"Notre Père!"

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Jeudi 18 juin 2020, 11ème Semaine du Temps Ordinaire, Année A

de la férie


Oraison

Nous t'en prions, Dieu de miséricorde, sur les hommes qui n'ont pas reçu ta lumière, fais lever ton soleil, Jésus, le Christ, notre Seigneur. Lui qui règne.


Lectures de la messe

  • Première lecture (Si 48, 1-14)
  • Psaume (Ps 96 (97), 1-2, 3-4, 5-6, 7.10ab)
  • Évangile (Mt 6, 7-15)


"Notre Père!"

Chers     amis, combien de fois vous ai-je parlé du Notre Père, de cette prière que le Seigneur Lui-même nous a laissée!

C'est justement cet enseignement du Notre Père qu'il nous est proposé de méditer aujourd'hui.

Que vous dire donc aujourd'hui sans me répéter?

J'ai donc choisi de vous proposer de découvrir en profondeur le Notre Père, à partir du Catéchisme de l'Eglise Catholique.

L'article traitant de la prière que le Seigneur nous a laissée étant très dense et profond, j'ai donc choisi de vous le proposer sur plusieurs jours.

Nous en découvrirons aujourd'hui une présentation générale qui sera suivie d'un article dans lequel nous découvrirons plus précisément qui est Notre Père. 

Enfin, nous présenterons brièvement l'ensemble des sept demandes, avant de découvrir en détail la première de ces demandes .

Chaque jour par la suite, je présenterai, en annexe du commentaire de l'Evangile du jour, la suite de cet article sur le Notre Père.

J'espère de tout cœur, que cela vous sera l'occasion d'entrer en profondeur dans cette belle prière du Notre Père, qu'elle sera pour vous l'occasion d'un beau chemin de conversion personnelle.

Nous pourrons prier les uns pour les autres, afin que ce chemin, que nous propose le Seigneur Lui-même, nous aide, nous-même, mais aussi, tous ceux que nous rencontrerons, dans ce chemin de conversion.

Car la prière n'a pas pour seul objet d'établir cette relation fondamentale entre le Seigneur et nous.
La prière, doit nous conduire à Dieu, pour nous conduire aux hommes.

Je voudrais vous proposer de prier pour tous ceux qui, parmi nous, sont engagés sur des chemins de pardon, des pardons qui sont peut-être difficile, mais pourtant, des pardons qu'il nous faut apprendre à donner, à vivre, en profondeur et avec joie.

Cela ne peut se faire que dans la prière, et le soutien de la prière des sœurs et des frères est je crois fondamental.


Que le Seigneur nous accompagne toutes et tous, au long de ce jour, sur nos chemins de rencontre avec Notre Père et avec nos frères.


Amen.




Le Notre Père


“Notre Père”


Dans la liturgie romaine, l'assemblée eucharistique est invitée à prier Notre Père avec une audace filiale.

L'humilité nous fait reconnaître que " nul ne connaît le Père, si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler ", c'est-à-dire " aux tout petits " (Mt 11, 25-27).

Nous pouvons invoquer Dieu comme " Père " parce qu'il nous est révélé par son Fils devenu homme et que son Esprit nous le fait connaître. Ce que l'homme ne peut concevoir ni les puissances angéliques entrevoir, la relation personnelle du Fils vers le Père (cf. Jn 1, 1), voici que l'Esprit du Fils nous y fait participer, nous qui croyons que Jésus est le Christ et sommes nés de Dieu (cf. 1 Jn 5, 1).

Nous pouvons adorer le Père parce qu'il nous a fait renaître à sa Vie en nous adoptant comme ses enfants dans son Fils unique : par le Baptême, il nous incorpore au Corps de son Christ, et, par l'Onction de son Esprit qui s'épanche de la Tête dans les membres, il fait de nous des " christs " :

Dieu, en effet, qui nous a prédestinés à l'adoption de fils, nous a rendus conformes au Corps glorieux du Christ. Désormais donc, participants du Christ, vous êtes à juste titre appelés " christs " (S. Cyrille de Jérusalem, catech. myst. 3, 1 : PG 33, 1088A).

