Jour 3 - Demandons la grâce de la bienveillance envers soi-même

Rappel : Offrez ces huit jours de prière pour votre couple, un couple de votre entourage ou pour tous les couples qui connaissent des difficultés à devenir parents. Vous pouvez leur commander et leur faire envoyer une médaille de la sainte famille sur cette page, ou encore accompagner votre prière pour eux d'un cierge aux pieds de Notre-Dame de Grâce et de saint Joseph, au sanctuaire de Cotignac, connu pour ses miracles !

La vie est précieuse, soigne-la bien - Sainte Mère Térésa

Méditation audio

[ TEXTE DE LA MÉDITATION CI-DESSOUS : ]

« Je n'aurais jamais dû prendre la pilule. »… « Je ne suis pas à la hauteur »… « C'est à cause de moi qu'il/elle souffre»…, « J'ai été imprudente »… « Je ne suis même pas capable de donner une descendance à mes parents »… « On s'est mariés trop tard »…

Dans la situation éprouvante que peuvent vivre les couples en espérance d'enfant, la confiance en soi est très souvent ébranlée et il peut y avoir 1001 raisons de ressentir de la culpabilité. Elle peut jaillir suite à un diagnostic médical d'infertilité d'un des conjoints. Elle peut s'insinuer à force de ressasser tous les pourquoi qui restent sans réponse. Elle peut envahir le cœur face à cette blessure très forte de ne pas pouvoir réaliser son désir de vie le plus cher. Cette culpabilité qui ronge et qui rajoute le plus souvent de la souffrance à la souffrance.

La difficulté à procréer génère une souffrance qui n'est pas toujours comprise. Le couple peut alors se sentir isolé et se retrouver envahi de sentiments de doute, de colère, d'injustice, d'incompréhension. Ce tumulte intérieur peut s'exprimer telle une révolte : révolte contre l'entourage, révolte contre la médecine, révolte contre Dieu mais aussi et bien souvent révolte contre soi-même.

Cette phase de colère est légitime et elle doit pouvoir s'exprimer.

Pour les proches, il est alors souvent difficile de trouver la juste attitude pour soutenir sans être intrusif, rassurer sans minimiser, écouter sans conseiller, compatir sans se montrer éploré.

Pour le couple - et tout particulièrement pour la femme éprouvée dans sa chair - retrouver une attitude de bienveillance et de réconciliation envers soi-même sera très précieux. Selon les paroles de Sainte Mère Térésa « La vie est précieuse, soigne-la bien. ». Je rajouterais : la mienne pas moins que les autres !

Voici une des exhortations données par Saint Paul dans sa lettre aux Colossiens, au chapitre 3 : « Puisque vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes sanctifiés, aimés par lui, revêtez-vous de tendresse et de compassion, de bonté, d'humilité, de douceur et de patience. » (Colossiens, 3, 12) À la suite de ce verset, Saint Paul nous invite au pardon mutuel que nous devons avoir les uns pour les autres, à l'image de l'amour inconditionnel que le Christ a pour chacun de nous.

Cette exhortation s'adresse aussi à nous-même… envers nous-même ! Dans la Bible, un des commandements présents dans l'Ancien et dans le Nouveau Testament ne nous dit-il pas d'ailleurs d'aimer notre prochain comme nous-même ? Nous avons à nous aimer tels que nous sommes, comme Dieu nous aime. Même si nous nous trouvons faibles, petits ou défectueux… nous sommes pourtant si précieux à ses yeux.

Pourtant quand l'estime de soi a été fragilisée… que physiquement, psychologiquement et spirituellement on a pu se sentir blessé ou ébranlé… faire preuve de bonté envers soi-même peut être très difficile. C'est une grâce qui peut être demandée au Seigneur, pour être délivré de la culpabilité.

Exprimer de la bienveillance envers soi-même signifie vouloir le bien pour soi. Cela induit de la réconciliation et de la douceur face à ses fragilités. Ce n'est pas de l'égocentrisme ! Consentir à sa vulnérabilité c'est éprouver son humanité. Il est nécessaire de prendre soin de son corps, de son cœur, de son esprit et de son âme pour vivre unifié. Faire acte de bonté envers soi-même c'est aussi savoir écouter ses propres limites et apprendre à ses proches à les respecter.

Dans la première lettre de Jean, il y a cette parole de réconfort « car si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur ». Oui, le Christ nous sauve quand notre cœur nous condamne. Dans nos blessures Il vient planter sa croix victorieuse. Il console les cœurs blessés, les âmes éprouvées, les corps meurtris, les esprits attristés.

Demandons pour les couples en espérance d'enfant cette grâce de la bienveillance. Qu'ils puissent ressentir l'amour inconditionnel de Dieu et éprouver sa tendresse, sa compassion, sa bonté, sa douceur et sa patience.

