"Réunifier l'humanité dans l'amour"

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Vendredi 8 mai , 4ème Semaine du Temps Pascal — Année A
de la férie


"Il est avec nous le Seigneur de l'univers!"



“Et nous, nous vous annonçons cette Bonne Nouvelle : la promesse faite à nos pères, Dieu l'a pleinement accomplie pour nous, leurs enfants, en ressuscitant Jésus, comme il est écrit au psaume deux : Tu es mon fils ; moi, aujourd'hui, je t'ai engendré.”


“Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi.”


Chers amis, laissons-nous porter par la liturgie qui ne cesse de nous donner à revivre la vie de Jésus, et de l'Eglise. Et comme il est bon de suivre ainsi les pas du Christ, et de découvrir cette Église bâtie au long des siècles, sur les apôtres, bâtie sur cette annonce de l'Evangile, sur cette annonce de la mort et de la Résurrection du Seigneur Jésus.

Ne cessons pas de nous émerveiller de ce Soleil de Justice qui se lève pour noue relever, qui vient dans nos vies, nous inviter à prendre part au festin des noces éternelles, à ouvrir la porte de nos tombeaux avec Lui! Nous n'en finirons jamais décidément de saisir ce grand mystère, nous n'en finirons jamais car Jésus est l'insaisissable, il est le tout autre, il est l'infiniment grand, Celui qui un jour de la vie de l'homme, vient épouser son humanité, épouser cette humanité afin de la transfigurer avec Lui, par Lui! Quel grand mystère, quelle profondeur dans ce Dieu qui rejoint notre égarement afin de le ramener sur le chemin de la Vie.

Lorsque j'étais jeune étudiant, un de mes amis me présentant une des étudiantes. Elle avait avec moi un point commun: elle cherchait Dieu. Un des évènements qui me marqua dans nos échanges, fut cette petite carte qu'elle m'envoya un jour. Elle représentait une route toute droite, bordée de grands arbres. Au dos de la carte, cette phrase qu'elle avait écrite de sa main: “La route est dure, dure, dure, Jean Marie, marche sans jamais t'arrêter!” Au bas de la Carte, cette mention: “Carmel de Bayonne”

L'Evangile de ce jour, nous présente Jésus comme le Chemin, la Vérité et la Vie. Jésus est Celui qui conduit vers le Père, qui le révèle.

Toute sa vie est une invitation, un chemin, vers le Père. Je suis personnellement invité à répondre à cette invitation, à m'engager dans ce pèlerinage en tant que pérégrination, déplacement de tout ce qui peut me retenir encore dans mes attachements, vers une liberté intérieure, une ascension qui me mène aux demeures éternelles, qui me conduit vers la Jérusalem céleste.

Et comme le dit mon amie sur sa carte, la route est dure, dure, dure, dure de ces abandons, de ces choix, de ces ascèses…

Il est intéressant de situer ce chapitre quatorzième dans le contexte précédent la mort de Jésus, intéressant également de voir comme une progression, un chemin spirituel qui se dessine.

Je vous invite vraiment à vous saisir de votre Bible, afin de voir ce chemin, de voir comment le Seigneur, peu à peu, nous saisit, nous met à part, comme pour que nous soyons ces sarments qui vivent dans la haine du mauvais, qui se laissent éclairer par l'Esprit, afin de devenir de ceux dont le Seigneur Jésus dira à son Père “Ils ont observé ta Parole”. Alors, cette unité en Esprit et en vérité qui se réalise entre nous et Christ, par la vie que nous savons mener à son exemple, devient pareillement unité avec le Père. Car puisque le Père et Jésus sont Un, nous même alors participons de cette unité.

Pour terminer je voudrais vous proposer une méditation des moines de l'Abbaye de Maylis.

A proprement parler, elle ne traite pas directement de l'Évangile d'aujourd'hui, mais elle nous aide à découvrir quelle est cette réflexion que nous pouvons avoir dans notre vie, afin de découvrir comment, à la lecture de la Bible, découvrir ce Christ, Voie, Vérité et Vie qui me parle.
Si la méditation traite du Covid 19, en regard du passage de Gn 11, relatant la construction de la tour de Babel, elle nous invite cependant à avoir ce regard permanent sur la manière dont les évènements de ma vie s'inscrivent ou non, dans mon projet de vie, comment celui-ci est avant tout un projet à l'école de l'Amour. Bâtir sur l'Amour, ce n'est pas être de doux rêveurs, c'est être convaincu de ce qui est au cœur de l'homme, comme un ferment de vie, comme la source première de son épanouissement, comme une source de vie, c'est le Christ, Vie, Vérité, Chemin, Le Christ qui est tout Amour.

Tout le reste n'est que secondaire, en ce sens que si j' ai besoin de ces biens de consommation, je dois apprendre à en avoir la maîtrise, ils ne peuvent devenir les éléments qui dirigeront ma vie, car ce serait dès lors, abdiquer, face au merveilleux projet que Dieu a proposé au premier homme et la première femme en Eden, un projet dans lequel cet homme et cette femme dominent sur la création!


