Jour 8 - Prier avec Beibei, Église évangélique, Chine, et Natalia, Église catholique, Pologne !
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Proposition pour méditer aujourd'hui
Une lecture de la « dynamique du provisoire » de Taizé
par Henri de Lubac
Par le fait même de ses premiers grands succès, l’œcuménisme court aujourd’hui de grands dangers.
Marqué par ses origines occidentales, il risque de se rétrécir en des perspectives partielles. Adopté, promu par les chefs de l’Eglise, il pourrait s’enliser dans le terrain d’une « coexistence pacifique ». […]
Roger Schutz de Taizé constate que « l’œcuménisme ne peut vivre que d’une dynamique qui l’oblige à découvrir toujours une nouvelle dimension ; sinon la vague œcuménique retombera au lieu de gagner de proche en proche les chrétiens et, par eux, tous les hommes ». Se rappelant alors, lui, protestant, que la « vocation de la Réforme à son départ » fut « de se tenir dans le provisoire en face de ce qu’elle voulait réformer », il nous invite à une « dynamique du provisoire, qui laisse d’autant plus libre que l’on est plus fidèle à l’essentiel » et qui, « face à l’accélération des évolutions permet de reprendre encore et toujours un nouveau souffle. »
Tel est l’esprit dans lequel il nous propose à tous un plan d’action. Ce plan peut se résumer en trois points, définissant trois attitudes, ou, pour employer le mot de Roger Schutz, trois groupes de « gestes » associés. […]
Il y a d’abord les gestes préalables, grâce auxquels nous resterons ouverts, disponibles, luttant contre cet « orgueil de la vie » qui « crée une fissure par où s’écoule toute la fraîcheur évangélique ». Ils nous feront éviter cette « rupture des générations », aujourd’hui si menaçante et si dommageable à tous. Ils nous porteront à la rencontre de ceux qui ne peuvent pas croire. Enfin ils nous feront rejoindre le monde des pauvres. Ce monde est avant tout, aujourd’hui, celui de l’hémisphère Sud, dont la misère s’accroît en un contraste de plus en plus accusé avec nos régions ; c’est à lui qu’il faut porter secours, et puisque, sur le vieux continent, le souvenir des luttes passées et les complications du présent nous encombrent et trop souvent nous paralysent, « n’est-ce pas très loin de chez nous que nous découvrirons le champ d’action qui nous permettra de nous extraire de nos mentalités pour trouver le chemin de la réconciliation » ? Il se dégagera de là une sorte de « doctrine sociale de l’œcuménisme » et ce sera le premier pas dans la voie d’un œcuménisme très positif.
Une deuxième série de gestes incarnera notre vénération du « mystère de l’Eglise ». Pas d’union possible sans réforme ; mais « on ne réforme pas un corps, si petit soit-il, par une menace de rupture. C’est toujours de l’intérieur, et avec une infinie patience que l’on réanime ce qui doit l’être ». […]
Deux mots suffisent à définir la troisième attitude nécessaire : attendre, accourir. L’unité n’est pas œuvre humaine : aussi nous faut-il « demeurer dans l’attente contemplative de Dieu ». « Pour qui n’attend plus, toute dimension de foi se rétrécit ». Attente sereine mais non point passive : « Dieu nous prépare une nouvelle Pentecôte… à nous d’accourir au-devant de l’événement qui déjouera tous les pronostics humains…», de tout mettre en œuvre pour que retombe pas la vague œcuménique.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6