« N'est-il pas le fils du charpentier ? Alors, d'où lui vient tout cela ? »
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, Jésus se rendit dans son lieu d'origine, et il enseignait les gens dans leur synagogue, de telle manière qu'ils étaient frappés d'étonnement et disaient : « D'où lui viennent cette sagesse et ces miracles ? N'est-il pas le fils du charpentier ? Sa mère ne s'appelle-t‑elle pas Marie, et ses frères : Jacques, Joseph, Simon et Jude ? Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes chez nous ? Alors, d'où lui vient tout cela ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Jésus leur dit : « Un prophète n'est méprisé que dans son pays et dans sa propre maison. » Et il ne fit pas beaucoup de miracles à cet endroit-là, à cause de leur manque de foi. (Mt 13, 54-58)
La conversion d'Ignace
J'ai souvent lu que la conversion d'Ignace avait consisté, au contraire de celle d'Augustin, « en une découverte du monde intérieur ». La plupart des biographes et des commentateurs se sont plu à opposer ainsi l'Inigo d'avant, homme de toutes les vanités, homme « du monde » dans le sens classique de ce terme, à celui d'après, auquel le for interne aurait été révélé par la blessure et les découvertes qu'elle aurait causées. Mais si porté qu'on soit à mépriser les courtisans, les séducteurs et les militaires, il est difficile d'admettre que le jeune Inigo ait vécu sa jeunesse sans rien connaître du trouble intérieur que les passions suscitent. Il a aimé. Il s'est battu. Ce n'était pas un automate, pas même un automate de l'honneur. Il n'était pas différent de nous. Il avait des émotions, des regrets, et surtout une conscience. Si la conversion – celle-là comme les autres – est intéressante à méditer, c'est parce qu'elle constitue un retournement ; le changement de direction d'une personne qui reste au fond la même. On peut la voir bien sûr comme une nouvelle naissance, comme le dit l'Évangile, mais une nouvelle naissance dans l'Esprit. Il n'est pas question d'être à nouveau créé. Inigo possédait un monde intérieur avant Pampelune. Il est même permis d'imaginer que ce n'était pas un monde païen. Comprendre la manière dont ce monde a été ébranlé, voilà tout ce qui compte.
François Sureau
Né en 1957 à Paris, François Sureau est avocat et écrivain.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6