Don de Dieu 3

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La Joie. 

Nous connaissons bien ce fruit de l'esprit qui peut être très extérieur. Mais est-ce vraiment cette joie sensible à laquelle nous invite l'Esprit et la foi en Dieu ? Découvrons ce fruit cette semaine. 

 

« Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel ; c'est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes.» (Lc 6,23)


EXHORTATION APOSTOLIQUE  GAUDETE ET EXSULTATE  - Pape François – Site du Vatican

1. « Soyez dans la joie et l'allégresse » (Mt 5, 12), dit Jésus à ceux qui sont persécutés ou humiliés à cause de lui. Le Seigneur demande tout ; et ce qu'il offre est la vraie vie, le bonheur pour lequel nous avons été créés. Il veut que nous soyons saints et il n'attend pas de nous que nous nous contentions d'une existence médiocre, édulcorée, sans consistance. En réalité, dès les premières pages de la Bible, il y a, sous diverses formes, l'appel à la sainteté. Voici comment le Seigneur le proposait à Abraham : « Marche en ma présence et sois parfait » (Gn 17, 1).


2. Il ne faut pas s'attendre, ici, à un traité sur la sainteté, avec de nombreuses définitions et distinctions qui pourraient enrichir cet important thème, ou avec des analyses qu'on pourrait faire concernant les moyens de sanctification. Mon humble objectif, c'est de faire résonner une fois de plus l'appel à la sainteté, en essayant de l'insérer dans le contexte actuel, avec ses risques, ses défis et ses opportunités. En effet, le Seigneur a élu chacun d'entre nous pour que nous soyons « saints et immaculés en sa présence, dans l'amour » (Ep 1, 4).


Joie et sens de l'humour

122. Ce qui a été dit jusqu'à présent n'implique pas un esprit inhibé, triste, aigri, mélancolique ou un profil bas amorphe. Le saint est capable de vivre joyeux et avec le sens de l'humour. Sans perdre le réalisme, il éclaire les autres avec un esprit positif et rempli d'espérance. Être chrétien est « joie dans l'Esprit Saint » (Rm 14, 17), parce que « l'amour de charité entraîne nécessairement la joie. Toujours celui qui aime se réjouit d'être uni à l'aimé […]. C'est pourquoi la joie est conséquence de la charité »[99]. Nous avons reçu la merveille de sa Parole et nous l'embrassons « parmi bien des tribulations, avec la joie de l'Esprit Saint » (1 Th 1, 6). Si nous laissons le Seigneur nous sortir de notre carapace et nous changer la vie, alors nous pourrons réaliser ce que demandait saint Paul : « Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur, je le dis encore, réjouissez-vous » (Ph 4, 4).


123. Les prophètes annonçaient le temps de Jésus que nous sommes en train de vivre comme une révélation de la joie : « Pousse des cris de joie, des clameurs » (Is 12, 6). « Monte sur une haute montagne, messagère de Sion ; élève et force la voix, messagère de Jérusalem » (Is 40, 9). « Que les montagnes poussent des cris, car le Seigneur a consolé son peuple, il prend en pitié ses affligés » (Is 49, 13). « Exulte avec force, fille de Sion ! Crie de joie, fille de Jérusalem ! Voici que ton roi vient à toi : il est juste et victorieux, humble » (Za 9, 9). Et n'oublions pas l'exhortation de Néhémie : « Ne vous affligez point : la joie du Seigneur est votre forteresse ! » (8, 10).


124. Marie, qui a su découvrir la nouveauté que Jésus apportait, chantait : « Mon esprit tressaille de joie en Dieu mon sauveur » (Lc 1, 47) et Jésus lui-même « tressaillit de joie sous l'action de l'Esprit Saint » (Lc 10, 21). Quand il passait, « la foule était dans la joie » (Lc 13, 17). Après sa résurrection, là où arrivaient les disciples il y avait une « joie vive » (Ac 8, 8). Jésus nous donne une assurance : « Vous serez tristes, mais votre tristesse se changera en joie […]. Je vous verrai de nouveau et votre cœur sera dans la joie, et votre joie, nul ne vous l'enlèvera » (Jn 16, 20.22). « Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète » (Jn 15, 11).


125. Il y a des moments difficiles, des temps de croix, mais rien ne peut détruire la joie surnaturelle qui « s'adapte et se transforme, et elle demeure toujours au moins comme un rayon de lumière qui naît de la certitude personnelle d'être infiniment aimé, au-delà de tout »[100]. C'est une assurance intérieure, une sérénité remplie d'espérance qui donne une satisfaction spirituelle incompréhensible selon les critères du monde.


126. Ordinairement, la joie chrétienne est accompagnée du sens de l'humour, si remarquable, par exemple, chez saint Thomas More, chez saint Vincent de Paul ou chez saint Philippe Néri. La mauvaise humeur n'est pas un signe de sainteté : « Eloigne de ton cœur le chagrin » (Qo 11, 10). Ce que nous recevons du Seigneur « afin d'en jouir » (1 Tm 6, 17) est tel que parfois la tristesse frise l'ingratitude de notre part, frise le repli sur nous-mêmes au point que nous sommes incapables de reconnaître les dons de Dieu[101].


127. Son amour paternel nous invite : « Mon fils, traite-toi bien […]. Ne te refuse pas le bonheur présent » (Si 14, 11.14). Il nous veut positifs, reconnaissants et pas trop compliqués : « Au jour du bonheur, sois heureux […]. Dieu a fait l'homme tout droit, et lui, cherche bien des calculs » (Qo 7, 14.29). En toute circonstance, il faut garder un esprit souple, et faire comme saint Paul : « J'ai appris en effet à me suffire en toute occasion » (Ph 4, 11). C'est ce que vivait saint François d'Assise, capable d'être ému de gratitude devant un morceau de pain dur, ou bien, heureux de louer Dieu uniquement pour la brise qui caressait son visage.


