Risquer le don du coeur ! (Temps ordinaire - Samedi IX)

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Christ est parmi nous, il nous a laissé son Esprit, il veut que nous bâtissions son Eglise. Rendons nous dignes de notre Seigneur : prions et veillons, car nul ne sait ni le jour ni l'heure.

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Saint Claude, moine puis évêque du Jura à Besançon (+699), prie pour nous.

Saint Norbert de Xanten, archevêque de Magdebourg (+ 1134), prie pour nous.

De la deuxième lettre de Saint Paul apôtre à Timothée : 

Bien-aimé, devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t'en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d'instruire. Un temps viendra où les gens ne supporteront plus l'enseignement de la saine doctrine ; mais, au gré de leurs caprices, ils iront se chercher une foule de maîtres pour calmer leur démangeaison d'entendre du nouveau. Ils refuseront d'entendre la vérité pour se tourner vers des récits mythologiques. Mais toi, en toute chose garde la mesure, supporte la souffrance, fais ton travail d'évangélisateur, accomplis jusqu'au bout ton ministère. Moi, en effet, je suis déjà offert en sacrifice, le moment de mon départ est venu. J'ai mené le bon combat, j'ai achevé ma course, j'ai gardé la foi. Je n'ai plus qu'à recevoir la couronne de la justice : le Seigneur, le juste juge, me la remettra en ce jour-là, et non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui auront désiré avec amour sa Manifestation glorieuse. (2 Tm 4, 1-8)

De l'Évangile de Jésus Christ selon Saint Marc : 

En ce temps-là, dans son enseignement, Jésus disait : « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d'apparat et qui aiment les salutations sur les places publiques, les sièges d'honneur dans les synagogues, et les places d'honneur dans les dîners. Ils dévorent les biens des veuves et, pour l'apparence, ils font de longues prières : ils seront d'autant plus sévèrement jugés. » Jésus s'était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait comment la foule y mettait de l'argent. Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes. Une pauvre veuve s'avança et mit deux petites pièces de monnaie. Jésus appela ses disciples et leur déclara : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu'elle possédait, tout ce qu'elle avait pour vivre. » (Mc 12, 38-44)

C'est aujourd'hui, Seigneur, une grande leçon que tu nous offres. Tu es à Jérusalem, face au Temple, et toi qui lis dans les cœurs, tu nous enseignes. Aussi, tu nous mets en garde. Nous savons bien que tu souhaites que nous t'aimions, et que nous aimions notre prochain comme nous même. Je connais bien cela, de façon personnelle Seigneur tu le sais. J'ai participé pendant des années à la soupe populaire à Nice avec un saint prêtre et son association, et j'ai tiré beaucoup de bénéfices de cette activité. Il y a, dans le caritatif, quelque chose de noble, quelque chose de beau, et ce quelque chose justement vient questionner notre orgueil. D'abord parce que nous sommes souvent admirés, remerciés, voire décorés. Puis, il y a cette dette qui s'installe entre celui qui donne et celui qui reçoit, comme si, d'une certaine façon, nous achetions notre place au Paradis. Je me souviens d'une fois où un sans-abri, à qui l'on venait de donner son bol de soupe, demande, il est vrai pas très gentiment, si il peut avoir du sel. La bénévole le sert, et dit dans sa barbe : « déjà qu'on le sert, il n'est même pas satisfait ! » Sans vouloir accabler cette personne, qui a le droit comme tous de se tromper, cet évènement m'a beaucoup marqué et beaucoup fait réfléchir. Finalement, la soupe que nous donnons aux pauvres est-elle un cadeau ou n'est-elle pas un dû, de la part de nous qui avons tout et ne manquons de rien ? De plus, n'a-t-il pas le droit de demander du sel, un peu plus de sel, pour donner de la saveur à cette soupe ? Cela ne procède-t-il pas de son humanité, et de la dignité de son humanité ?

Celui qui donne est dans une situation de supériorité, et là est le danger. La tentation est grande, puisque nous sommes au service du prochain, de demander à notre tour notre dû, une place particulière parmi les hommes, des remerciements et des égards, d'être vus et entendus dans les médias, et de monnayer ainsi un passe-droit vis-à-vis de toi, ô notre Seigneur.

