Jour 6 - Demandons la grâce de la joie

La vie est félicité, profites-en - Sainte Mère Térésa

Méditation audio

[ TEXTE DE LA MÉDITATION CI-DESSOUS : ]

« Avec ce deuil, plus jamais nous ne pourrons être joyeux ! »… « La joie des fêtes familiales m'insupporte. »… « Je m'en veux de ne pas arriver à me réjouir des grossesses de mes amies. »…

La joie est une source qui peut se tarir dans l'aridité de l'épreuve. Certains couples en espérance d'enfant peuvent sentir que leurs angoisses ne laissent place à aucune joie. Certains ne supportent plus de voir la joie d'autres parents éclabousser leur vie. D'autres encore ne s'autorisent plus à vivre de moments légers et festifs. Qu'il peut être difficile de trouver de la joie à travers les épreuves. Qu'il peut être difficile de laisser entrer la lumière !

D'un point de vue spirituel, a-t-on vraiment envie de louer les merveilles du Seigneur lorsqu'on est éprouvé ? A-t-on vraiment envie de rester dans la joie du Seigneur quand on ressent une profonde tristesse ? Trouver la joie à travers l'épreuve est alors de l'ordre du combat spirituel… C'est une grâce à demander à l'Esprit Saint : que la joie du Seigneur fasse dans notre cœur sa demeure. Cette joie profonde ne viendra pas changer le tableau de notre vie mais viendra y apporter de la couleur et de la profondeur. Elle est une force et une espérance précieuse.

Dans l'Ancien Testament, le livre de Néhémie relate que le peuple de Dieu est découragé face à l'adversité car la ville de Jérusalem est en ruine et que ses murs sont détruits. Alors le scribe et prêtre juif Esdras leur dit : « Ne vous affligez pas : la joie du Seigneur est votre rempart ! » (Néhémie, 08,10).

Quand notre cœur ou notre esprit semblent en ruine, comment faire de la joie de Dieu notre rempart, notre forteresse ?

La joie chrétienne n'est pas une émotion fugace mais une disposition intérieure. Elle est le fruit d'un acte de foi. La joie reçue de l'Esprit Saint est un don de Dieu. Elle permet d'affronter les difficultés et l'attente douloureuse. Elle ne vient pas effacer la tristesse humaine mais élargir l'horizon de notre vie, permettant d'avancer avec confiance. Demander la grâce de la joie ne signifie pas de se réjouir de l'épreuve de ma vie mais de se réjouir de ma vie malgré l'épreuve.

L'aspiration à la joie est ancrée dans le cœur de l'Homme. Une joie parfaite et durable comme nous l'a promis Jésus : « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. » (Jean 15, 11) Dieu est la source de cette joie intarissable qui irrigue nos âmes, même lorsqu'elles sont trop lasses.

C'est pour cela que joie et foi sont étroitement liées. La joie découle de la conviction d'être inconditionnellement aimé par Dieu. Il n'abandonne aucune de ses brebis, ce qui est une consolation apaisante.

Cette joie profonde intérieure ne nous oblige pas à l'exubérance mais nous conduit dans l'espérance.

Dans une de ses méditations en 2013, le pape François décrivait ainsi la joie chrétienne : « L'allégresse est une bonne chose, se réjouir est bon. Mais la joie est quelque chose de plus. Elle ne vient pas des raisons du moment, c'est quelque chose de plus profond. C'est un don. La joie est un don du Seigneur. Elle nous remplit de l'intérieur. C'est comme une onction de l'Esprit. Et cette joie est dans la certitude que Jésus est avec nous et avec le Père. »

Nous pouvons prier pour que l'Esprit Saint donne aux couples en espérance d'enfant éprouvés la grâce de la joie. Que la joie du Seigneur comble les désirs de leurs cœurs. Que la joie du Seigneur soit leur force. Que la vie soit, malgré tout, félicité à savourer…

(par Clémence Delorme, conseillère conjugale et familiale)

Témoignage

Debout devant ma fenêtre, j'observe le Ciel, son immensité et le mystère qu'il abrite... J'ose à peine poser une main sur mon ventre, habité par une vie fragile...le médecin a été formel : « ce bébé est trop petit pour vivre...rentrez chez vous et essayez de vous reposer...on ne sait jamais, on a parfois vu des choses surprenantes. » Je m'octroie le droit de laisser raisonner cette phrase dans ma tête pendant que mon fils de 3 ans fait sa sieste.

