« Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir »
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu'à ce que tout se réalise. Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux. »
(Mt 5, 17-19)
Débordement de joie !
La joie est un « présent », au double sens de temporel et de don. Les deux sont liés organiquement, ils sont inséparables : si l'on ne fait pas totalement acte de présence au monde, au temps, aux autres, à la vie, on ne sera pas disponible pour recevoir le don spirituel de la joie, car celui-ci peut se proposer à l'improviste, à l'occasion d'une rencontre, de paroles lues ou entendues qui « peuvent devenir des événements fondateurs ou réformateurs » ; au détour d'un regard que l'on pose sur un lieu, une lumière, une œuvre d'art dont la beauté soudain nous surprend, nous émeut, et plus encore à l'instant d'un regard que l'on croise, s'irradiant d'un visage qui s'expose dans sa nudité, sa vulnérabilité, sa bouleversante humanité.
Comment saisir le passage de l'imprévu, si l'on est inattentif, indifférent, blasé ? Comment accueillir l'insoupçonné, l'inespéré, si l'on se tient replié dans une bulle si bien ouatée d'autosuffisance qu'elle ne laisse plus aucune place pour rien ? Comment être rencontré, touché, si l'on est absent à soi-même ?
Être « là », se tenir pleinement dans l'ici et le maintenant qui nous sont impartis, trouver son assise dans l'escarpement des jours ordinaires. Ainsi s'est tenue Thérèse de Lisieux, qui emplissait de gratitude chacun de ses aujourd'hui : « Ma vie n'est qu'un instant, une heure passagère / Ma vie n'est qu'un seul jour qui m'échappe et qui fuit / Tu le sais, ô mon Dieu ! Pour t'aimer sur la terre / Je n'ai rien qu'aujourd'hui ! »
Sylvie Germain
Née en 1954, Sylvie Germain a bâti une œuvre littéraire majeure, couronnée de nombreux prix.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6