"Suis-moi"

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Vendredi 29 mai, 7ème Semaine du Temps Pascal-Année A

ou bien S. Paul VI, pape, † 6/08/1978 à Castel Gandolfo 


Lectures de la messe


  • Première lecture (Ac 25, 13-21)
  • Psaume (Ps 102 (103), 1-2, 11-12, 19-20ab)
  • Évangile (Jn  21, 15-19)


Oraison

Dieu qui nous as ouvert la vie éternelle en exaltant ton Fils dans la gloire et en nous envoyant ton Esprit de lumière, fais qu'en participant à une telle grâce, nous soyons plus dévoués à te servir et obtenions une plus grande foi.


“Quand ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m'aimes- tu vraiment, plus que ceux-ci ?” 


Frères et sœurs bien aimés, nous évoquions hier Jésus, compagnon des disciples d'Emmaüs, qui se révèle à nous dans sa Parole, ou bien encore, dans le Pain et le Vin, son Corps et son Sang.

Jésus vient se révéler à nous, il ne nous laisse pas orphelins, et c'est encore ce que vient nous montrer cette page d'Evangile que nous lisons aujourd'hui.

Elle fait suite à cette pêche durant laquelle les disciples n'ont rien pris. Et puis survient cet Inconnu qui invite à “Jeter à droite”. Et c'est alors que les disciples prennent une telle quantité de poissons, que les disciples n'avaient plus la force de le tirer. Ils comprennent alors que c'est encore le Seigneur, que c'est encore une pêche miraculeuse!

C'est alors l'occasion d'un repas, l'occasion de célébrer les retrouvailles, dans l'abondance, pour nous l'occasion de voir comment le Seigneur pourvoit à tout, lorsqu'il désire mener une chose à sa fin.

Nous voyons combien ce repas est placé sous le signe de l'abondance, de la surabondance même.

C'est à un semblable surcroît d'amour, que Jésus va inviter Pierre, une surabondance d'amour.

Jésus provoque Pierre à l'amour, mais non point un amour au rabais, un amour bradé, mais un surcroît d'amour. Jésus a besoin de savoir que lorsque tout le monde le laissera tomber, toi, tu seras encore là, que tu auras le culot de croire encore, que tu seras encore cette frêle lumière qui brillera dans la pénombre, mais qui brillera encore!

Jésus a besoin de ces femmes qui, faisant leurs courses, s'arrêtent pour aller voir Jésus en passant devant l'église.


“Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu vraiment ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t'aime. »” 


Jésus aurait pu s'arrêter là, dans son questionnement , dans sa quête de la Vérité sur cet amour de Pierre. Mais Jésus a une mission pour Pierre, et cette mission engagera Pierre au delà de ce qu'il imagine encore. Il y a parfois certaines mission que l'on découvre ainsi peu à peu. Il faut parfois toute une vie pour parvenir à s'y préparer. Il ne s'agit pas pour nous de “jouer les chronos”. Il s'agit d'accueillir la mission que  le Seigneur veut, quand, il veut, comme il veut.

Jésus a besoin de tous ces hommes et ces femmes qui, rentrant du travail, font un temps d'adoration dans l'église. Ils ont certainement mille choses très intéressantes à faire, ils ont certainement une fatigue pesante sur les épaules, ils se disent peut être, “c'est bon, on rentre!”. Eh puis non, il y a cet amour qui est plus grand que tout, qui est plus fort que tout, qui est plus puissant que cet épuisement d'une journée laborieuse, et qui les pousse vers la Source de la Vie, vers la Source de tout Amour, dans cette présence d'Amour de Jésus Eucharistie.

Et ils y puisent la consolation, l'Amour, la Force! Jésus a besoin de chacun de nous, il a besoin de chacun de nous pour la mission spécifique à laquelle il nous appelle, avec les charismes qui sont les nôtres. Jésus m'y appelle avec un déploiement d'amour à la dimension de son Amour, un amour qui n'a pas peur.


“Si finalement je devais vous dire ce qui est essentiel pour nous qui voulons vivre dans une ville, et qui voulons croire en un christianisme qui ait vraiment un impact sur la vie moderne, alors je vous dirai que notre attitude fondamentale doit être de vaincre la peur. Car pourquoi est-ce que je ne prie pas? C'est parce que j'ai peur de perdre du temps, parce que j'ai peur de la sécheresse spirituelle.”(1)


“ Il lui dit, pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ? » Pierre fut peiné parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait : « M'aimes-tu ? » Il lui répond : « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t'aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis. Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c'est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t'emmener là où tu ne voudrais pas aller. » “


Il y a ce troisième appel de Jésus, un appel qui attend cette confirmation.

