"Je viendrai vers vous"
Dimanche 24 mai 2020, 7ème Dimanche de Pâques-Année A
Lectures de la messe
- Première lecture (Ac 1, 12-14)
- Psaume (Ps 26 (27), 1, 4, 7-8)
- Deuxième lecture (1 P 4, 13-16)
- Évangile (Jn 17, 1b-11a)
Oraison:
Entends notre prière, Seigneur : nous croyons que le Sauveur des hommes est auprès de toi dans la gloire ; fais-nous croire aussi qu'il est encore avec nous jusqu'à la fin des temps, comme il nous l'a promis.
“ Moi, je prie pour eux ; ce n'est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m'as donnés, car ils sont à toi. Tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ; et je suis glorifié en eux.”
Frères et sœurs bien aimés, je pensais en me réveillant ce matin, à tous les prêtres, qui, durant tant de temps, ont dû célébrer l'eucharistie en l'absence de fidèles…
Les prêtres sont en effet des pasteurs, des bergers. Et le propre du berger, c'est d'exister pour un troupeau, de se donner pour lui, pour chacune de ses brebis, fut elle perdue…!
Nous ne pouvons donc que rendre grâce que nous puissions à nouveau retrouver le chemin de nos églises, même si cela doit encore se faire de manière adaptée à la situation, même si cela prendra donc un peu de temps, avant que nous puissions revenir à une situation “normale”, en tous cas, identique à celle que nous avons pu connaître par le passé.
“À leur arrivée, ils montèrent dans la chambre haute où ils se tenaient habituellement.“
Nous ne pouvons que rendre grâce de retrouver le chemin de nos églises, aujourd'hui. Le Seigneur Jésus nous donne en effet d'entrer en ce dimanche, dans sa très belle prière sacerdotale, une prière qui est tellement celle du pasteur à l'égard de son troupeau, que nous ne pouvons ne pas y voir un signe de la Providence, un signe afin de nous montrer la Grâce de Dieu agissante, pour cette Église de France.
Nos pasteurs ne pouvaient en effet, commenter cet Évangile aujourd'hui, devant des bancs vides! Alors le Seigneur a peut-être permis que nous puissions venir les aider à formuler ces Paroles de Jésus: “Ce n'est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m'as donnés, car ils sont à toi.”
Cela nous est l'occasion de rendre grâce pour toutes ces vies données, pour tous ces pasteurs qui sont donnés à leur brebis, qui n'existent que pour elles, non pour elles-mêmes, mais pour elles, en tant qu'elles sont un don de Dieu, un don que Dieu leur fait afin de manifester sa Gloire, un don que Dieu leur fait afin de les conduire, afin de construire avec elles, le Corps du Christ!
“ Père, l'heure est venue. Glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie.”
Nous avons peut-être parfois la tentation de chercher la gloire, les honneurs.
Jésus lui, nous invite à une autre logique, à atteindre un autre objectif.
La volonté de Jésus s'efface devant celle de son Père, sa Gloire est celle de son Père, il la tient de son Père. Jésus est prière à son Père. Jésus n'a pas soudain tout abandonné. Jésus est, toute sa vie durant, dans cette conformité à la volonté de son Père. Il est dans cette préexistence au Père.
Cela peut nous inviter à réfléchir à notre vie, à notre prière. Dans quel horizon s'inscrit ma vie? Il y a cette demande du Notre Père: “Que ta volonté soit faite.”
Cette demande est un véritable chemin de conversion, elle est un chemin dans lequel je m'engage tout entier, dans lequel toute ma vie devient conformité à la volonté du Père.
“Que ta volonté soit faite”, cela m'invite à découvrir comment le Seigneur me révèle sa volonté, dans la prière, comment il m'invite à m'inscrire dans cette volonté, comment il y a tout ce chemin à parcourir, un chemin abrupte parfois, souvent, qui est fait d'abandons et de renoncements, renoncements à tous ces petits projets, ces petits objectifs, afin de me laisser instruire par le Seigneur de sa Volonté, de ses projets pour moi, non pour moi-même, mais pour un bien plus grand, un bien qui s'inscrit dans une autre dimension, et cette dimension est ce Corps du Christ qu'est l'Eglise, ce Corps du Christ à l'édification duquel je suis invité à participer.
“Bien-aimés, dans la mesure où vous communiez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin d'être dans la joie et l'allégresse quand sa gloire se révélera.”
Comme nous y invite St Pierre, nous sommes donc invités à prendre notre part de nos souffrances, afin de participer nous aussi, à la Rédemption du monde, afin de devenir, co rédempteurs avec le Christ.
A la suite du Christ, nous sommes invités à cheminer vers cette Jérusalem Céleste, à prendre part aux souffrances du Christ et rendre ainsi Gloire à Dieu.
Il ne s'agit pas de subir mais d'accueillir la volonté de Dieu dans ma vie, et d'offrir ces souffrances pour un bien plus grand, qui appartient à Dieu.
“Ils ont reconnu que tout ce que tu m'as donné vient de toi, car je leur ai donné les paroles que tu m'avais données : ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m'as envoyé.”
