Jour 2 - Benoit LIBRE

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Pour ceux qui le souhaitent, voici le texte de la méditation :

Introduction

Bonjour et bienvenue en ce deuxième jour de notre neuvaine à St Benoit. Nous passons de l'humilité à la liberté… Elles sont profondément liées… Alors au début de cette méditation, mettons-nous – humblement – sous le regard de Dieu et avec Benoit, par son exemple, ses conseils et son aide, entrons nous aussi sur ce chemin de liberté.

Méditation

Être libre, intérieurement libre, qui d'entre nous n'en a pas rêvé ? Quelque soit notre situation de vie, nous avons tous senti que dans telle ou telle occasion, nous aurions voulu dire autre chose ou agir autrement… et nous ne l'avons pas fait ! Attaché(e) par un je ne sais quoi, nous avons fait nôtre les paroles de St Paul qui s'exclame : « Le bien, le mal…. » et nous avons espéré que s'accomplisse pleinement celles qui affirment que « là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté ».

Alors si Benoit nous invite à « courir d'un cœur LIBRE et confiant sur les chemins de l'Evangile », regardons comment lui s'y est pris pour le vivre. Benoit est profondément un homme libre, et surtout libre pour aimer. Sa liberté intérieure est au service de l'amour. Sa liberté n'est pas imaginaire ou rêvée, sa liberté est incarnée. Elle passe par son rapport aux objets, aux évènements et au aux autres. Elle appelle à ne rien s'approprier, à ne pas murmurer et à ne pas condamner… Voyons cela de plus près.

RB 33 : Posséder égoïstement est un penchant mauvais. Avant tout, il faut l'arracher du monastère avec ses racines ! Personne ne se permettra de donner ou de recevoir quelque chose sans ordre de l'abbé. Et personne n'aura quelque chose à soi, rien, absolument rien : ni livre, ni cahier, ni crayon, rien du tout. […] Mais tout ce qui est nécessaire, on le demande au père du monastère. Et on n'a pas le droit d'avoir quelque chose, quand l'abbé ne l'a pas donné ou permis. « Tout sera commun à tous », comme c'est écrit dans la Bible (Actes 4, 32). Personne ne dira : « Cet objet est à moi », et on n'osera pas le prendre pour soi.

Un vice à extirper : l'appropriation, la possession égoïste. La pauvreté dans la Règle de St Benoit ne passe pas – comme dans d'autres ordres religieux, par exemple les clarisses – par le fait de potentiellement manquer de quelque chose, elle passe par le fait de ne rien avoir en propre. Rien dont je puisse dire « c'est à moi » sans avoir conscience que je l'ai – en fait – reçu d'un a/Autre, sans avoir conscience qu'il est fait pour être mis au service de tous. Rien sur lequel je puisse fermer les mains, et me crisper avec la peur de le perdre… Pour Benoit, le disciple de Jésus, l'être profondément humain, vivant, libre est un être aux mains ouvertes. Cette attitude s'apprend et s'acquiert dans les petites choses du quotidien, dans le rapport très concret aux objets, mais elle est aussi celle qui va permettre d'être libre face à toute situation qui se présente.

RB 34,6 : Avant tout, les moines ne laisseront jamais apparaître le mal du murmure, sous aucun prétexte, ni en paroles, ni en gestes.

RB 40,9 : Avant tout, voici ce que nous recommandons : que les moines ne murmurent jamais ! 

Avouons-le, quand nous râlons, quand – comme le peuple avec Moïse durant l'Exode - nous « murmurons », c'est bien souvent parce les évènements ne se passent pas comme nous avions prévu, comme nous avions espéré, bref comme nous le voulions. Quel espace y a-t-il en moi pour accueillir le réel, l'évènement qui advient ? Comme on s'accroche à tel ou tel objet, on risque désormais de s'accrocher à tel ou tel déroulement de notre journée… et à ne plus être libre pour vivre le présent… où Dieu est toujours présent. St Benoit invite tout simplement, tout doucement, à prendre conscience de cet attachement, de cet accrochement qui conduit souvent à la tristesse. En prendre conscience, et le déposer simplement devant Dieu.

