v 1"La gravité de la faute doit déterminer la mesure de l'exclusion ou du châtiment.  v 2 "il appartient à l'abbé de juger de la gravité des fautes" v 3 "pour fautes légères le frère sera privé de la participation à la table"

La faute - Une faute mérite une approche personnelle : elle dépend de la psychologie de l'auteur, de son intention et de son degré de responsabilité. On doit prendre  en compte ces 3 éléments. La sanction doit être proportionnelle à la gravité de la faute. Elle a une dimension réparatrice mais aussi d'exemplarité. Une faute s'apprécie par "qui de droit ": dans un monastère ,"il appartient à l'abbé de juger de la gravité des fautes" (v 2)C'est lui qui a reçu l'autorité et le pouvoir de décision. Dans la vie civile cet exercice revient aux tribunaux, indépendants du pouvoir politique.La faute conduit directement à l'examen des motivations, et aux conséquences d'un acte délictueux : tous les procès se construisent, se plaident et comprennent une" Défense" de l'auteur des actes. Le rôle de la justice étant de prendre en compte le préjudice subi par la victime pour appliquer une sanction à la hauteur de la juste réparation pour la victime.

 La réparation - C'est à l'autorité habilitée d'apprécier la nature et la gravité des fautes pour en demander réparation. Dans le registre spirituel nous pouvons comparer cette démarche avec l'aveu de ses fautes et la ferme résolution ou l'intention d'y mettre fin. Avec cette différence : le chrétien repenti compte aussi sur la grâce de Dieu et non plus sur ses seules forces mentales, psychologiques ou simplement humaines. Nous sommes ici dans la dimension sacramentelle.

 La réparation déplace le problème en faisant intervenir la prise en compte de la souffrance et du préjudice subi par la victime. Quand il s'agit de questions matérielles et économiques, le versement d'indemnités ou la condamnation à des amendes proportionnelles, veulent servir de réparation par cette obligation de payer.   Mais nous voyons que dans les appréciations des injustices humaines, sexuelles ou physiques la dette morale s'apprécie difficilement à sa juste hauteur.La notion de "réparation proportionnelle à la faute" reste complexe et difficile à évaluer.

 Vers une pédagogie du pardon - Il nous faut admette que toute faute mérite réparation et que la réparation doit être proportionnée à la faute. En donnant ce rôle à l'abbé, la recherche de la justice semble sauve dans le monastère.     Dans la vie courante et dans notre état de vie, nous sommes plus enclins à juger qu'à pardonner. Retenons deux orientations spirituelles et psychologiques fondamentales  a)L'Evangile proclame  "Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés"    b)Nul ne peut vraiment apprécier les faits et gestes d'un autre, qui reste un mystère au point de risquer de tomber dans l'impasse que décrit ce proverbe "Celui qui cherche un frère sans défaut, reste sans frère !"