfois enseignant, parfois serviteur ; compagnon de tous les jours et responsable de leur vie. On sent bien chez le Christ une relation faite de distance (passe derrière moi Satan, prière dans la montagne) et de proximité (lavement des pieds, ardent désir de manger la pâque avec ses disciples).

     Mais par ailleurs, il demeurait extrêmement libre et tout entier donné à son Père et à la mission qui lui était confiée. Comme pour tout être humain authentique, la chasteté de Jésus est capacité de don et d'attention, assurance et liberté.

     Ce qui fonde la chasteté de Jésus, c'est sa relation à son Père. Ce qui qualifie la chasteté de Jésus, c'est-à-dire ce qui nous permet de la vérifier me semble-t-il, c'est sa liberté à l'égard des autres, de sa famille et de sa mère en particulier. (Femme que me veux-tu ?).

Or Jésus n'est pas un surhomme. Il me semble que dans le mystère de l'incarnation se joue une révélation des possibilités du cœur de l'homme. Le célibat, la chasteté et tout le Sermon sur la Montagne ne sont pas des préceptes impossibles mais des dimensions du cœur de l'homme que nous n'avions sans doute jamais imaginé possibles. On lit dans 1 Co 2 7-9 : « Ce dont nous parlons, au contraire, c'est d'une sagesse de Dieu, mystérieuse, demeurée cachée, celle que, dès avant les siècles, Dieu a par avance destinée pour notre gloire, celle qu'aucun des princes de ce monde n'a connue - s'ils l'avaient connue, en effet, ils n'auraient pas crucifié le Seigneur de la Gloire - mais, selon qu'il est écrit, nous annonçons ce que l'œil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, ce qui n'est pas monté au cœur de l'homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment. »

     André Barral-Baron dit bien cela à propos du célibat : « La maîtrise de soi dont nous avons besoin dans le célibat pour écarter les tentations et résister au mal naît de notre accueil de l'Amour indéfectible du Père. S'il nous faut combattre des tentations charnelles par exemple, ou maîtriser des pulsions sexuelles plus ou moins perverses, c'est sans doute moins en fustigeant notre corps ou en évitant toutes les rencontres dangereuses dans ce monde où la mixité est de règle partout, qu'en nous tenant sous le regard du Père. Notre Père ne veut pas que nous succombions dans les épreuves, les tentations ou les souffrances qui nous sont infligées. Notre regard vers le Père restaure notre lucidité et nous remet debout lorsque nous faiblissons. Car son Amour est empreint d'espérance sur nous et nous remplit de la force de l'Esprit. »(7)

     Pour reprendre la grille d'analyse de Xavier Thévenot :

     Son sens de l'altérité se perçoit bien dans les antithèses matthéennes « vous avez appris, ...moi, je vous dis... » ; il ne réduit jamais qui que ce soit à son péché ni à sa maladie mais s'adresse toujours à une personne : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? Va et ne pèche plus.  »

Il n'a pas un rapport à la toute puissance alors qu'il est particulièrement sollicité par Satan lors des tentations. Mais il sait rester à sa place d'homme. Il est toujours attaqué sur sa divinité, « puisque tu es le fils de Dieu... » et Jésus répond toujours « mais le fils de l'homme, ». De ce point de vue là, c'est l'anti péché originel. (NE PAS PARLER ENCORE DU PECHE D'ADAM ET EVE !).

     Enfin, il n'a pas peur des limites, des failles (la faim) ou de la mort.


Trois approches de la vertu de chasteté dans le christianisme

A. St Paul

     Chez St Paul, la notion de chasteté comme telle n'est pas connue. On trouve en revanche parmi les fruits de l'Esprit « la maîtrise de soi » en Gal 5, 22-23. ejgkravteia en grec ou encore continentia en latin. L'encratisme qui est une théorie gnostique du II° siècle réprouvant le mariage et l'expérience de plaisir qu'on peut y vivre, est une doctrine considérée comme un comportement dangereux en opposition à la théologie de la création où l'homme est perçu comme très bon et en opposition à la théologie de l'incarnation qui dit la grandeur de l'homme, de tout l'homme.

