Dons de Dieu 5

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L'humilité

C'est l'apanage des saints selon certains. C'est impossible selon d'autres. C'est ce que Dieu attend de nous pourtant et c'est l'un des fruits de l'Esprit qu'Il nous donne pour le suivre. Découvrons l'humilité ou modestie au travers d'une méditation des moines bénédictins puis une homélie de Saint Jean-Paul II qui nous parle de l'humble par excellence : Jésus.

 

« La crainte du Seigneur est école de sagesse : avant les honneurs, l'humilité ! » (Pr 15,33)


L'HUMILITE – Abbaye Notre-Dame de Maylis – Frère Benoit – Site de la Communauté – 23 janvier 2015

J'ai dit que le vice ouvertement contraire à l'humilité est l'orgueil (l'exaltation de soi). Ce qui est juste, mais on pourrait dire aussi que le contraire de l'humilité est l'inquiétude. En effet, tous les orgueilleux sont inquiets. Au sens étymologique du mot inquiet : inquietus c'est-à-dire sans repos. Un orgueilleux est sans repos, car il est constamment en état de compétition. Sans le moindre répit, il est contraint à se comparer constamment aux autres. Son souci primordial étant d'être le premier, d'être le plus brillant, le plus remarqué, le plus apprécié, il n'a jamais une seconde de repos.


L'esprit de compétition

Non seulement il n'a pas une seconde de repos, mais il ne laisse personne en repos. C'est très fatigant de vivre avec quelqu'un d'orgueilleux, car il n'a vraiment jamais le moindre repos. Tous les autres sont des concurrents éventuels. Il faut constamment être attentif à eux, et leur montrer qu'ils sont dépassés par MOÂ !

Cet esprit de compétition est, hélas, un puissant moteur de notre vie. Même quand nous faisons du bien, nous nous demandons si nous en avons fait autant que les autres. Quand nous aidons quelqu'un, nous voudrions savoir si nous l'avons fait aussi bien que d'autres. Nous n'arrivons jamais à nous débarrasser vraiment de cet esprit de compétition qui nous rend inquiets.

Et pire, cet esprit de compétition peut nous conduire à écraser les autres, sans même nous en apercevoir. Nous voudrions faire du bien continuellement dans notre vie, mais puisque notre moteur, c'est la compétition, nous heurtons l'un ou l'autre sans le vouloir. Et ce n'est qu'après avoir fait mal que nous nous disons qu'il aurait fallu faire attention.

Cet esprit de compétition provient d'une insécurité fondamentale sur la valeur que nous avons. Est-ce que je vaux autant, ou plus, que les autres ? Ce qui nous conduit directement à l'autre vice opposé à l'humilité, mais qui lui ressemble : le mépris de soi.


Le mépris de soi

Notez que nous sommes particulièrement déréglés : notre radio intérieure s'affole souvent. Dans la même journée, nous pouvons passer plusieurs fois de l'exaltation de soi : « Je suis quand même quelqu'un d'assez exceptionnel ! » au mépris de soi : « Quel nul je suis ! »

Or le mépris de soi n'est pas de l'humilité. L'humilité c'est la vérité sur soi : et nous ne sommes pas nuls. Dieu a déposé en nous des qualités, et il nous regarde avec amour. Nier notre propre valeur, c'est en même temps nier l'amour de Dieu.


Pendant longtemps, j'ai considéré l'image négative que j'avais de moi comme une vertu. On m'avait mis en garde si souvent contre l'orgueil et la vanité, que j'en étais venu à croire qu'il était bon de me déprécier moi-même. Mais maintenant je réalise que le véritable péché consiste à nier l'amour premier de Dieu pour moi, à ignorer ma bonté originelle. Parce que si je ne m'appuie pas sur cet amour premier et cette bonté originelle, je perds contact avec mon vrai moi et je me détruis. (H. Nouwen, Le retour de l'enfant prodigue, Bellarmin, p. 134.)


Nouwen nous donne ici un secret important pour grandir dans l'humilité : accueillir l'amour premier de Dieu sur moi. Dieu m'aime, je suis donc aimable. Il y a du bien en moi. Il reprend une intuition que l'on trouve chez Saint Paul et saint Pierre dans la Bible.