Alors, nous n'agissons plus par amour, mais par orgueil, et le bénéficiaire n'est pas le sans-abri dont finalement nous nous fichons, mais notre égo ! N'ayons pas peur d'avouer cette réalité, qui ne fait pas de nous des monstres, mais juste des hommes imparfaits. Le chemin pour parvenir au désintéressement est complexe et long, il nécessite de notre part une mise à distance et une remise en question très importante.

L'exemple de cette femme, veuve et pauvre, qui dépose deux petites pièces, est éloquent. C'est vrai, au fond, ces deux petites pièces n'apportent pas grand-chose à la communauté, à côté des grosses sommes déposées par les notables et les riches. Combien ne voit-on pas, nous aussi, dans nos paroisses, des gens participer en grandes pompes aux dépenses, et cela n'est pas un mal en soi. Jadis même, certains faisaient apposer une plaque à leur nom sur un banc parce qu'ils avaient participé à l'achat de ce dernier. Des dalles gravées existent encore qui remercient chaleureusement les donateurs pour telle ou telle rénovation… Que peut-on à cela ? L'Église doit aussi répondre aux exigences de la société, de laquelle et avec laquelle elle vit. Mais, nous, chrétiens, nous devons nous souvenir de ce que tu nous as dit, ô Jésus, en voyant cette obole maigre apportée par la veuve : elle a donné tout ce qu'elle avait, ce qui lui restait pour vivre, tandis que la plupart accorde leur superflu, certes conséquent, mais superflu quand même, souvent défiscalisé… Les deux piécettes étaient celles du cœur.

Ne tombons pas dans la stigmatisation des riches en disant que forcément leur don ne serait pas sincère. Nous ne savons pas ce qu'il y a dans le cœur des gens, et de nombreuses personnes donnent beaucoup dans l'anonymat le plus total. La détestation des riches serait bien inutile et surtout injuste, car la recherche de reconnaissance existe aussi chez le pauvre. Mais Seigneur, avec tes paroles, il est nécessaire de dépasser la première signification pour aller au-delà, et ici au-delà de l'aspect simplement financier. Au fond, ce que tu nous dis, c'est que si l'œuvre est importante, l'intention l'est d'autant plus. Dans ce que nous donnons de nous-même, nous contentons nous du superflu, ou comme la veuve, donnons nous tout ce que nous avons ? C'est ce que tu attends, un don total, un abandon total. Ce dernier comporte un risque, oui, un risque. Notre société, qui s'oriente parfois vers une standardisation et une précaution extrême, n'est plus capable d'oser ses convictions en prenant des risques, parce qu'elle a peur des médias, de l'opinion publique, des mises au pilori, des avocats, des juges. Aussi me semble-t-il important, ô Seigneur, de lutter contre cela, car tu ne souhaites pas une standardisation, mais au contraire une personnalisation, et une affirmation, notamment de notre foi et de ses engagements. Pourquoi devrait-on avoir peur de dire que l'on croit en Christ Ressuscité ? Pourquoi devrait-on avoir peut de porter une croix ? Pourquoi devrait-on avoir peur d'affirmer des convictions éthiques et morales ? La bien-pensance n'est pas toujours auguste, elle sclérose le discours et finalement entrave la liberté. C'est elle qui t'a conduit à la condamnation à mort puisque tu ne pensais pas comme ils le souhaitaient, au supplice et à la croix. Nous donner entièrement, comme cette veuve, c'est mettre beaucoup de valeur dans le peu que nous donnons, et affirmer que nous sommes à ta suite. Cette pauvre veuve ne sait pas que tu la regardes, et c'est souvent notre cas, d'ignorer que tu portes tes yeux sur nous, avec amour et miséricorde. Nous donner entièrement, Seigneur, c'est porter ton nom. Nous donner entièrement, Seigneur, c'est affirmer notre foi, nos cœurs ouverts, dans l'accueil de l'autre, dans le respect de l'autre, dans l'amour de l'autre, mais avec une foi ferme, vraie, véridique. Nous ne sommes pas le peuple des compromissions, de l'hypocrisie, nous sommes des chrétiens. Nous sommes à ta suite. Pas de calcul. Uniquement notre cœur, tout notre cœur, entièrement notre cœur.

