Mardi 16 juin 2020, 11ème Semaine du Temps Ordinaire, Année A

de la férie

"Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent."

Oraison

Dieu qui ne cesses de créer l'univers, tu as voulu associer l'homme à ton ouvrage ; regarde le travail que nous avons à faire : qu'il nous permette de gagner notre vie, qu'il soit utile à ceux dont nous avons la charge et serve à l'avènement de ton Royaume.

Lectures de la messe:

• 1re lect. : 1 R 21, 17-29 
• Ps : 50, 3-4, 5-6ab, 11.16 
• Évangile : Mt 5, 43-48

“ Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux.”

Être chrétien, c'est je crois tout, sauf une évidence! 

Non il n'est pas simple d'être chrétien, le Christ nous demande un dépassement, le Christ nous appelle à une vocation qui est de transmettre cet Amour même dont nous sommes aimés, cet Amour qui nous précède, cet Amour dont le Christ nous aime.

Le Christ Lui-même a pardonné à ses malfaiteurs, et c'est à ce même pardon que nous sommes appelés aujourd'hui. 

Jésus nous montre le chemin, il nous donne des préceptes qui sont une voie à suivre, une route sur laquelle nous sommes invités à marcher.

Cette voie, Jésus la tracée pour nous, cette voie, il nous en montre le chemin et nous assure de son Esprit Saint afin que nous soyons capables d'aller sur ses traces.

Aujourd'hui nou sommes donc appelés à devenir ses disciples, des disciples missionnaires, qui l'annoncent, et de la manière la plus éloquente, en vivant ce message exigeant.

Les disciples ont eu besoin de temps afin d'être ces hommes et ces femmes façonnés à l'image de leur Maître. C'est ce même temps qui nous est donné, pour que l'Evangile prenne racine en nous, qu'il fasse son travail de conversion, et que nos coeurs se laissent peu à peu modeler à l'image du Christ.

Cet amour, ce pardon,  sont une opportunité que nous sommes invités à accueillir dans nos vies, comme une occasion d'être transformés par l'Amour même du Christ.

Ce pardon, je le reçois du Seigneur Jésus, afin d'aller vers mes frères et mes soeurs, leur accorder mon propre pardon.

Le pardon auquel je suis appelé aujourd'hui, c'est cette chance qui m'est offerte de venir réparer toutes ces blessures, celles dont je puis être victime, comme celles dont je puis être à l'origine.

Jésus ne met pas de limites à ce pardon, et c'est peut être là la nouveauté du message du Christ.Et si ce message est certe difficle, il est une formidable occasion de venir libérer tout ce qui est bloqué dans tant et tant de situations complexes, de situations douloureuses.

Et comme je l'ai dit souvent, le Notre Père est un très beau chemin de pardon, un chemin par lequel je suis invité à m'engager, un chemin par lequel je suis invité à engager mon frère ou ma soeur dans le chemin de souffrance qui est le sien, qui est peut-être aussi le mien.

Le pardon peut être un chemin vécu en communauté, un peu à l'image de ces temps communautaire dans la vie monastique, où, lors des chapitres, chacun vient confesser ses manquements à la charité envers les frères ou les soeurs.

Si c'est une très belle école d'humilité, c'est aussi un chemin de réparation, réparation de tant et tant de blessures qui peuvent alors entrevoir les débuts de guérisons.

Charité-pardon et humilité, tout cela est très lié. Reconnaître sa faute, nécessite inévitablement une démarche d'humilité et de charité.

L'amour et le pardon dans lesquels nous sommes engagés aujourd'hui par le Seigneur Jésus, ne sont pas seulement une opportunité de transformation pour les seuls chrétiens, mais je crois véritablement qu'ils le sont pour le monde, pour tant et tant de nos sociétés blessées par tant et tant de rancoeurs, de divisions, de haine.

Il y a cette démarche, certe difficile, à laquelle je suis appelé, qui m'invite à cette rencontre de tous les dangers, car elle m'invite à m'exposer, tel que je suis, à dévoiler toutes mes fragilités.

Pourtant, c'est de cette démarche d'humilité, c'est de tant et tant de démarches humbles et sincères, que naîtront les débuts d'un monde nouveau, d'un monde de justice et de paix.

Il y a quelques temps, cette personne me confiait ses blessures intérieures, ses difficultés à pardonner. Et puis, lorsque je commençais à lui proposer ce chemin à l'école du Christ, à partir du Notre Père, il y avait dans ses yeux, une lumière nouvelle, pleine d'espérance.

S'ensuivit un acte plein d'espérance, un acte que je n'attendais pas. Dieu était à l'oeuvre.

Que le Seigneur nous donne à chacun, la force de la foi et le courage, afin d'aller vers nos frères et nos soeurs, construire de nouveaux champs de possible, de nouvelles terres sur lesquelles pourra germer l'Amour du Seigneur.

Amen