Regarder le bien qui est en nous

S. Paul par exemple, pour favoriser l'unité, commence par écarter l'orgueil qui est la source de tous les conflits ; je le souligne au passage : la cause de presque toutes les divisions, c'est l'orgueil (une autre cause fréquente, c'est l'argent !). Et pour lutter contre l'orgueil, Saint Paul donne un conseil étonnant :


Rm 12,3 : Au nom de la grâce qui m'a été donnée, je dis à chacun d'entre vous : n'ayez pas de prétentions au-delà de ce qui est raisonnable, soyez assez raisonnables pour n'être pas prétentieux, chacun selon la mesure de foi que Dieu lui a donnée en partage. En effet, comme nous avons plusieurs membres en un seul corps et que ces membres n'ont pas tous la même fonction, ainsi, à plusieurs, nous sommes un seul corps en Christ, étant tous membres les uns des autres, chacun pour sa part. Et nous avons des dons qui diffèrent selon la grâce qui nous a été accordée. Est-ce le don de prophétie ? Qu'on l'exerce en accord avec la foi. L'un a-t-il le don du service ? Qu'il serve. L'autre celui d'enseigner ? Qu'il enseigne. Tel autre celui d'exhorter ? Qu'il exhorte. Que celui qui donne le fasse sans calcul, celui qui préside, avec zèle, celui qui exerce la miséricorde, avec joie. (cf. aussi : 1 P 4,10-11)


L'idée peut paraître étrange au premier abord, mais elle est profondément sage : pour être humble, il faut commencer par regarder le bien qui est en soi, autrement dit, les dons que Dieu a déposés en moi. Si je ne remarque pas le bien qui est en moi, je vais jalouser les autres. Cela va exciter mon esprit de compétition. Et de fait, les qualités des autres nous attirent, les réussites des autres ne nous laissent pas indifférents. Si nous nous focalisons sur elles, en oubliant le bien qui est en nous, nous allons bêtement chercher à compenser ce manque apparent en nous mettant en valeur d'une manière ou d'une autre.

Une personne humble, elle, reconnaît le bien qui est en elle. Et parce qu'elle le voit bien, elle est capable de le mettre en pratique, pour le bien des autres. Car si Dieu a déposé des qualités en nous, des talents, c'est pour les faire fructifier au service d'autrui.

Une personne humble ose se lancer dans une entreprise, un nouveau projet. Alors qu'une personne très orgueilleuse n'ose pas grand-chose : « Si ça ratait ! Quelle humiliation ! »

Dans la parabole des talents (Mt 25, 14-30), celui qui a reçu cinq talents était sans doute humble. Il a osé mettre en œuvre le bien qui était en lui. Il a pris des risques, il a pris des initiatives. Il a bien vu et estimé ses talents, et il a su leur faire porter du fruit. De même pour celui qui en avait reçu deux. Il a fixé son attention sur les deux talents qu'il avait reçus, et non sur les cinq talents du premier ! Il ne s'est pas attristé de n'en avoir que deux, alors que son copain en avait cinq ! Et parce qu'il a regardé les talents qu'il avait reçus, il a su les mettre en pratique (1).

Celui qui n'en avait reçu qu'un, lui était dans l'esprit de compétition : il a eu peur des résultats (l'orgueil, ça rend peureux !), alors il a caché le talent reçu. Il ne le voyait plus. Impossible alors de faire du bien avec. Ce qui reste à ce dernier, c'est de regarder les autres au travers d'un prisme déformant : il les juge tous mauvais ! Y compris celui qui lui avait pourtant fait don d'un talent à qui il n'hésite pas à dire : « Seigneur, je savais que tu es un homme dur. Tu moissonnes là où tu n'as pas semé et tu amasses quand tu n'as rien engagé ».

C'est impressionnant de voir combien quelqu'un qui se méprise, qui refuse de voir le ou les dons qu'il a reçus, en arrive à regarder les autres avec mépris. Même ceux qui sont bons pour lui.

Il nous faut donc être attentifs au bien qui est en nous. Et je le dis en passant, ce n'est pas si facile que cela ! Souvent, nous avons besoin du regard bienveillant d'autrui qui nous révèle le bien qui est en nous. N'est-ce pas une des missions des parents de faire découvrir à leurs enfants les talents qu'ils ont reçus ? Ce peut être aussi une joie de l'amitié : faire prendre conscience à un ami du bien qui est en lui.