Je porte notre quatrième enfant...folie d'amour sans doute...désir tellement profond que de porter la vie. Notre aîné est mort pendant l'accouchement, le second à 5 mois de grossesse...et le troisième est bien vivant malgré une grossesse difficile...Pure folie, oui, d'avoir voulu croire une autre fois, que la vie pouvait vaincre! Je ne suis tellement pas prête à en perdre un autre, je l'aime déjà si fort...

La sonnerie de mon téléphone m'arrache à mes pensées. C'est une amie récemment rencontrée, un coup de foudre amical...je réponds. Je ne souhaitais pas dire que j'attendais un tout petit, elle-même éprouvée par la longue espérance d'enfant...elle perçoit mon mal-être et je craque et lui annonce l'existence et la mort imminente de mon bébé...Quel non-sens qu'une vie qui démarre, puisse s'arrêter aussi tôt ! Si je serais incapable de retranscrire les mots qu'elle a prononcé, ils sont venus percuter mon cœur...ils sont venus me dire que si ce bébé et moi n'avions plus que quelques jours à cohabiter sur terre, alors ils devaient être beaux, intenses et joyeux.

Le lendemain, mon amie passait me chercher avec sa fille, et mon fils... nous embarquant pour une journée au bord d'un lac... je ne sais d'où venait son énergie... nous avons passé une journée à rire, à admirer nos enfants jouant au bord de l'eau, à faire des projets impossibles... J'ai alors osé continuer sur cette lancée, accepter l'invitation au restaurant avec mon mari pour fêter notre anniversaire de mariage... et tant d'autres moments joyeux... et la joie m'a réellement habitée jusqu'à la fin de la grossesse, 15 jours après, où notre petite Blanche est morte, in utéro.

« Il se passe parfois des choses surprenantes » disait le médecin...Oh oui cher docteur... Le Seigneur est passé par mon amie pour transpercer mon cœur souffrant de maman pour y laisser habiter la joie. Notre toute petite fille a eu, certes, une vie bien trop courte... Il reste qu'elle a, sans aucun doute, ressenti la joie de sa maman à célébrer la vie, à oser vivre une fin de grossesse incroyablement douce... Le cœur est si étonnant, qu'il est capable de pleurer son bébé, tout en sachant se réjouir de ceux qui sont autour de nous et qui continuent de vivre. Joie ! - Hélène

Chant pour se recueillir

Pour conclure, prenons ensemble la belle prière pour les couples en espérance d'enfant.

Prière de la communauté

Prions pour nos proches, en espérance d'enfant

Seigneur, Envoie ton Esprit Saint, Esprit de force et de consolation, Sur les couples en espérance d'enfant. Bénis-les et inonde leur cœur de tes grâces : De la crainte, fait naître l'espérance, De la résistance, fais naître la confiance, De la culpabilité, fais naître la bienveillance, De la confusion, fais naître le discernement, De l'épreuve, fais naître un amour conjugal fortifié, De la souffrance, fais naître la joie, De l'attente, fais naître une féminité rayonnante, De la vulnérabilité, fais naître la fécondité. Seigneur, Tu connais leur désir de donner la vie, d'être parents, Et d'éduquer avec foi, espérance et charité les enfants qui leur seront confiés. Viens combler leur attente et viens consoler leurs cœurs blessés. Avec confiance, je te confie tout particulièrement………et………. Seigneur, À l'exemple de la Vierge Marie et de sa cousine Élisabeth, Viens exaucer celles et ceux qui espèrent la vie au delà de toute espérance. Pour que leur âme exalte ton Saint Nom, Que leur esprit exulte en toi notre Sauveur. Amen

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Espérance d'enfant : 8 jours de réflexion et de prière

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