La bible est pleine de ces appels qui sont empreints de cette radicalité, une radicalité qui est la marque de cet amour pour Dieu à tout prix.

Oui, il y a un Amour qui dépasse tous nos amours humains, il y a un Amour qui est empreint de ce primat de l'Evangile. Il y a un Amour qui m'amène à ce choix délibéré pour cet Amour qui appelle à un choix radical, définitif, le choix de Dieu!

Il y a cet Amour qui vient me rejoindre où que je sois, il y a cet Amant jaloux qui est de toutes mes aventures.

Je me souviens cette nuit passée au milieu d'une passerelle suspendue 250 m au dessus d'un torrent dans les pyrénées. Qui avait il qui nous poussa vers ces sommets, vers ces aventures? Le désir de Dieu, le désir d'absolu, le désir d'une communion pleine et entière, plus proche de Dieu, la confiance aussi en ce Dieu d'Amour qui était de toutes nos vies, qui nous rassemblait et nous unissait en Lui!

Dans les bras de Dieu, dans les mains de Dieu, rassemblés en son Amour, confiants en son Amour, nous ne craignons plus rien. Alors prend sens cette confiance que je partageais avec ce frère Musulman, cette confiance en un Dieu qui vient, y compris dans nos épreuves personnelles, nous rejoindre, nous témoigner de sa présence.

Le Seigneur nous invite parfois à passer par des chemins qui sont ces feux par lesquels sont purifiés l'or de nos âmes. Alors nous ne craignons plus l'épreuve, car nous comprenons que cette purification est nécessaire, et non seulement elle est nécessaire, mais elle devient offrande, offrande de ma vie, qui devient participation au propre sacrifice du Christ.

Jésus invite Pierre, Jésus nous invite, à ce zèle jaloux pour le Seigneur qui brûlait dans le coeur d'Elie (1 Roi,19). Jésus m'invite à répondre à cet appel qu'il m'adresse comme Pierre, comme Elie, comme tant d'autres témoins de l'Amour pour Dieu.

Jésus m'invite à un dépassement, non pour une performance, mais par amour.

Jésus m'invite à oser le choix de l'amour!


“Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Sur ces mots, il lui dit : « Suis-moi. »“


Suivre le Seigneur, c'est le suivre partout où il va. Suivre le Seigneur, c'est accueillir cet Amour qui appel un dépassement.Suivre le Christ, c'est une réelle réflexion, une réflexion qui m'engage. Je regrette que trop de jeunes aient peur de s'engager, y compris dans le mariage. Il ne faut pas avoir peur des difficultés. Il faut je crois , dans l'amour et par amour, chercher en permanence, à vivre ce dépassement de soi, qui m'entraîne à développer ce dépassement de moi-même, afin que je ne sois plus seulement dans un "je", mais dans un "nous", un "nous" qui soit construction d'une alliance.

Ainsi en est il également de ma rencontre avec le Seigneur. Elle suppose cette rencontre, cette rencontre qui me donne de découvrir cet Autre qui m'attendait, mais peut être et surtout, cet autre que j'attendais, sans m'en rendre vraiment compte!

C'est Lui que je cherche sans le savoir, c'est de Lui que j'ai soif, c'est avec Lui que ma vie prend véritablement sens, dans cette rencontre dans laquelle je découvre mon visage, dans le reflet de sa contemplation.

Je pensais perdre mon temps, alors qu'il m'enseignait de sa présence.

Comme le dit très justement un Chartreux, “la Chair a besoin de bruit, l'esprit de silence”. C'est dans ce silence qu'il me faut oser entrer, qu'il me faut oser m'aventurer, parfois comme en terre inconnue. Mais toujours cependant, le Seigneur vient me rejoindre, il vient planter sa tente, et nous entrons ensemble dans ce silence qui nous donne à découvrir des paysages inconnus, imprévus; et nous demeurons alors ainsi, paisibles, nous nous laissons saisir.

Et dans le creux d'un fin silence, il murmure, Suis Moi!