Ne pas se mettre en valeur

Ceci dit, il ne faudrait pas déformer ce que je dis : dans le domaine de la vertu, tout est affaire d'équilibre et de nuances, reconnaître le bien qui est en moi n'est pas synonyme de se mettre en valeur constamment. Il y a des gens qui ont reçu de nombreux dons, et qui s'en vantent. Il est bien évident qu'ils sont loin alors de l'humilité vraie, car ils n'ont pas une juste estime d'eux-mêmes. La connaissance qu'ils ont d'eux-mêmes reste une connaissance erronée. Ils oublient que les qualités qu'ils ont sont des dons reçus de Dieu. « Qu'as-tu que tu n'aies reçu ? Et si tu l'as reçu, pourquoi te vanter comme si cela venait de toi ? » (1 Co 4, 7).

Il y a toujours quelque chose d'un peu ridicule dans l'orgueil : quelqu'un qui vante ses qualités semble se prendre pour sa propre source. Quand c'est un enfant, nous sourions, quand c'est un adulte, nous sourions aussi… Et si nous nous surprenons nous-mêmes, en flagrant délit de vantardise, sourions encore ! (C'est mieux que de s'attrister).


Lutter contre l'orgueil

Pour lutter contre l'orgueil, nous allons faire bien attention à ne pas nous mettre en valeur. Et ce n'est pas un mal. Mais très vite, nous allons nous admirer en train de ne pas nous mettre en valeur ! « Je suis quand même quelqu'un d'assez exceptionnel, je connais mes qualités, mais je ne m'en vante pas ! » Et me voici devenu le premier spectateur de mon excellence en humilité ! C'est une autre forme d'orgueil. Plus subtile que la précédente, car elle se vit dans le domaine spirituel.

Si je ne lutte pas contre mon orgueil, je reste orgueilleux ; mais les actes que je fais contre mon orgueil alimentent mon orgueil ! Comment s'en sortir ?


Un don de Dieu

Humainement, il n'y a pas de solution. L'humilité est vraiment une vertu qui est hors de notre portée. Elle ne peut être qu'un don de Dieu. Elle est un don extrêmement précieux de Dieu qu'il ne peut pas semer dans une terre inculte. Il faut auparavant qu'il la travaille longuement sinon la semence mourrait.

Il nous faut donc demander à Dieu son aide, lui demander de nous donner l'humilité. De nous donner cette belle force intérieure qui rend les rapports avec les autres vraiment harmonieux. Car, nous le savons tous, vivre avec une personne humble est une grande grâce. C'est agréable de vivre avec quelqu'un d'humble. Autant l'orgueilleux est en compétition constante toujours dans le stress de la réussite, autant l'humble est paisible et content de tout ce qui lui arrive.

1 Seigneur, je n'ai pas le cœur fier

ni le regard ambitieux ;

je ne poursuis ni grands desseins

ni merveilles qui me dépassent.

2 Non, mais je tiens mon âme

égale et silencieuse ;

mon âme est en moi comme un enfant,

comme un petit enfant contre sa mère.

3 Attends le Seigneur, Israël,

maintenant et à jamais. (Psaume 130.)


Ces sentiments humbles ne sont pas forcément les nôtres. Je connais une belle prière pour demander l'humilité, elle a le mérite de mettre en lumière tous les désirs liés à la vanité qui peuvent grouiller au fond de nous :


O Jésus, doux et humble de cœur Exauce-moi

Du désir d'être estimé, Délivre-moi, Jésus

Du désir d'être vanté Délivre-moi, Jésus

Du désir d'être honoré Délivre-moi, Jésus

Du désir d'être loué Délivre-moi, Jésus

Du désir d'être préféré aux autres Délivre-moi, Jésus

Du désir d'être consulté Délivre-moi, Jésus

Du désir d'être approuvé Délivre-moi, Jésus

De la crainte d'être humilié Délivre-moi, Jésus

De la crainte d'être méprisé Délivre-moi, Jésus

De la crainte de souffrir des refus Délivre-moi, Jésus

De la crainte d'être calomnié Délivre-moi, Jésus

De la crainte d'être oublié Délivre-moi, Jésus

De la crainte de paraître ridicule Délivre-moi, Jésus

De la crainte d'être injurié Délivre-moi, Jésus

De la crainte d'être suspecté Délivre-moi, Jésus

(Cardinal Merry del Val, secrétaire d'État de S. Pie X)


Une prière dont nous pouvons apprendre par cœur (par le cœur) l'une ou l'autre formule pour la répéter dès que nous percevons que montent en nous des bouffées d'orgueil.