C'est ainsi que, par la Prière du Seigneur, nous sommes révélés à nous-mêmes en même temps que le Père nous est révélé (cf. GS 22, § 1)

Ce don gratuit de l'adoption exige de notre part une conversion continuelle et une vie nouvelle. Prier notre Père doit développer en nous deux dispositions fondamentales :

Le désir et la volonté de lui ressembler. Créés à son image, c'est par grâce que la ressemblance nous est rendue et nous avons à y répondre.

Vous ne pouvez appeler votre Père le Dieu de toute bonté si vous gardez un cœur cruel et inhumain ; car dans ce cas vous n'avez plus en vous la marque de la bonté du Père céleste (S. Jean Chrysostome, hom. in Mt. 7, 14 : PG 51, 44B).

Un cœur humble et confiant qui nous fait " retourner à l'état des enfants " (Mt 18, 3) : car c'est aux " tout petits " que le Père se révèle (Mt 11, 25) :

C'est un regard sur Dieu seul, un grand feu d'amour. L'âme s'y fond et s'abîme en la sainte dilection, et s'entretient avec Dieu comme avec son propre Père, très familièrement, dans une tendresse de piété toute particulière (S. Jean Cassien, coll. 9, 18 : PL 49, 788C).

Notre Père : ce nom suscite en nous, tout à la fois, l'amour, l'affection dans la prière, ... et aussi l'espérance d'obtenir ce que nous allons demander ... Que peut-il en effet refuser à la prière de ses enfants, quand il leur a déjà préalablement permis d'être ses enfants ? (S. Augustin, serm. Dom. 2, 4, 16 : PL 34, 1276).

" Notre " Père concerne Dieu. Cet adjectif, de notre part, n'exprime pas une possession, mais une relation toute nouvelle à Dieu.

Quand nous disons " notre " Père, nous reconnaissons d'abord que toutes ses Promesses d'amour annoncées par les Prophètes sont accomplies dans la nouvelle et éternelle Alliance en son Christ : nous sommes devenus " son " Peuple et il est désormais " notre " Dieu. Cette relation nouvelle est une appartenance mutuelle donnée gratuitement : c'est par l'amour et la fidélité (cf. Os 2, 21-22 ; 6, 1-6) que nous avons à répondre à " la grâce et à la vérité " qui nous sont données en Jésus-Christ (Jn 1, 17).

Puisque la Prière du Seigneur est celle de son Peuple dans les " derniers temps ", ce " notre " exprime aussi la certitude de notre espérance en l'ultime promesse de Dieu : dans la Jérusalem nouvelle il dira au vainqueur : " Je serai son Dieu et lui sera mon fils " (Ap 21, 7).

En priant " notre " Père, c'est au Père de notre Seigneur Jésus Christ que nous nous adressons personnellement. Nous ne divisons pas la divinité, puisque le Père en est " la source et l'origine ", mais nous confessons par là qu'éternellement le Fils est engendré par Lui et que de Lui procède l'Esprit Saint. Nous ne confondons pas non plus les Personnes, puisque nous confessons que notre communion est avec le Père et son Fils, Jésus Christ, dans leur unique Esprit Saint. La Trinité Sainte est consubstantielle et indivisible. Quand nous prions le Père, nous l'adorons et le glorifions avec le Fils et le Saint-Esprit.

Grammaticalement, " notre " qualifie une réalité commune à plusieurs. Il n'y a qu'un seul Dieu et il est reconnu Père par ceux qui, par la foi à son Fils unique, sont renés de Lui par l'eau et par l'Esprit (cf. 1 Jn 5, 1 ; Jn 3, 5). L'Église est cette nouvelle Communion de Dieu et des hommes : unie au Fils unique devenu " l'aîné d'une multitude de frères " (Rm 8, 29), elle est en Communion avec un seul et même Père, dans un seul et même Esprit Saint (cf. Ep 4, 4-6). En priant " notre " Père, chaque baptisé prie dans cette Communion : " La multitude des croyants n'avait qu'un seul cœur et qu'une seule âme " (Ac 4, 32).