Le pas suivant est alors tout ce qu'il y a de plus logique. Ne m'appropriant ni les objets, ni les évènements, il s'agit dès lors de ne plus s'approprier non plus les personnes, de ne plus les enfermer dans un univers de comparaison et donc de jugement. Suis-je prêt/prête à accueillir l'autre tel qu'il est, si différent de moi ? Ou vais-je être emprisonné dans ce que je souhaite qu'il/elle soit pour moi ? Nous avons tous notre image du mari, de la femme, de la sœur, de l'ami(e) idéal(e). Cette image est-elle un tremplin pour moi ou m'empêche-t-elle d'être libre dans la rencontre avec l'autre, tout autre ? St Benoit nous assure que le bonheur, la joie et la liberté se trouvent dans l'acceptation, voire même l'acceptation émerveillée, de nos différences.

Avant de conclure, ré-écoutons ce chapitre de la Règle qui – l'air de rien et dans le plus concret de nos journées – parle de liberté !

 RB 34 : On fera comme c'est écrit dans les Actes des Apôtres : « On donnait à chacun selon ses besoins » (Actes 4, 35). Nous ne voulons pas dire qu'il faut faire des différences entre les moines. Surtout pas ! Mais on fera attention à ceux qui sont faibles. Quand un moine a besoin de moins de choses, il remerciera Dieu et il ne sera pas triste. Quand un autre a besoin de plus de choses, il […] ne se croira pas grand parce qu'on est bienveillant envers lui. Ainsi tous les membres seront dans la paix. Avant tout, les moines ne laisseront jamais apparaître le mal du murmure, sous aucun prétexte, ni en paroles, ni en gestes.

Cette liberté contribue à faire de Benoit un homme de paix – nous aurons l'occasion d'y revenir – un homme de Dieu, un homme capable de bénir en toute circonstance. Ne pas s'approprier, ne pas murmurer, ne pas condamner, voilà trois balises offertes pour courir sur le chemin de la liberté et avoir « la vie, la vraie » en plénitude.

« La paix n'aurait plus d'ombre si nos mains se dépouillaient, au lieu de tout garder »

Pour aller plus loin

Pour ceux qui le souhaitent, prenons le temps d'aller plus loin, d'enraciner en profondeur ce que Benoit nous donne de découvrir de la liberté. Pour cela, deux pistes :

  • Prendre le temps de méditer l'un ou l'autre verset entendu dans cette méditation, voire d'en apprendre un par cœur pour pouvoir le répéter dans la journée. Un moment calme et hop – tout en prenant soin d'ouvrir mes mains – je laisse remonter à mon cœur quelques mots, je les laisse irriguer tout mon être et semer des graines de liberté en ma vie
  • Faire du tri dans ce que j'ai pu accumuler : mails, fichiers mp3, paires de chaussures, ou même rancœurs, jugements hâtifs,... à discerner au gré de notre vie à chacun…

En communion de prière

Pour nous soutenir sur le chemin de la liberté, ensemble dans cette communauté de prière, aujourd'hui, nous prierons tout spécialement pour :

ceux qui sont emprisonnés,

que la prison soit faite de murs et de barreaux
ou qu'elle soit faite de dépendance, d'attachement, de tristesse.

Prière de la communauté

Bénir et être béni avec saint Benoit

"Abba", Père, Tu as béni St Benoit, et nous T'en bénissons. Humble, libre, fort, fraternel, priant, confiant, vigilant, pacifique, aimant, il l'a été, et aujourd'hui encore, qui que nous soyons, il nous apprend à l'être. Par son intercession, nous implorons ta bénédiction sur ... afin qu'il/elle ait la vie en abondance. A sa prière, accorde-nous la grâce d'être à l'écoute de Ta Parole, l'audace d'être artisan de paix et le bonheur de ne rien préférer à Ton Amour. Béni sois-Tu, pour les siècles de siècles, Amen.

Merci ! 1953 personnes ont prié

36 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Qui veut la vie, la vraie ? Neuvaine à saint Benoît 🎧

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