Collaborer à l'œuvre de Dieu

Outre que nous avons à demander à Dieu de nous libérer de l'orgueil, il nous faut aussi faire des actes pour grandir en humilité. Saint Benoît, dans sa Règle, consacre un long chapitre à l'humilité. Il la présente sous la forme d'une échelle à grimper, une échelle qui comporte douze barreaux ou degrés d'humilité.

Je ne vais pas les reprendre un à un, car ils s'appliquent essentiellement à des moines, mais je remarque quelque chose d'étonnant : la place accordée à l'obéissance. Sur douze degrés d'humilité, il y en a sept qui ont trait à l'obéissance.

Pour un moine, qui fait profession d'obéir à une règle et à un abbé, l'obéissance est facile à mettre en pratique. Pour quelqu'un dans le monde, c'est sans doute plus difficile, mais il y a quelque chose à garder de l'idée fondamentale.


L'orgueilleux est indépendant, il se débrouille tout seul, il n'a pas besoin d'aide et encore moins de conseils. L'humble, lui, sait qu'il peut se tromper, il connaît ses qualités, mais il sait qu'elles sont limitées, et il se souvient qu'il en a souvent mal usé (2)… Spontanément, il se met à l'écoute des autres. Tel est le sens premier du verbe obéir : ob-audire, écouter attentivement, en inclinant l'oreille. Pour grandir dans l'humilité, nous pouvons chercher à obéir à autrui. Autrement dit, chercher à faire plutôt la volonté d'autrui plutôt que la mienne, reconnaissant a priori une certaine sagesse aux demandes des autres. C'est en outre une attitude qui met beaucoup d'huile dans les rapports entre personnes. L'humilité est liée à la douceur.


HOMELIE DE LA MESSE DE NOEL - Saint Jean Paul II  - 24 Décembre 2001 – Site du Vatican

1. « Populus, qui ambulabat in tenebris, vidit lucem magnam - Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière» (Is 9, 1).

Chaque année, nous écoutons à nouveau ces paroles du prophète Isaïe dans le cadre évocateur de la célébration liturgique de la naissance du Christ. Chaque année, elles prennent une saveur nouvelle et nous font revivre le climat de l'attente et de l'espérance, de l'émerveillement et de la joie, caractéristique de Noël.

Au peuple opprimé et souffrant qui marchait dans les ténèbres apparut «une grande lumière». Oui vraiment, une «grande» lumière, parce que la lumière qui rayonne de l'humilité de la crèche est la lumière de la nouvelle création. Si la première création a commencé par la lumière (cf. Gn 1, 3), la lumière par laquelle commence la nouvelle création est d'autant plus «grande» et plus resplendissante: c'est Dieu lui-même fait homme !

Noël est un événement de lumière, c'est la fête de la lumière: dans l'enfant de Bethléem, la lumière des origines brille à nouveau dans le ciel de l'humanité et elle déchire les ténèbres du péché. La splendeur du triomphe définitif de Dieu apparaît à l'horizon de l'histoire pour ouvrir aux hommes en marche un nouvel avenir d'espérance.


2. «Sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre, une lumière a resplendi» (Is  9, 1).

L'annonce joyeuse, proclamée il y a un instant dans notre assemblée, vaut aussi pour nous, hommes et femmes à l'aube du troisième millénaire. La communauté des croyants se rassemble en prière pour l'écouter une nouvelle fois dans toutes les régions du monde. Dans le froid et la neige de l'hiver ou sous la chaleur torride des tropiques, cette nuit est la Nuit Sainte pour tous.

Longuement attendue, la splendeur du Jour nouveau surgit finalement. Celui qui est né est le Messie, l'Emmanuel, Dieu-avec-nous! Il est né Celui qu'ont annoncé les prophètes et qu'ont appelé longuement «ceux qui habitaient le pays de l'ombre». Dans le silence et l'obscurité de la nuit, la lumière se fait parole et message d'espérance.

Mais cette certitude de la foi n'est-elle pas en contradiction avec la réalité historique dans laquelle nous vivons? Lorsque nous écoutons les comptes rendus impitoyables de l'actualité, ces paroles de lumière et d'espérance semblent des paroles de rêve. Mais c'est bien là le défi de la foi, qui fait de cette annonce une consolation et en même temps une exigence: nous nous découvrons enveloppés par la tendresse amoureuse de Dieu et en même temps engagés activement à aimer Dieu et nos frères.


3. «La grâce de Dieu s'est manifestée pour le salut de tous les hommes» (Tt 2, 11).

