Mercredi 24 juin 2020, Nativité de Saint Jean Baptiste, Solennité, Année A

Messe du jour

Oraison

Tu as voulu, Seigneur, que saint Jean Baptiste prépare ton peuple à la venue du Messie ; accorde à ton Église le don de la joie spirituelle, et guide l'esprit de tous les croyants dans la voie du salut et de la paix.

Lectures du jour:

• Psaume (Ps 138 (139), 1-2.3b, 13-14ab, 14c-15ab)
• Deuxième lecture (Ac 13, 22-26)
• Évangile (Lc 1, 57-66.80)

“Non, il s'appellera Jean”

Non, il ne s'agit pas d'un oubli, mais voilà tout ce que j'ai retiré de l'Evangile de ce jour.

Vous le voyez, finalement peu de chose… Vraiment peu de chose?

Serait il si insignifiant de découvrir que Zacharie, le père de Jean Baptiste, décide d'appeler son fils Jean?

Car que signifie ce prénom Jean, sinon, “Dieu fait Grâce”!

Vous en conviendrez, voilà un beau prénom, mais au delà du prénom, une réalité extraordinaire que cette Grâce du Seigneur en Jean Baptiste!

Bien au delà de cette naissance, en elle-même déjà extraordinaire, la naissance de Jean Baptiste, c'est déjà l'aube du Salut, c'est le jour qui se lève sur cet horizon qui restait désespérément sombre.

Dieu fait grâce, il permet la naissance d'un grand prophète, il permet cette naissance extraordinaire de cet homme vêtu de cette peau de chameau, qui vit dans le désert, se nourrit de sauterelles et de miel sauvage. 

Qui n'a pas rêvé un jour de pareille vie, de pareille nourriture frugale, afin d'expérimenter ainsi, cette proximité du Seigneur que permet la prière et l'ascèse. 

Qui n'a pas en mémoire cet image de Jean Baptiste, ce prophète qui ère dans le désert, prêchant un baptême de conversion?

“Aux environ de l'année 28 de notre ère, a fait son entrée sur la scène religieuse de Palestine un prophète juif, qui menait une vie sainte et ascétique. Il se nommait Jean et on le surnommait le Baptiste, en raison du rite étonnant et inhabituel qu'il pratiquait: de sa propre autorité, il baptisait d'autre juifs (un baptême unique semble-t-il). Ce baptême était pour eux le signe qu'ils se détournaient de leurs iniquités passées, qu'ils étaient purifiés de leurs péchés et qu'ils étaient résolus à mener une vie nouvelle, moralement pure.Jean attirait de grandes foules.”(1)

Nous découvrons ici, cette personnalité ô combien étonnante, de Jean Baptiste, fruit de l'action de Dieu, dans ce couple arrivé à un âge trop avancé, pour avoir des enfants. Un manière de préfigurer un signe plus extraordinaire encore, cette venue dans le sein virginal de Marie,de Jésus, sous l'action de l'Esprit Saint.

Jean est donc bien le précurseur, et toute son existence, sera le reflet de cette annonce du Sauveur.

Oui, frères et soeurs bien aimés, Dieu fait grâce, lorsqu'il manifeste ainsi sa proximité pour nous.

Pourtant, Paul nous rapporte ces paroles de Jean:

“ Au moment d'achever sa course, Jean disait : “Ce que vous pensez que je suis, je ne le suis pas. Mais le voici qui vient après moi, et je ne suis pas digne de retirer les sandales de ses pieds.”

Malgré cette main de Dieu qui repose sur Jean, ce dernier a pleinement conscience, qu'il n'est que ce témoin de la grandeur de l'oeuvre de Dieu, et surtout, l'annonciateur de merveilles plus grandes encore, qui se réaliseront en Jésus Christ.

Nous avons tous expérimenté ces histoires compliquées, ces plannings qui ont du mal à avancer exactement comme nous l'attendions.

La naissance de Jean Baptiste vient peut-être nous éveiller à cette réalité, qu'il y a dans toute vie, une histoire, et que cette histoire se nourrit de nos fragilités.

Récemment, je me rendais dans l'une des cavernes du bricolage, y découvrant des rayons désespérément vides.

Cela m'éveillait à cette réalité de l'homme, à ce histoires personnelles qui sont derrières chaque produit, chaque lignes de production.

Nous ne pouvons pas faire comme si ces histoires humaines n'existaient pas, nous ne pouvons que les intégrer dans nos processus, leur donner une deuxième chance, lorsque pour une ou autre raison, elles viennent à défaillir.

La naissance de Jean Baptiste, c'est aussi précisément cela, cette annonce d'une nouvelle histoire qui s'ouvre désormais pour tout homme, pour toute histoire humaine.

