10ème Lettre en ce début de déconfinement

 

 Bonjour à tous,

Cette période de déconfinement nous interpelle. Cette crise sanitaire nous a profondément bousculés. Il ne faudrait pas que nous tombions dans la tentation de vouloir que tout revienne ‘comme avant'. Qu'est-ce qui doit changer dans notre vie ? Qu'est-ce que l'on doit améliorer ? En langage de vie spirituelle pour un chrétien, cela s'appelle la conversion. Dans une tribune publiée le mardi 12 mai par « Famille chrétienne » une vingtaine de personnalités et de responsables d'associations catholiques appelle les catholiques à aller au-devant de leurs concitoyens fragilisés par la crise, tout en respectant les règles sanitaires. Comme d'autres avant eux, ces responsables d'associations appellent les catholiques à aller au-devant de leurs concitoyens fragilisés par la crise sanitaire. « Ne nous trompons pas de combat », écrivent-ils à propos des réclamations de certains pour pouvoir retourner au plus vite à la messe. « Si nous avons faim et soif de l'Eucharistie, ce n'est pas pour nous confiner d'une autre manière, entre nous. ». Ces responsables demandent de « sortir, portés par l'Esprit Saint, afin de trouver le Christ dans les joies, les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent », selon la formule de la Constitution « Gaudium et Spes » du Concile Vatican II. 

En lisant cet appel, j'ai pensé à ce saint prêtre de chez nous que nous allons fêter le 19 mai et qui est le saint patron du voyant de Ste Anne Yves Nicolazic. Il nous vient du 13ème siècle, mais son message est toujours d'actualité. C'est sous le regard bienveillant de St Yves que je voudrais nous placer cette semaine. Avec Yves de Kermartin, c'est l'esprit de saint François d'Assise (1182-1226) qui souffle en Bretagne. Mort en 1303, il fut, à la fin du 13ème siècle, un exemple pour les prêtres aussi bien que pour les hommes de loi, et tous les fidèles. Son culte fut très vite adopté par tous les évêchés bretons. Tout prédisposait Yves Hélory (17 octobre 1253 - 19 mai 1303) aux plus hautes charges d'Eglise. A 27 ans, après de sérieuses études de droit à Orléans et Paris, il devient juge ecclésiastique à Rennes. L'évêque de Tréguier l'appelle à remplir les mêmes fonctions dans son diocèse d'origine. Ordonné prêtre, il est recteur de Trédrez, puis de Louannec. Tout en demeurant juge, il se fait autant qu'il peut l'avocat des plus démunis. Il échange son bel habit d'official pour la bure grossière, le capuchon et les sandales des cisterciens , signe d'une transformation intérieure profonde. A la fin de sa vie, il se retire dans son manoir de Kermartin qu'il transforme en gîte d'accueil pour mendiants et nécessiteux, les servant lui-même à table. C'est là qu'il meurt sur la paille, pauvre parmi les pauvres, le 19 mai 1303. Le transfert de son corps à la cathédrale de Tréguier fut un triomphe : la voix populaire l'avait déjà canonisé (la canonisation officielle aura lieu en 1347). Depuis lors, patron des hommes de loi, il a été déclaré patron de la Bretagne en 1924. C'est vraiment une belle figure de sainteté qui nous est donnée, et la Bretagne peut être fière que l'un de ses fils soit ainsi reconnu. Réjouissons-nous que, à l'instar de la St Patrick pour l'Irlande, ce soit la St Yves qui est devenue la fête de la Bretagne. Il n'est pas innocent de se mettre sous le regard d'un tel homme ayant le souci des plus petits et des plus pauvres.

« Tournons-nous résolument vers les affamés, les assoiffés, les malades, les personnes âgées », écrivent encore les responsables dont je parle plus haut en citant le chapitre 25 de l'Évangile : « Chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait » (Mt 25,40). Et ils rappellent que « seule une Église servante et pauvre pourra échapper aux tentations mortifères du repli sur soi ». Sortir et consoler les familles abîmées. Cette tribune conjugue au futur une série d'actions introduites par « Nous sortirons ». « Pour porter la compassion du Christ à ceux qui ont perdu un être cher, à ceux qui ont pleuré seul et que personne n'aura pris dans les bras pour atténuer leur douleur. Pour visiter toutes ces personnes éprouvées par l'expérience de la solitude au cours de ces longues semaines. » Les catholiques signataires s'engagent encore à « consoler ces familles abîmées par ce confinement dans des logements exigus et insalubres, et pour prendre soin des enfants victimes de l'exaspération de leurs parents ». Et à « soutenir ces femmes qui auront subi la brutalité de leur conjoint sans pouvoir y échapper, et accompagner ces hommes qui se seront réfugiés dans l'alcool, la drogue ou la pornographie ». Ils s'engagent également à « aider celles et ceux qui subiront le chômage et la pauvreté en raison de la crise économique, et à soutenir les entrepreneurs qui seront contraints à la faillite dans des secteurs d'activité sinistrés ». Enfin, ils n'hésitent pas à vouloir « proposer de nouveaux modes de vie prophétiques et construire avec tous les hommes de bonne volonté la civilisation de l'amour ». Après le pape François, là on croit entendre St Jean Paul II. Ils veulent témoigner de leur « refus d'une société où seule la consommation est la règle », et veulent encourager « toutes les initiatives cherchant à bâtir une société du bien commun qui réconcilie l'esprit d'entreprendre et l'inclusion des plus fragiles, une société qui prend soin de la Terre et des hommes pour une écologie de l'espérance » (Cf. Laudato si). Leur appel se termine comme un cantique : « Nous sortirons pour trouver le Christ sur nos chemins d'humanité, une présence qui nous redonne un cœur brûlant. N'ayons pas peur !». C'est bien un des appels que fait St Yves dans notre Bretagne au 13ème  siècle ; c'est bien l'appel du pape François aujourd'hui ; à chacun d'y répondre là où il est avec les moyens qui sont les siens. 