Amen


(1)Carlo Carretto,

 In Youcat, Le livre de prière. Bayard Editions-Fleurus-Mame-Les Editions du Cerf



Tu m'as donné

le creux de tes mains

rien que le creux


de mes mains tremblantes

pour puiser à la source

de l'univers.


Comment apaiser la soif

du savoir qui dévore ma chair,

le feu dans mes yeux

qui veulent voir,

si je n'ai pas le creux

de mes mains de péché

pour puiser?


Chaque matin

elles sont saisies du Tout,

trône de sagesse

siège d'AMOUR.

Christina Kaufman, in "Une existence épiphanique", Eric de Rus, Ed. Ad Solem




Constitution Pastorale L'Eglise dans le monde de ce temps "Gaudium et Spes" 


40. Rapports mutuels de l'Église et du monde 

1. Tout ce que nous avons dit sur la dignité de la personne humaine, sur la communauté des hommes, sur le sens profond de l'activité humaine, constitue le fondement du rapport qui existe entre l'Église et le monde, et la base de leur dialogue mutuel [80]. C'est pourquoi, en supposant acquis tout l'enseignement déjà fixé par le Concile sur le mystère de l'Église, ce chapitre va maintenant traiter de cette même Église en tant qu'elle est dans ce monde et qu'elle vit et agit avec lui. 

2. Née de l'amour du Père éternel [81], fondée dans le temps par le Christ rédempteur, rassemblée dans l'Esprit Saint [82], l'Église poursuit une fin salvifique et eschatologique qui ne peut être pleinement atteinte que dans le siècle à venir. Mais, dès maintenant présente sur cette terre, elle se compose d'hommes, de membres de la cité terrestre, qui ont vocation de former, au sein même de l'histoire humaine, la famille des enfants de Dieu, qui doit croître sans cesse jusqu'à la venue du Seigneur. Unie en vue des biens célestes, riche de ces biens, cette famille « a été constituée et organisée en ce monde comme une société [83] » par le Christ, et elle a été dotée « de moyens capables d'assurer son union visible et sociale [84] ». À la fois « assemblée visible et communauté spirituelle [85] », l'Église fait ainsi route avec toute l'humanité et partage le sort terrestre du monde ; elle est comme le ferment et, pour ainsi dire, l'âme de la société humaine [86] appelée à être renouvelée dans le Christ et transformée en famille de Dieu. 

3. À vrai dire, cette compénétration de la cité terrestre et de la cité céleste ne peut être perçue que par la foi ; bien plus, elle demeure le mystère de l'histoire humaine qui, jusqu'à la pleine révélation de la gloire des fils de Dieu, sera troublée par le péché. Mais l'Église, en poursuivant la fin salvifique qui lui est propre, ne communique pas seulement à l'homme la vie divine ; elle répand aussi, et d'une certaine façon sur le monde entier, la lumière que cette vie divine irradie, notamment en guérissant et en élevant la dignité de la personne humaine, en affermissant la cohésion de la société et en procurant à l'activité quotidienne des hommes un sens plus profond, la pénétrant d'une signification plus haute. Ainsi, par chacun de ses membres comme par toute la communauté qu'elle forme, l'Église croit pouvoir largement contribuer à humaniser toujours plus la famille des hommes et son histoire. 

4. En outre, l'Église catholique fait grand cas de la contribution que les autres Églises chrétiennes ou communautés ecclésiales ont apportée et continuent d'apporter à la réalisation de ce même but ; et elle s'en réjouit. En même temps, elle est fermement convaincue que, pour préparer les voies à l'Évangile, le monde peut lui apporter une aide précieuse et diverse par les qualités et l'activité des individus ou des sociétés qui le composent.(…) 

Editions du Centurion - vatican.va


Prière de la communauté

Acte d'amour du Curé d'Ars

Je vous aime, ô mon Dieu, Et mon seul désir est de vous aimer Jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je vous aime, ô Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer. Je vous aime, ô mon Dieu, et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement. Je vous aime, ô mon dieu, Et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on y aura jamais La douce consolation de vous aimer. Ô mon Dieu, Si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, Du moins, je veux que mon cœur Vous le répète autant de fois que je respire. Ah ! Faîtes-moi la grâce de souffrir en vous aimant, De vous aimer en souffrant, Et d’expirer un jour en vous aimant en sentant que je vous aime. Et plus j’approche de ma fin, Plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner. Ainsi soit-il.

Merci ! 23 personnes ont prié

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Soli Deo

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