C'est pourquoi, malgré les divisions des chrétiens, la prière à " notre " Père demeure le bien commun et un appel urgent pour tous les baptisés. En communion par la foi au Christ et par le Baptême, ils doivent participer à la prière de Jésus pour l'unité de ses disciples (cf. UR 8 ; 22).

Enfin, si nous prions en vérité " Notre Père ", nous sortons de l'individualisme, car l'Amour que nous accueillons nous en libère. Le " notre " du début de la Prière du Seigneur, comme le " nous " des quatre dernières demandes, n'est exclusif de personne. Pour qu'il soit dit en vérité (cf. Mt 5, 23-24 ; 6, 14-16), nos divisions et nos oppositions doivent être surmontées.

Les baptisés ne peuvent prier " notre " Père sans porter auprès de Lui tous ceux pour qui il a donné son Fils bien-aimé. L'amour de Dieu est sans frontière, notre prière doit l'être aussi (cf. NA 5). Prier " notre " Père nous ouvre aux dimensions de Son amour manifesté dans le Christ : prier avec et pour tous les hommes qui ne Le connaissent pas encore, afin qu'ils soient " rassemblés dans l'unité " (Jn 11, 52). Ce souci divin de tous les hommes et de toute la création a animé tous les grands priants : il doit dilater notre prière en largeur d'amour lorsque nous osons dire " notre " Père.

" Qui es aux cieux "

Cette expression biblique ne signifie pas un lieu [ "l'espace "], mais une manière d'être ; non pas l'éloignement de Dieu mais sa majesté. Notre Père n'est pas " ailleurs ", il est " au-delà de tout " ce que nous pouvons concevoir de sa Sainteté. C'est parce qu'il est trois fois Saint, qu'il est tout proche du cœur humble et contrit :

Le symbole des cieux nous renvoie au mystère de l'Alliance que nous vivons lorsque nous prions notre Père. Il est aux cieux, c'est sa Demeure, la Maison du Père est donc notre " patrie ". C'est de la terre de l'Alliance que le péché nous a exilés (cf. Gn 3) et c'est vers le Père, vers le ciel que la conversion du cœur nous fait revenir (cf. Jr 3, 19 – 4, 1a ; Lc 15, 18. 21). Or c'est dans le Christ que le ciel et la terre sont réconciliés (cf. Is 45, 8 ; Ps 85, 12), car le Fils " est descendu du ciel ", seul, et il nous y fait remonter avec lui, par sa Croix, sa Résurrection et son Ascension (cf. Jn 12, 32 ; 14, 2-3 ; 16, 28 ; 20, 17 ; Ep 4, 9-10 ; He 1, 3 ; 2, 13).

2796 Quand l'Église prie " notre Père qui es aux cieux ", elle professe que nous sommes le Peuple de Dieu déjà " assis aux cieux dans le Christ Jésus " (Ep 2, 6), " cachés avec le Christ en Dieu " (Col 3, 3), et, en même temps, " gémissant dans cet état, ardemment désireux de revêtir, par dessus l'autre notre habitation céleste " (2 Co 5, 2 ; cf. Ph 3, 20 ; He 13, 14).

LES SEPT DEMANDES

Après nous avoir mis en présence de Dieu notre Père pour l'adorer, l'aimer et le bénir, l'Esprit filial fait monter de nos cœurs sept demandes, sept bénédictions. Les trois premières, plus théologales, nous attirent vers la Gloire du Père, les quatre dernières, comme des chemins vers Lui, offrent notre misère à sa Grâce. " L'abîme appelle l'abîme " (Ps 42, 8).

La première vague nous porte vers Lui, pour Lui : ton Nom, ton Règne, taVolonté ! C'est le propre de l'amour que de penser d'abord à Celui que nous aimons. En chacune de ces trois demandes, nous ne " nous " nommons pas, mais c'est " le désir ardent ", " l'angoisse " même, du Fils bien-aimé pour la Gloire de son Père, qui nous saisit (cf. Lc 22, 14 ; 12, 50) : " Que soit sanctifié ... Que vienne ... Que soit faite ... " : ces trois supplications sont déjà exaucées dans le Sacrifice du Christ Sauveur, mais elles sont tournées désormais, dans l'espérance, vers leur accomplissement final, tant que Dieu n'est pas encore tout en tous (cf. 1 Co 15, 28).

