Trois conseils de Clotilde Noël pour aimer, tout simplement

Par Clotilde Noël qui a publié en 2015 Tombée du nid aux éditions Terramare, et vient de signer Petit à petit (Salvator). Parents de bientôt huit enfants, Clotilde et son mari Nicolas ont adopté, en 2013, Marie, enfant trisomique. 

 

1. Soyez patient
Dans le Petit Prince, de Saint-Exupéry, le renard dit au petit prince : « C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante. » Avoir tant attendu Marie nous a sans doute permis de l'aimer encore plus aujourd'hui. Cela m'a obligée à tempérer mon ardeur et à m'ancrer plus profondément dans le Christ. Une rencontre vraie avec autrui nécessite un temps de maturation et de juste distance. Cela nourrira votre désir et vous rendra libres pour accueillir l'autre pleinement.

2. Affrontez les difficultés
Il nous a été demandé de raconter notre histoire. Mon mari et moi nous y employons car il est de notre responsabilité de transmettre un message. Être sur la place publique n'a pas été simple, mais violent parfois, dans les débats que cela suscitait. Un jour j'ai fini par dire à Dieu que j'arrêtais tout, que je voulais la paix. Je suis alors tombée sur cette parole : « Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive » (Matthieu 10, 34). Suivre le Christ n'est pas la voie de la tranquillité : cela peut susciter des aigreurs, des conflits. Mais, Il vous donnera la force de rester doux dans la tempête, aimant face à vos ennemis.

3. Ressourcez-vous dans les sacrements
J'ai réalisé que le plus difficile n'était pas notre nouvelle vie avec Marie, mais les réactions que cette adoption pouvait provoquer. En effet, le regard de certains face au handicap, leurs façons de nous épier dans notre vie familiale ou de projeter sur nous leurs peurs ou envies pouvaient être blessants. Mais comme le dit Platon, « nul n'est méchant volontairement ». Par conséquent, tâchez de ne pas cataloguer une personne selon ses discours, mais de continuer à l'aimer et à voir ses bons côtés. Mère Teresa rappelle que le manque d'amour est lié au manque de prière. Pratiquer régulièrement l'eucharistie et la confession, ainsi que l'adoration, y compris dans les moments de sécheresse, apaise nos passions humaines et purifie nos intentions. Le Christ peut « infuser » en nous et nous apprendre à aimer à condition que nous soyons le plus ouverts possible à la grâce.

 

Je prends un instant pour méditer ces conseils et je prie pour m'en inspirer dans ma vie.

Lire le portrait de Clotilde Noël

 

© Florence Brochoire pour La Vie