Seigneur, Dieu notre Père, en offrant ton Fils, Unique-Engendré, pour le pardon de nos péchés, le rachat de l'humanité, le salut du monde, c'est entièrement que tu nous offres ton amour, sans compromis : place dans notre cœur la même entièreté ;

O Christ, toi qui as donné ta vie, toi qui as vu l'obole de la veuve, toi qui nous as enseigné l'amour parfait, continue de guider nos pas car nous sommes à ta suite ;

Esprit de Dieu, répand sur nous tes dons, tes merveilleux dons, qui nous donneront le zèle, la force et le courage pour être dignes de notre engagement ;

Par toi, Dieu le Père, créateur de toute chose ; avec toi, Dieu le Fils, Verbe Vivant ; en toi, Dieu le Saint-Esprit, qui ne cesse de souffler ses dons ; toi Dieu Un, unique et unitaire, Père, Fils et Esprit-Saint, Trinité insondable depuis le commencement, maintenant, et pour toujours, Amen !


Prière contre la pandémie de Coronavirus :

Seigneur, toi qui as guéri les malades et ressuscité les morts, en ces temps de pandémie mondiale, nous nous tournons vers toi. Pardonne-nous nos péchés et nos manquements, accueille nos prières avec miséricorde. Protège toutes les personnes atteintes par ce fléau. Accueille dans tes bras ouverts toutes les personnes qui ont quitté ce monde. Sois particulièrement et pleinement auprès de toutes les personnes au service des malades, dans tout leur dévouement et leur courage. Aide dans leurs missions tous ceux qui sont présents pour que la société continue de fonctionner. A ce moment où notre humanité est face à ses démons, éloigne-nous de tout ce qui provient du mal ! Reste auprès de nous, Dieu le Père, Créateur de toutes choses, qui veut notre bien. Marche avec nous, ô Christ : toi qui a porté ta croix, apprends-nous à porter la nôtre. Habite-nous, Esprit Consolateur, afin que nous soyons remplis des dons de force, de courage, de sagesse, de science et d'intelligence, pour rayonner de ta Lumière auprès des plus faibles. Amen.


Notre Dame du Quotidien, Mère de l'Eglise :

Bienheureuse Vierge Marie, mère de l'Eglise, toi qui étais avec les apôtres au jour de Pentecôte, lorsque l'Esprit-Saint est descendu sur eux et s'est affermi en toi, accompagne nous dans les jours simples de notre vie. Par ton exemple et celui de Saint Joseph ton chaste époux, tu nous apprends comment croire dans la sobriété et accomplir la volonté de Dieu dans l'ordinaire et le quotidien. Immaculée conception, toi qui as enfanté le Christ, Dieu fait homme, Jésus notre Seigneur, aide nous, à notre tour, à recevoir et donner la vie, à laisser naître les fruits de notre foi. Reine des cieux, reine des anges, du haut du ciel, prie pour nous et intercède auprès de ton divin fils pour le pardon de nos péchés, pour sa miséricorde, et pour qu'en nous sa volonté se fasse, dans de petits actes remplis d'amour. Amen.

Prière de la communauté

Talitha Koum : réveille-moi, Seigneur !

Réveille-moi, Seigneur, de mes sommeils et de mes peurs, comme tu as réveillé la petite fille morte à qui tu as murmuré « Talitha Koum ». Pose ta main sur la mienne, ôte de moi les idées mortifères. Pardonne-moi dans ta Divine Miséricorde. En toi je m'abandonne, pour laisser les promesses de ce monde, et vivre de ta Providence. A tes pieds je dépose ce qui m'encombre pour devenir serviteur et pauvre, avec la joie parfaite de me mettre à ta suite. Donne-moi de vivre pleinement la fraternité, en œuvrant pour l'unité des chrétiens et l'amitié des croyants. Oui, réveille-moi, Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, avec l'aide de la bienheureuse Vierge Marie, afin que, relevé, je vive entièrement dans ton amour par une charité simple, une foi profonde, et dans l'espérance de ton Royaume. Amen.

Merci ! 9 personnes ont prié

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Journal chrétien - Le Quotidien Jésus - Talitha Koum

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