Le Seigneur Jésus nous invite véritablement à être pleinement dans cette attitude de consentement, d'accueil à sa Volonté, mais cette volonté passe aussi par sa Parole, qui est Vie véritable.
C'est tout ce travail d'accueil que je suis invité à faire, un travail qui m'invite à saisir qu'il y a dans cette Parole, un message qui m'est destiné, que Dieu s'adresse à moi personnellement, que son souffle de vie se manifeste afin de me proposer une voie nouvelle, une voie à la suite de Jésus Christ, une voie dans laquelle je serai cet homme nouveau, cette femme nouvelle, créature nouvelle, enfantée au Christ, enfantée en Christ, renée des eaux du Baptême, façonnée par sa Parole de Vie.
“ Moi, je prie pour eux ; ce n'est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m'as donnés, car ils sont à toi. Tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ; et je suis glorifié en eux.”
Et c'est pour nous, créatures nouvelles, façonnées à l'image du Christ, que le Seigneur Jésus prie son Père.Car nous sommes au Christ, et tout ce qui est est au Christ est à son Père. Et Lui-même étant au Père, nous entrons dans cette Vie Divine avec le Père et le Fils.
Nous entrons alors aussi, par cette prière du Fils, dans le coeur du Père, dans son Amour.
Rendons grâce à Dieu qui nous a donné d'avoir part à un tel Amour, qui nous a donné d'être rachetés par la Croix de son Fils et d'entrer ainsi dans cette filiation divine.
“Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi.”
Il n'en demeure pas moins que nous demeurons encore dans ce pèlerinage terrestre, “en vue du ciel”, dans l'attente du jour où nous verrons le Christ lorsque nous serons pleinement rachetés de toutes nos fautes.
Durant ce temps, nous sommes invités à cette conversion de notre coeur et de notre vie toute entière, nous sommes invités également à annoncer cette Rédemption annoncée par le Christ, et l'Esprit Saint que nous attendons, cet Esprit Saint qui nous aidera à discerner la Vérité, à vaincre le mauvais, à nous ancrer résolument en Christ.
C'est aussi la raison d'être de la Neuvaine missionnaire à Notre Dame des Champs du
6 au 14 juin, et qui sera l'occasion d'annoncer Jésus Christ, de renouveler notre élan missionnaire, de vivre cet après confinement résoluments ancrés dans cet Amour de Jésus Christ, qui nous invite à construire sur du neuf, à construire dans l'Espérance, l'Espérance que donne sa Résurrection; l'Espérance dans laquelle nous sommes ancrés dans l'attente de son Esprit Saint.
Allons et demeurons dans la joie et l'espérance, allons et annonçons le Christ Ressuscité qui se donne et nous invite au Pain et au Vin qui sont sources de vie pour tous les hommes et femmes d'aujourd'hui!
Amen
“Que tes oeuvres sont grandes, Seigneur!” (Ps 92,6)
La conséquence de tout cela est un contentement qui va croissant. On est content de Dieu. On trouve qu'il fait bien toutes choses (Mc 7,37).N'a-t-on pas tout ce dont on a besoin, ni peu ni prou? Avec Thérèse, on est prêt à citer Isaïe: “Dites au juste que TOUT est bien”(3,10, Vulgate) “Oui, tout est bien, lorsque l'on ne recherche que la volonté de Jésus”(1)
Quand Dieu fait si bien toutes choses, on ne peut que le bénir: “Seigneur, vous me comblez de JOIE par TOUT ce que vous faites”(2) Que personne n'aille se méprendre sur ces paroles et penser qu'il est facile de parler ainsi quand tout va “bien”. A vues humaines,cela n'allait justement pas bien pour Thérèse quand elle écrivait ces mots. Sur la même page, on peut lire la description de son épreuve de la foi qui lui ôtait toute espérance du ciel.
Quand quelqu'un est content de Dieu et de tout ce qu'il fait, une musique intérieure retentit en lui, une chanson qui se chante elle-même. Soeur Marie-Angélique de Jésus, du Carmel de Pontoise (1893-1919), qui s'appelait elle-même “flambée de joie”, écrit:” Au plus profond de mon âme, il y a quelque chose qui chante sans cesse, un Magnificat qui n'a pas de fin”. “Un jour”, raconte Monsieur Toccanier, vicaire du saint Curé d'Ars, “Je lui jetai en passant: “Il fait mauvais temps aujourd'hui Monsieur le Curé”-”il fait toujours beau temps pour le juste”, répondit-il, “il ne fait mauvais temps que pour les pauvres pécheurs”.(3)
()1 Ste Thérèse de l'Enfant Jésus, Manuscrit C, la petite fleur, 237, in Oeuvres Complètes Ed. Cerf-DDB
(2) Ste Thérèse de l'Enfant Jésus, Manuscrit C, la table des pécheurs, 243, in Oeuvres Complètes Ed. Cerf-DDB
(3) Francis Trochu, Le Curé d'Ars, Vitte, Lyon-Paris, 1929, p 508.
In “L'abandon” Wilfrid Stinissen, OCD, Collection Vives flammes
Eucharistie du Seigneur à Notre Dame des Champs
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6