     En fait, l'histoire du texte biblique nous apprend que dans sa traduction latine, la vulgate, St Jérôme a ajouté à la liste des 9 fruits cités (charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi), celui de la chasteté. En 1967, Paul VI, dans son encyclique sur le célibat sacerdotal, n'hésite pas à citer cette traduction.


B. St Thomas d'Aquin

     St Thomas d'Aquin a bien sûr une question sur la chasteté. Il s'agit de la IIa IIae Q151 a1-a4. La seconde partie de la deuxième partie s'intéresse aux vertus : les vertus théologales dans un premier temps (foi, espérance et charité) les vertus cardinales ensuite (prudence, justice, courage et tempérance). C'est sous le chapitre de la quatrième vertu cardinale que thomas d'Aquin évoque la vertu de chasteté. Q 151, a1 (respondeo) : « Le mot " chasteté " se comprend de ce que la raison " châtie " la convoitise, qui doit être corrigée comme un enfant, dit Aristote. » En latin « Respondeo dicendum quod nomen castitatis sumitur ex hoc quod per rationem concupiscentia castigatur… » Il rapproche le terme castitas, atis (pureté, chasteté) dont la racine est castus, um pur intègre, vertueux, (qui a donné aussi le concept de caste avec une dimension de séparation : les purs entre eux) du verbe castigo (reprendre, réprimander, punir) qui a la même racine. Dans l'acte de châtier, il y aurait l'idée de rendre pur.

     Cette remarque se situe à la suite du soupçon posé par St Augustin à l'égard de la concupiscence et de sa théologie du péché originel où, dans sa volonté d'éviter d'affirmer que le péché se transmettait par imitation (pélagianisme : la volonté dans la pratique de la vertu pouvait suffire à obtenir le salut, autrement dit, le salut sans la grâce est théoriquement possible), il a imposé une transmission du péché par génération. Ceci a évidemment surchargé l'acte sexuel d'un poids supplémentaire. Et redisons si cela était nécessaire que les interprétations ne se succèdent pas les unes aux autres mais qu'elles s'ajoutent les unes aux autres. Plus elles sont anciennes et plus elles sont inconscientes. Et c'est le propre des concepts anciens (nature, habitus, ...) que de véhiculer un nombre important de significations.

     Saint Thomas d'Aquin n'ignore pas que le sens de la chasteté peut-être métaphorique. Dans la somme théologique à la IIa IIae Q 151, a2 : « De même en effet que c'est dans l'union charnelle que consiste le plaisir sexuel, qui est proprement la matière de la chasteté et du vice opposé, la luxure, de même c'est dans une certaine union spirituelle de l'âme à certaines choses que consiste la délectation qui est l'objet d'une certaine chasteté spirituelle, ainsi appelée par métaphore, ou d'une fornication spirituelle, ainsi appelée également par métaphore. En effet, lorsque l'esprit de l'homme se délecte dans une union spirituelle avec l'être auquel il doit s'unir et qui est Dieu ; quand il s'abstient de s'unir avec plaisir à d'autres biens, contrairement aux exigences de l'être divin - alors on parle de chasteté spirituelle, selon ces paroles de St Paul (2 Co 11,2 ) : " je vous ai fiancés avec un époux unique en vous présentant au Christ comme une vierge chaste. " Mais, si l'esprit s'unit avec plaisir, contrairement à l'ordre divin, à toute autre chose, on parle de fornication spirituelle, selon ces paroles de Jérémie (Jr 3,1) : " Et toi, tu as forniqué avec de nombreux amants. " Si l'on conçoit la chasteté de cette façon, elle est une vertu générale, car toute vertu retient l'esprit humain de s'unir avec plaisir à ce qui est illicite. Cependant la raison de cette chasteté-là consiste principalement dans la charité et dans les autres vertus théologales, par lesquelles l'esprit de l'homme s'unit à Dieu. »

     Deux remarques : la première est que la chasteté est une vertu dont l'action peut se porter sur la totalité de la création. Ensuite, elle est tout de même perçue uniquement du côté du plaisir, charnel ou spirituel que l'on peut entretenir aux choses de ce monde ou à Dieu. On verra que la chasteté a une dimension plus vaste.