Cet appel il est aussi collectif. Nous avons conscience que cette crise sanitaire majeure  provoquera une crise économique grave pour nos entreprises, pour tous les travailleurs et précisément les travailleurs précaires… Pensons au monde de la santé déjà fragilisé, au tourisme, à la culture, au commerce, au monde rural… Et cette liste n'est pas exhaustive.  Comment saurons-nous y répondre, chacun, à notre petite échelle ? Le sanctuaire lui-même et nos quatre paroisses doivent s'interroger sur la façon dont nous serons acteurs de cette « société qui prend soin de la Terre et des hommes pour une écologie de l'espérance ». Comment sommes-nous présents auprès des plus petits et des plus pauvres, comment savons-nous les accueillir et les accompagner ?  Et je suis presque gêné de rajouter que nos paroisses et le sanctuaire sont aussi lourdement impactés par cette crise. A titre indicatif (mais nous ne jouons pas dans la même cour) le sanctuaire de Lourdes qui avait retrouvé un équilibre financier sera très déficitaire cette année… 

Et voici donc les dispositions que nous avons mises en place :  

La basilique est ouverte tous les jours de 15h00 à 18h00. Des accueillants veillent à ce qu'il n'y ait pas plus d'une dizaine de personnes présentes en même temps dans la basilique. L'entrée se fait par la porte près de l'autel d'Yvon Nicolazic et la sortie par le cloitre. Un accueil est installé dans la basilique. A la sortie vous pouvez déposer des intentions de messe auprès de la personne qui s'y trouve. 

Dans un lieu aménagé en respectant les distances sanitaires un prêtre se tient à la disposition de ceux qui souhaitent vivre le sacrement de réconciliation. 

L'adoration eucharistique se fait de 15h à 18h dans la basilique à l'autel Ste Elisabeth. Viennent les adorateurs qui sont de permanences à ces heures-là. 

Le port d'un masque est obligatoire dans la basilique. Chacun comprendra que l'on doit respecter ces recommandations. Pour le respect de toutes ces consignes, il est souhaitable que les présences dans la basilique ne dépassent pas la demi-heure. A noter que les messes ne sont pas encore autorisées. Nous réfléchirons comment nous pourrons les mettre en place car certaines restrictions nous serons imposées. Cette période est transitoire et nous affinerons au fil du temps le dispositif en lien avec les autorités civiles et épiscopales.

A 11h30, toutes les cloches du sanctuaire sonnent à la volée. Les chapelains, avec nos religieuses, célèbrent l'eucharistie en privé dans la basilique. Nous portons dans la prière les intentions de messe que vous nous avez demandées. 

A 15h30, nous sommes invités à prier le chapelet en participant, éventuellement, au chapelet en direct de Lourdes sur les ondes de RCF.

A 18h00, je vais dans la basilique allumer les veilleuses qui ont été offertes, et je salue Ste Anne en votre nom. Voir : https://santacausa.com/collections/sainte-anne-dauray.

A 20h00, les cloches de la basilique sonnent l'angélus. Nous rendons hommage à tous ceux qui sont au service, d'une manière ou d'une autre, des malades de la pandémie, et nous prions pour eux.

Enfin je voudrais vous inviter au pardon de St Yves le dimanche 17 mai. Présidé par Mgr Alexandre Joly, évêque auxiliaire de Rennes, le Grand Pardon de Saint Yves se déroulera sans rassemblement public dans le cadre des mesures prises contre la circulation du virus Covid-19. Pour que de nombreux pèlerins puissent cependant s'associer à la fête du Pardon, la messe du dimanche 17 mai à Tréguier (10h30) et les vêpres (15h30) seront diffusées en direct de la cathédrale de Tréguier sur le site internet de la paroisse (de Tréguier) et sur les antennes de RCF de tous les diocèses de Bretagne. Si vous voulez plus amples renseignements, n'hésitez pas à aller sur le site du diocèse de St Brieuc et Tréguier.

Que St Yves, Yves Nicolazic, la Vierge Marie et Ste Anne, notre bonne grand-mère, nous accompagnent en ces heures difficiles et nous aident à vivre au mieux ces heures de déconfinement. Restons unis les uns aux autres. Pensons en particulier à ceux qui vivent difficilement cette crise sanitaire et pensons à tous ceux qui sont à leur service. Au nom des chapelains, je vous dis toute notre amitié. Gardons la joie de Pâques, en communion de prière, fraternellement,

P. Gwenaël Maurey, recteur du sanctuaire


Prière de la communauté

Sainte Anne, nous te prions...

Sainte Anne nous te prions. Sois la gardienne de la foi en nos cœurs, de la grâce en nos âmes, de la solidité de nos foyers, de l'amour dans nos familles, de la réconciliation dans l'Eglise, de la Paix dans le monde. Garde vivante en nous la vertu d'Espérance, comme cette flamme qui brûle devant toi, patiente et persévérante prolongeant notre prière. Sainte Anne veille sur nous. Amen

Merci ! 50 personnes ont prié

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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