En ce Noël, nos cœurs sont préoccupés et troublés par la persistance, dans plusieurs régions du monde, de la guerre, des tensions sociales, des conditions pénibles dans lesquelles vivent tant d'êtres humains. Nous cherchons tous une réponse qui nous rassure.

La page de la lettre à Tite que nous venons d'entendre nous rappelle que la naissance du Fils unique du Père s'est révélée «source du salut» en tout lieu de la planète et à chaque époque de l'histoire. C'est pour tout homme et pour toute femme que naît l'Enfant appelé «Merveilleux-Conseiller, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix» (Is  9, 5). Il apporte avec lui la réponse qui peut apaiser nos peurs et rendre vigueur à nos espérances.

Oui, en cette nuit évocatrice de souvenirs sacrés, notre confiance se fait plus solide dans la puissance rédemptrice de la Parole faite chair. Quand les ténèbres et le mal semblent l'emporter, le Christ nous redit : N'ayez pas peur ! Par sa venue dans le monde, il a vaincu la puissance du mal, il nous a libérés de l'esclavage de la mort et il nous a invités de nouveau au banquet de la vie.

Il nous revient de puiser à la force de son amour victorieux, en faisant nôtre sa logique de service et d'humilité. Chacun de nous est appelé à vaincre avec Lui «le mystère d'iniquité», en devenant témoin de la solidarité et artisan de paix. Allons donc à la grotte de Bethléem pour Le rencontrer, mais aussi pour rencontrer, en Lui, tout enfant du monde, tout frère meurtri dans son corps ou opprimé dans son esprit.


4. Les bergers «après l'avoir vu, racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant» (Lc 2, 17).

Comme les bergers, nous ne pouvons pas, en cette nuit extraordinaire, ne pas éprouver le désir de communiquer aux autres la joie de la rencontre avec cet «enfant emmailloté» en qui se révèle la puissance salvifique du Tout-Puissant. Nous ne pouvons pas nous contenter de contempler, émerveillés, le Messie qui gît dans la mangeoire, et oublier le devoir de Lui rendre témoignage.

Nous devons reprendre à la hâte notre chemin. Nous devons repartir joyeux de la grotte de Bethléem, pour faire connaître en tout lieu le prodige dont nous avons été les témoins. Nous avons rencontré la lumière et la vie ! En Lui l'amour nous a été donné.


5. «Un Enfant nous est né ...»

Nous t'accueillons avec joie, Seigneur tout-puissant du ciel et de la terre, Toi qui par amour t'es fait Enfant «en Judée, dans la ville de David appelée Bethléem» (Lc 2, 4).

Nous t'accueillons avec reconnaissance, Lumière nouvelle qui surgit dans la nuit du monde.

Nous t'accueillons comme notre frère, «Prince-de-la-paix» qui « des deux, a fait un seul peuple» (Ep 2, 14).

Comble-nous de tes dons, Toi qui n'as pas dédaigné de commencer à vivre comme nous ! Fais-nous devenir fils de Dieu, Toi qui pour nous as voulu devenir fils de l'homme (cf. saint Augustin, Sermons, 184) !

Toi, «Merveilleux-Conseiller», promesse certaine de paix ! Toi, présence efficace du «Dieu-Fort» ! Toi, notre seul Dieu, qui gis pauvre et humble dans l'ombre de la crèche, accueille-nous près de ton berceau !

Venez, peuples de la terre, et ouvrez-lui les portes de votre histoire ! Venez adorer le Fils de la Vierge Marie, descendu parmi nous en cette nuit préparée depuis des siècles !

Nuit de joie et de lumière !

Venite, adoremus !


Humblement dans le silence de mon coeur – Chant de Frère Jean-Baptiste de la Sainte Famille


Prière de la communauté

Acte d'amour du Curé d'Ars

Je vous aime, ô mon Dieu, Et mon seul désir est de vous aimer Jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je vous aime, ô Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer. Je vous aime, ô mon Dieu, et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement. Je vous aime, ô mon dieu, Et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on y aura jamais La douce consolation de vous aimer. Ô mon Dieu, Si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, Du moins, je veux que mon cœur Vous le répète autant de fois que je respire. Ah ! Faîtes-moi la grâce de souffrir en vous aimant, De vous aimer en souffrant, Et d’expirer un jour en vous aimant en sentant que je vous aime. Et plus j’approche de ma fin, Plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner. Ainsi soit-il.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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La vieillesse, temps de vie, temps de Dieu

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