Une évolution un peu raide de cette approche de la chasteté a trouvé son apogée dans les manuels pour les confesseurs. Ainsi dans le manuel de Vitrant nous lisons une définition qui positionne la vertu de chasteté uniquement à l'égard du plaisir : « La chasteté est la vertu morale qui règle suivant la raison l'usage des fonctions sexuelles et de toute délectation charnelle ».(8)

Dans ce contexte, la pudeur (voisine de la modestie) sera la gardienne de la chasteté.


C. Bernard Häring

     Enfin, un mot de ce que dit Bernard Häring à propos de la chasteté dans « la loi du Christ »(9). On notera tout d'abord une double approche de la chasteté : positive et négative.

L'approche négative, qu'il aborde en un second moment, consiste principalement à analyser ce qui relève d'un mauvais usage de la sexualité. Mais ce n'est pas cela que je veux évoquer avec vous. On le verra plus tard.

L'approche positive, quant à elle montre déjà une certaine évolution par rapport aux manuels des décennies précédentes. Trois approches complémentaires permettent de donner le contour positif de la chasteté : le respect, la maîtrise de soi et la charité.

     « La chasteté chrétienne ne repose en aucune façon sur le mépris du sexuel. Le respect positif qu'elle implique atteint au contraire jusqu'aux dernières profondeurs du mystère de la sexualité, du fait que, tout en reconnaissant parfaitement la valeur de son usage dans le mariage, elle se défend d'en faire un absolu. » On notera la position équilibrée que B. Häring donne à la vertu de chasteté : entre mépris et absolu, entre encratisme et luxure. Nous avons là une définition qui se construit à l'égard du plaisir.

     Le deuxième aspect de la vertu de chasteté découle aisément du premier puisqu'il s'agit de la maîtrise de soi. Cette maîtrise est comprise à la fois comme le fruit de la chasteté et tout en même temps sa condition de possibilité. On voit bien alors que chasteté et maîtrise de soi sont le fruit d'un travail mutuel de l'une sur l'autre.

Enfin, c'est à la charité qu'il revient de qualifier la vertu de chasteté et ses œuvres. Comme le dit Saint Paul en 1 Co 13 : « Sans la charité, je ne suis que cymbales qui résonnent ».

     Il reste que ces trois dimensions de la chasteté respect, maîtrise de soi et charité font de l'exercice de la chasteté un lieu de sainteté. Constamment les listes de dons et de vertus, que Paul rédige, aboutissent à la sainteté, sont un moyen de sanctification : « Et voici quelle est la volonté de Dieu : c'est votre sanctification ; c'est que vous vous absteniez d'impudicité, que chacun de vous sache user du corps qui lui appartient avec sainteté et respect, sans se laisser emporter par la passion comme font les païens qui ne connaissent pas Dieu ; que personne en cette matière ne supplante ou ne dupe son frère. Le Seigneur tire vengeance de tout cela, nous vous l'avons déjà dit et attesté. Car Dieu ne nous a pas appelés à l'impureté mais à la sanctification. » 1 Th 4, 3-7.


Donne-moi seulement de t'aimer - Le Choeur D'église


Prière de la communauté

Acte d'amour du Curé d'Ars

Je vous aime, ô mon Dieu, Et mon seul désir est de vous aimer Jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je vous aime, ô Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer. Je vous aime, ô mon Dieu, et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement. Je vous aime, ô mon dieu, Et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on y aura jamais La douce consolation de vous aimer. Ô mon Dieu, Si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, Du moins, je veux que mon cœur Vous le répète autant de fois que je respire. Ah ! Faîtes-moi la grâce de souffrir en vous aimant, De vous aimer en souffrant, Et d’expirer un jour en vous aimant en sentant que je vous aime. Et plus j’approche de ma fin, Plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner. Ainsi soit-il.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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