Droits réservés Abbaye de Boulaur

« Je voudrais bien savoir ce que je serai quand je serai grande. Être mère de famille. J'aimerais tant avoir des enfants pour moi toute seule : mes enfants [...] Être missionnaire en Afrique, comme Albert Schweitzer. Que c'est beau de donner sa vie pour le bon Dieu ! Mais quitter sa maison, sa patrie, ses parents, c'est un dur sacrifice, mais si les missionnaires l'ont fait, pourquoi pas moi ?  « S'ils ont été saints, pourquoi pas moi ? » disait saint Augustin. Et que j'aimerais mourir comme Jésus sur la Croix, mourir par le martyre, c'est beau, et avec l'aide de l'Esprit-Saint, n'y arriverais-je pas ? Et Jésus mort sur la Croix, couronné d'épines, flagellé, insulté, profané [...], Lui mon Dieu, en qui je crois, j'espère et j'ai confiance, n'a-t-il pas souffert horriblement pour nos péchés ? Et au lieu d'aller porter la Bonne Nouvelle à ses pauvres afin qu'ils souffrent moins, nous restons dans un bon fauteuil, au coin du feu, tranquillement [...] ! C'est inadmissible, alors que tant de peuples nous attendent pour connaître le Christ !" » (journal intime du 24 novembre 1966)

Méditation

Sa courte et simple vie, Claire l'a vécue pleinement. Une question demeurera longtemps : « Qu'est-ce que Dieu veut de moi ? » ; mariée, religieuse, autre chose encore…? Ce n'est qu'après un pèlerinage en Terre Sainte, quelques mois avant son départ vers le Ciel, qu'elle acceptera de ne pas savoir exactement ce qui l'attend.

Mais qu'à cela ne tienne, ce n'est pas parce que la question de son état de vie n'a jamais été vraiment limpide qu'elle ne vivra pas intensément. Au fur et à mesure que s'affirment son goût pour l'art, ses talents, ses aspirations, se dessine son projet professionnel : elle voudrait être restauratrice de peinture et part à Rome pour suivre les cours à la prestigieuse école du Restauro. Elle avoue crever « de peur (sincèrement) [et avoir] une appréhension coliqueuse de sa future vie » (lettre à une amie du 25 décembre 1972) mais elle y va quand même, confiante que Dieu l'accompagne dans chacun de ses pas.

Sa plus grande aventure qui englobe toutes les autres, elle l'exprime très clairement à l'âge de 5 ans à son père : « Papa, tu sais ce que je veux être plus tard ? Oui je le devine, répond-il, religieuse ? Non, c'est plus fort que ça. Je veux être sainte, voilà ! ». Grand et beau programme dont elle prendra soin tout au long de sa vie. Très sociable, Claire apprend très tôt à se retirer pour des moments de prières en solitude. Interne au collège, elle s'échappe la nuit du dortoir pour aller prier dans la chapelle et écouter le silence. Généreuse, elle va servir à Lourdes plusieurs fois, avec des amies. Elle a la conviction « qu'on ne vit pas que pour soi ». Ces pèlerinages lui permettent aussi, après le brouhaha de la vie, de se poser, de voir les choses différemment, d'approfondir sa foi et de rencontrer des gens formidables.

Elle connaît bien les difficultés, les tentations de s'endormir dans sa vie de Foi et reste toujours attentive à bien s'entourer dans ses amitiés mais aussi ses lectures (elle est passionnée de vie de saints). Elle n'hésite pas à demander de l'aide dans son entourage quand elle en ressent le besoin.

Sans s'attarder trop sur ses échecs, elle en apprend beaucoup : la période romaine a été éprouvante pour Claire. Ébranlée dans sa Foi, déçue par des amitiés, Claire perd pied. C'est à nouveau un pèlerinage, en Terre Sainte cette fois-ci, qui la rebooste. Au bout de trois jours dans le désert, elle est en paix et très heureuse.

C'est vrai, vivre une aventure demande du temps ; il y a parfois des moments de creux qui permettent d'approfondir et de purifier ses désirs. Mais Claire le sait, il ne faut pas avoir peur de ces passages à vide car Dieu est toujours là !

Proposition de réflexion

Aujourd'hui, avec Claire, je décide de prendre soin de mes rêves. Le désir d'aventure, d'intensité, est un cadeau qui est inscrit dans le cœur de chaque jeune fille et de chaque femme. Cette aventure est spécifique à chacune d'entre nous. Elle n'est pas forcément encore très évidente. Cela vaut quand même le coup d'essayer de lui donner un visage, une première forme.

Défi du jour

• Je peux réfléchir à des femmes qui m'inspirent et me demander pourquoi. Une aventurière fougueuse, une scientifique, une mère de famille (la mienne peut-être), une professeur pleine de sagesse... ? Quels sont les aspects de leur vie que je voudrais retrouver dans la mienne ?

• Je peux aussi écrire une liste en trois parties : ce que je voudrais ÊTRE, FAIRE et AVOIR pendant les prochains 12 mois.

Pour continuer la journée dans la louange