La seconde vague de demandes se déroule dans le mouvement de certaines épiclèses eucharistiques : elle est offrande de nos attentes et attire le regard du Père des miséricordes. Elle monte de nous et nous concerne dès maintenant, en ce monde-ci : " donne-nous... pardonne-nous ... ne nous laisse pas ... délivre-nous ". La quatrième et la cinquième demandes concernent notre vie, comme telle, soit pour la nourrir, soit pour la guérir du péché ; les deux dernières concernent notre combat pour la victoire de la Vie, le combat même de la prière.

Par les trois premières demandes, nous sommes affermis dans la foi, emplis d'espérance et embrasés par la charité. Créatures et encore pécheurs, nous devons demander pour nous, ce " nous " aux mesures du monde et de l'histoire, que nous offrons à l'amour sans mesure de notre Dieu. Car c'est par le Nom de son Christ et le Règne de son Esprit Saint que notre Père accomplit son Dessein de salut, pour nous et pour le monde entier.



II. Que ton Règne vienne

Dans le Nouveau Testament, le même mot Basileia peut se traduire par royauté (nom abstrait), royaume (nom concret) ou règne (nom d'action). Le Royaume de Dieu est avant nous. Il s'est approché dans le Verbe incarné, il est annoncé à travers tout l'Evangile, il est venu dans la mort et la Résurrection du Christ. Le Royaume de Dieu vient dès la sainte Cène et dans l'Eucharistie, il est au milieu de nous. Le Royaume viendra dans la gloire lorsque le Christ le remettra à son Père :

Il se peut même que le Règne de Dieu signifie le Christ en personne, lui que nous appelons de nos vœux tous les jours, et dont nous voulons hâter l'avènement par notre attente. Comme il est notre Résurrection, car en lui nous ressuscitons, et peut être aussi le Règne de Dieu, car en lui nous régnerons (S. Cyprien, Dom. orat. 13 : PL 4, 527C-528A).

Cette demande, c'est le " Marana Tha ", le cri de l'Esprit et de l'Epouse : " Viens, Seigneur Jésus ".

Dans la prière du Seigneur, il s'agit principalement de la venue finale du Règne de Dieu par le retour du Christ (cf. Tt 2, 13). Mais ce désir ne distrait pas l'Église de sa mission dans ce monde-ci, il l'y engage plutôt. Car depuis la Pentecôte, la venue du Règne est l'œuvre de l'Esprit du Seigneur " qui poursuit son œuvre dans le monde et achève toute sanctification " (MR, prière eucharistique IV).

Seul un cœur pur peut dire avec assurance : ‘Que ton Règne vienne'. Il faut avoir été à l'école de Paul pour dire : ‘Que le péché ne règne donc plus dans notre corps mortel' (Rm 6, 12). Celui qui se garde pur dans ses actions, ses pensées et ses paroles, peut dire à Dieu : ‘Que ton Règne vienne !' (S. Cyrille de Jérusalem, catech. myst. 5, 13 : PG 33, 1120A).








Prière de la communauté

Acte d'amour du Curé d'Ars

Je vous aime, ô mon Dieu, Et mon seul désir est de vous aimer Jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je vous aime, ô Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer. Je vous aime, ô mon Dieu, et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement. Je vous aime, ô mon dieu, Et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on y aura jamais La douce consolation de vous aimer. Ô mon Dieu, Si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, Du moins, je veux que mon cœur Vous le répète autant de fois que je respire. Ah ! Faîtes-moi la grâce de souffrir en vous aimant, De vous aimer en souffrant, Et d’expirer un jour en vous aimant en sentant que je vous aime. Et plus j’approche de ma fin, Plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner. Ainsi soit-il.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Soli Deo

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