128. Je ne parle pas de la joie consumériste et individualiste si répandue dans certaines expériences culturelles d'aujourd'hui. Car le consumérisme ne fait que surcharger le cœur ; il peut offrir des plaisirs occasionnels et éphémères, mais pas la joie. Je me réfère plutôt à cette joie qui se vit en communion, qui se partage et se distribue, car « il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir » (Ac 20, 35) et « Dieu aime celui qui donne avec joie » (2 Co 9, 7). L'amour fraternel accroît notre capacité de joie, puisqu'il nous rend capables de jouir du bien des autres : « Réjouissez-vous avec qui est dans la joie » (Rm 12, 15). « Nous nous réjouissons, quand nous sommes faibles et que vous êtes forts » (2 Co 13, 9). En revanche, « si nous nous concentrons sur nos propres besoins, nous nous condamnons à vivre avec peu de joie »[102].


LA JOIE « UN SEUIL VERS UN AUTRE MONDE » - Michael Edwards – Propos recueillis par Samuel provost - Famille Chrétienne n°2210-2211 du 23 mai au 5 juin 2020

« La joie ? C'est la devise qui figure sur mon épée d'académicien : “Faire le bien et être joyeux” (Bene agere ac laetari). Il y a une raison prosaïque pour un tel choix. Ce précepte de Spinoza me rappelle mes études au lycée de Kingston [Royaume-Uni, Ndlr]. En effet, ses mots me hantent depuis mon adolescence et j'ai voulu en comprendre le contexte. Pour Spinoza, la joie n'est pas une récompense accordée à celui qui fait le bien : elle est aussi est une obligation.


Toute la littérature parle de la joie. Je pense à Shakespeare, chez qui le rire de la gaieté nous entraîne dans un temps plus vif qui permet de redécouvrir le plaisir d'exister et de l'apprécier à nouveau. Révélateur et philosophique, il nous rapproche du monde et des autres, et nous ouvre les sources obscures du langage et de l'être. Mais il y a aussi chez ce dramaturge le rire de la joie, silencieux, un rire dans l'âme... Comme les personnages, nous passons un seuil, nous entrons dans un lieu lumineux.


Une chose surnaturelle, pas une simple émotion

Mais c'est encore mieux dans la Bible, comme je l'explique dans mon dernier livre (1). Saint Paul nous exhorte à plusieurs reprises : “Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je le répète, réjouissez-vous” (Ph 4,4). La joie, pour Paul, est un fruit de l'Esprit. Elle dépasse la joie que j'éprouve en regardant l'écureuil qui traverse mon jardin en ce moment. La joie est une chose vraiment surnaturelle, pas une simple émotion. Finalement, cette joie n'est pas en notre pouvoir... Elle vient d'ailleurs et nous ne pouvons pas la fabriquer nous-mêmes. Jésus prie d'ailleurs pour que ses disciples connaissent sa joie (Jn 17,13). Il s'agit donc bien de la joie de Jésus et non de la nôtre. La joie que Jésus nous communique devient la nôtre.


Cette joie est “indicible et glorieuse” (1 P 1, 8), à en croire l'apôtre Pierre. La gloire évoque directement Dieu et le paradis. La joie, comme tous les fruits de l'Esprit, est donc un seuil vers un autre monde. N'oublions pas que nous attendons de nouveaux cieux et une nouvelle terre. Il faut prendre conscience que la joie nous en donne déjà un aperçu.


Pour moi, le moment de joie par excellence fut celui de ma conversion. Je voyais que le christianisme était vrai, mais je n'avais pas encore la foi... Je croyais aussi que la Chine existait sans y avoir mis les pieds ! J'étais dans une sorte de désespoir jusqu'au moment où le Christ est venu me donner la foi. À cet instant précis, j'ai été submergé par la joie. J'aurais pu écrire comme Pascal, pendant sa nuit de feu : “Joie, joie, joie, pleurs de joie.” Le mémorial de Pascal est pour moi le plus beau texte sur la joie après ceux de la Bible.


Il est vrai que nous habitons un monde rempli de misères et de douleurs : la joie coexiste avec tout cela... La joie est donc essentiellement paradoxale. On dit que certaines personnes qui souffrent moralement ou physiquement peuvent être très joyeuses. Paul nous dit souvent qu'il est joyeux au cœur même de ses tribulations... C'est pour moi la preuve que la joie n'est pas humaine : elle est spirituelle, supérieure à toutes les autres émotions. Je peux même imaginer une vie intolérable, chrétienne... et joyeuse. »



Dans la Joie – Groupe Musical Glorious


Prière de la communauté

Acte d'amour du Curé d'Ars

Je vous aime, ô mon Dieu, Et mon seul désir est de vous aimer Jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je vous aime, ô Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer. Je vous aime, ô mon Dieu, et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement. Je vous aime, ô mon dieu, Et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on y aura jamais La douce consolation de vous aimer. Ô mon Dieu, Si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, Du moins, je veux que mon cœur Vous le répète autant de fois que je respire. Ah ! Faîtes-moi la grâce de souffrir en vous aimant, De vous aimer en souffrant, Et d’expirer un jour en vous aimant en sentant que je vous aime. Et plus j’approche de ma fin, Plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner. Ainsi soit-il.

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2 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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La vieillesse, temps de vie, temps de Dieu

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