(par Clémence Delorme, conseillère conjugale et familiale)

Témoignage

J'ai 39 ans. Mes 27 ans à 35 ans ont été orientés sur mon combat pour devenir maman. Interrompus par un combat pour guérir d'un cancer. Et dans ce combat, mon corps de femme n'était pas un allié, mais un ennemi. Un ennemi qui ne me permettait pas de réaliser ce désir pourtant si simple, si accessible à tant de femmes de mon entourage.

Nous étions un couple en espérance d'enfant, et à deux reprises nous avons vraiment cru qu'elle allait enfin s'accomplir : avec l'aide de la procréation médicalement assistée, j'étais enceinte. La déception a été tellement dure à vivre. Pourquoi Seigneur ? J'ai crié vers Dieu de toutes mes tripes. Sentiment d'injustice, culpabilité, rejet de son corps, amertume, tristesse… La souffrance des couples en espérance d'enfant est souvent à vif.

Ce qui m'a sauvé, c'est la grâce de la bienveillance. Même au plus fort de la souffrance, j'étais animée d'un élan : ne pas m'enfermer dans la souffrance, ne pas voir la vie qu'à travers elle. Par exemple, je me détestais d'être jalouse de mes amies enceintes alors que j'aspirais à me réjouir de leur bonheur puisque je les aime. Deux paroles d'un moine m'ont aidées : “ Je vous trouve dure avec vous-même ” et “ Je connais des couples sans enfants heureux ”. Heureusement j'ai reçu beaucoup de bienveillance de mon entourage familial et amical, et de thérapeutes.

Cette bienveillance m'a accompagnée pour initier un chemin de guérison physique, psychologique et spirituel. Des expériences de foi m'ont profondément aidé. Dans les moments de désespoir, je ressentais une présence bienveillante qui me chuchotais “ Ne crains pas, tu as du prix à mes yeux ”. Lors d'une prière silencieuse, j'ai vu toute ma vie se dérouler et ressenti que tout était bon et que j'étais profondément aimée comme j'étais.

J'ai cessé de vouloir tout maîtriser et j'ai accueilli la part de mystère dans l'existence. J'ai compris intérieurement que la souffrance faisait partie de la vie, mais qu'elle n'aurait pas le dernier mot. J'ai ressenti que pour nous la vie ne naîtrait pas aux forceps, en maltraitant mon corps, et j'ai arrêté tout traitement. J'ai accepté les limites de mon corps, j'ai refait alliance avec lui.

J'ai appris à me consoler, à accueillir mes émotions en me berçant comme un enfant. Je me suis connectée à la source de mon désir : vivre et porter du fruit. J'ai tout simplement abandonné l'espoir d'enfant pour accueillir l'espérance que la vie nous comblera. Un verset du psaume 55 a profondément résonné en moi : “ Dieu a entendu ma voix. Il m'apporte la Paix. Il me délivre dans le combat que je menais ”. J'ai ressenti que Dieu me délivrait du combat, non pas en me donnant le résultat que j'attendais, mais en m'apprenant à arrêter de combattre. J'ai arrêté de combattre, pour vivre tout simplement ce qui m'est donné de vivre, avec bienveillance et gratitude. Et un chemin dans le désert s'est ouvert. Et aujourd'hui nous sommes un couple heureux, sans enfant, comblés d'amour, et réjouis du bonheur de nos proches. - Alma

Chant pour se recueillir

Pour conclure, prenons ensemble la belle prière pour les couples en espérance d'enfant en cliquant sur le bouton "je prie".

Prière de la communauté

Prions pour nos proches, en espérance d'enfant

Seigneur, Envoie ton Esprit Saint, Esprit de force et de consolation, Sur les couples en espérance d'enfant. Bénis-les et inonde leur cœur de tes grâces : De la crainte, fait naître l'espérance, De la résistance, fais naître la confiance, De la culpabilité, fais naître la bienveillance, De la confusion, fais naître le discernement, De l'épreuve, fais naître un amour conjugal fortifié, De la souffrance, fais naître la joie, De l'attente, fais naître une féminité rayonnante, De la vulnérabilité, fais naître la fécondité. Seigneur, Tu connais leur désir de donner la vie, d'être parents, Et d'éduquer avec foi, espérance et charité les enfants qui leur seront confiés. Viens combler leur attente et viens consoler leurs cœurs blessés. Avec confiance, je te confie tout particulièrement………et………. Seigneur, À l'exemple de la Vierge Marie et de sa cousine Élisabeth, Viens exaucer celles et ceux qui espèrent la vie au delà de toute espérance. Pour que leur âme exalte ton Saint Nom, Que leur esprit exulte en toi notre Sauveur. Amen

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34 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Espérance d'enfant : 8 jours de réflexion et de prière

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