La naissance de Jean Baptiste, c'est la Rédemption qui s'approche, qui s'annonce, c'est la Lumière sans déclin qui s'approche de nous, celle qui vient relever tout homme, toute femme, fussent ils les plus pécheurs!

C'est exactement ce que porte l'oraison de cette fête, qui nous invite à demeurer dans la joie, la joie spirituelle de la foi, de l'espérance, de la charité.

“Tu as voulu, Seigneur, que saint Jean Baptiste prépare ton peuple à la venue du Messie ; accorde à ton Église le don de la joie spirituelle, et guide l'esprit de tous les croyants dans la voie du salut et de la paix.”

Nous pourrons porter dans nos coeurs, cette belle oraison tout au long du jour, prier pour nos familles, nos communautés, nos collègues de travail, et pour le monde, afin que l'Espérance et l'Amour le guide aux chemins de la Paix.

Amen.

1. John P. Meier, “Un certain Jésus”, tome II, La parole et les les gestes, Ed. Cerf.

Le Notre Père

LA DOXOLOGIE FINALE

La doxologie finale " Car c'est à toi qu'appartiennent le règne, la gloire et la puissance " reprend, par inclusion, les trois premières demandes à notre Père : la glorification de son Nom, la venue de son Règne et la puissance de sa Volonté salvifique. Mais cette reprise est alors sous forme d'adoration et d'action de grâces, comme dans la Liturgie céleste (cf. Ap 1, 6 ; 4, 11 ; 5, 13). Le prince de ce monde s'était attribué mensongèrement ces trois titres de royauté, de puissance et de gloire (cf. Lc 4, 5-6) ; le Christ, le Seigneur, les restitue à son Père et notre Père, jusqu'à ce qu'il lui remette le Royaume quand sera définitivement consommé le Mystère du salut et que Dieu sera tout en tous (cf. 1 Co 15, 24-28).

2856 " Puis, la prière achevée, tu dis : Amen, contresignant par cet Amen, qui signifie ‘Que cela se fasse' (cf. Lc 1, 38) ce que contient la prière que Dieu nous a enseignée " (S. Cyrille de Jérusalem, catech. myst. 5, 18 : PG 33, 1124A).

EN BREF

Dans le " Notre Père ", les trois premières demandes ont pour objet la Gloire du Père : la sanctification du Nom, l'avènement du Règne et l'accomplissement de la volonté divine. Les quatre autres lui présentent nos désirs : ces demandes concernent notre vie pour la nourrir ou pour la guérir du péché et elles se rapportent à notre combat pour la victoire du Bien sur le Mal.

En demandant : " Que ton Nom soit sanctifié " nous entrons dans le dessein de Dieu, la sanctification de son Nom – révélé à Moïse, puis en Jésus – par nous et en nous, de même qu'en toute nation et en chaque homme.

Par la deuxième demande, l'Église a principalement en vue le retour du Christ et la venue finale du Règne de Dieu. Elle prie aussi pour la croissance du Royaume de Dieu dans l' " aujourd'hui " de nos vies.

Dans la troisième demande, nous prions notre Père d'unir notre volonté à celle de son Fils pour accomplir son Dessin de salut dans la vie du monde.

Dans la quatrième demande, en disant " Donne-nous ", nous exprimons, en communion avec nos frères, notre confiance filiale envers notre Père des cieux. " Notre pain " désigne la nourriture terrestre nécessaire à notre subsistance à tous et signifie aussi le Pain de Vie : Parole de Dieu et Corps du Christ. Il est reçu dans l' " Aujourd'hui " de Dieu, comme la nourriture indispensable, (sur-)essentielle du Festin du Royaume qu'anticipe l'Eucharistie.

La cinquième demande implore pour nos offenses la miséricorde de Dieu, laquelle ne peut pénétrer dans notre cœur que si nous avons su pardonner à nos ennemis, à l'exemple et avec l'aide du Christ.

En disant " Ne nous soumets pas à la tentation " nous demandons à Dieu qu'il ne nous permette pas d'emprunter le chemin qui conduit au péché. Cette demande implore l'Esprit de discernement et de force ; elle sollicite la grâce de la vigilance et la persévérance finale.

Dans la dernière demande, " mais délivre nous du Mal ", le chrétien prie Dieu avec l'Église de manifester la victoire, déjà acquise par le Christ, sur le " Prince de ce monde ", sur Satan, l'ange qui s'oppose personnellement à Dieu et à Son dessein de salut.

Par l' " Amen " final nous exprimons notre " fiat " concernant les sept demandes : " Qu'il en soit ainsi ".

Source:Catéchisme  de l'Église Catholique, vativan.va