Priez pour nous maintenant

Il y a deux moments privilégiés où la grâce de Dieu nous est nécessaire : Maintenant et à l'heure de notre mort.

Le parallèle de l'Ave Maria avec le Pater se poursuit. Nous demandons à la Vierge de prier pour nous maintenant comme nous demandons à Dieu de nous accorder "aujourd'hui notre pain de ce jour". Il nous faut en effet apprendre à vivre la grâce de l'instant présent.

C'est d'ailleurs un thème courant de la littérature spirituelle admirablement formulé par la petite Thérèse de Lisieux : "Pour t'aimer sur la terre, ô mon Dieu, je n'ai rien qu'aujourd'hui le jour du salut" (2 Co 6, 2). Telle est la version chrétienne du Carpe Diem : recueillons aujourd'hui les dons de la grâce dont Dieu à chaque instant veut nous combler. 

Depuis les premiers siècles, d'innombrables témoignages de chrétiens manifestent l'action bienfaisante de la Mère de Dieu à chaque moment de l'histoire des hommes. A chaque époque, la dévotion à Marie prend une forme et une coloration particulière selon la grâce ou les malheurs du temps. La piété mariale de tous les âges s'est exprimée avec une inventivité prodigieuse à travers les siècles chrétiens.

La certitude de la présence agissante de la Vierge Marie à chaque "maintenant" de l'histoire, trouve un écho extraordinaire dans le phénomène des apparitions mariales. Un congrès d'experts a pu recenser en 1986 au moins 21000 "apparitions" de Notre-Dame depuis l'an 1000 ! 

Marie prie pour nous maintenant en tant que médiateur auprès du médiateur. Saint Louis-Marie Grignon de Monfort reprend l'affirmation de Sain Bernard selon laquelle nous avons besoin d'un médiateur auprès de "l'unique médiateur entre Dieu et les hommes" (1 Tm 2,6) Or, "la divine Marie est la plus capable de remplir cet office charitable". "Cette médiation est plus parfaite parce qu'il est plus humble de ne pas s'approcher de Dieu par nous même sans prendre de médiateur ... négliger ces médiateurs et s'approcher directement de sa Sainteté sans aucune recommandation, c'est manquer d'humilité ; c'est manquer de respect envers un Dieu si haut et si Saint ; c'est moins faire cas de ce Roi des rois qu'on ne ferait d'un roi ou d'un prince de la terre, duquel on ne voudrais pas s'approcher sans quelque ami qui parle de soi."