Daigne le Seigneur nous donner de nous saisir de ce temps de confinement,  afin de le relire à la lumière de la Vérité, à la lumière de l'Esprit Saint.

Daigne le Seigneur nous unir toujours davantage à Lui, mais aussi à son Eglise souffrante et à nos frères, particulièrement ceux qui sont les plus affectés par ces temps de pandémie.


Amen!



Coronavirus et tour de Babel

Quel sens donner à la terrible épidémie de coronavirus qui éprouve toutes les terres habitées ? La Bible pourrait-elle nous donner une lumière, le mythe de la tour de Babel, notamment ?

En voici le court récit dans le livre de la Genèse au chapitre 11 :

1 Toute la terre avait alors la même langue et les mêmes mots. 2 Au cours de leurs déplacements du côté de l'orient, les hommes découvrirent une plaine en Mésopotamie, et s'y établirent. 3 Ils se dirent l'un à l'autre : « Allons ! fabriquons des briques et mettons-les à cuire ! » Les briques leur servaient de pierres, et le bitume, de mortier. 4 Ils dirent : « Allons ! bâtissons-nous une ville, avec une tour dont le sommet soit dans les cieux. Faisons-nous un nom, pour ne pas être disséminés sur toute la surface de la terre. » 5 Le Seigneur descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient bâties. 6 Et le Seigneur dit : « Ils sont un seul peuple, ils ont tous la même langue : s'ils commencent ainsi, rien ne les empêchera désormais de faire tout ce qu'ils décideront. 7 Allons ! descendons, et là, embrouillons leur langue : qu'ils ne se comprennent plus les uns les autres. » 8 De là, le Seigneur les dispersa sur toute la surface de la terre. Ils cessèrent donc de bâtir la ville.

Ils avaient tous la même langue et les mêmes mots : quelle facilité pour les relations entre les hommes ! Nous envions cette époque. Mais l'auteur biblique n'est pas si enthousiaste que nous. Leur langue commune aurait dû aider les hommes à construire entre eux une civilisation de l'amour et à se tourner vers Dieu pour lui offrir un culte qui lui plaise, au lieu de cela, ils veulent produire des briques : « Allons ! Fabriquons des briques et mettons-les à cuire ! » Allons ! Vite, c'est urgent ! Il n'y a rien de plus important que de mouler ces briques et de les cuire : allons !

Le texte reprend deux lignes plus bas ce même « Allons ! » pour nous faire sentir le poids de l'injonction transmise des uns aux autres : il faut entrer dans ce projet. Rien n'est plus important ! Il va nous permettre de construire une ville, où nous serons à l'abri de tous les malheurs, avec une tour qui nous préservera de tout inattendu : elle sera tellement haute qu'elle permettra de prévoir tous les malheurs venant au loin. Allons !

Non seulement, cette construction, selon eux, assurera la paix, mais elle consolidera aussi l'unité de tous les humains : ils ne seront pas disséminés sur toute la surface de la terre. Allons !

Mais à notre grand étonnement, Dieu n'entre pas dans ce projet ! Quand il descend pour voir la ville (notez qu'il n'est pas constamment à surveiller ce que fait l'homme, il lui fait d'abord confiance), il prend le contre-pied de la pensée humaine : « s'ils commencent ainsi, rien ne les empêchera désormais de faire tout ce qu'ils décideront. » Autrement dit, ils n'auront plus aucune limite. Ils referont exactement comme leurs premiers parents qui ont refusé les limites que Dieu leur avait fixées. Limites que Dieu n'impose pas de manière arbitraire, mais qui sont simplement l'expression de ce qui est possible ou non à une créature, ce qui est bon ou mauvais pour elle. Voilà bien le péché fondamental : ne pas avoir de limite, ne pas reconnaître des limites qui sont là, avant l'homme.

Dieu semble casser l'entreprise humaine. Mais ce faisant, il sauve l'homme de l'absurde. Imaginons un peu combien les hommes de Babel ont dû se plier servilement à cet immense projet : tous étaient entraînés dans l'immense tourbillon de la construction : « Des briques, vite, des briques ! » Et dans ce tourbillon, ce sont les plus petits, sans pouvoir et sans moyen personnel, qui sont les plus écrasés.

En embrouillant les langues, Dieu permet aux hommes d'arrêter cette folle construction. Séparés par les langues, les hommes sont contraints de se restreindre à des projets plus humbles et plus humains, à faire attention à ceux de sa propre tribu, à développer des liens qui partent du prochain, celui qui est là, qui parle comme moi.

En séparant les hommes dans des langues et des cultures différentes, Dieu redonne la vie, celle qui est attentive à ce qui est essentiel et qui dépasse de beaucoup toutes les immenses constructions orgueilleuses (cf. « Faisons-nous un nom ! », au lieu de le recevoir humblement de Dieu, cf. Ap 2,17). Il libère aussi de l'oppression tous les petits qui étaient écrasés, sacrifiés à la construction de la ville et de la tour.

Il n'est pas bien difficile de faire le rapprochement avec ce que nous vivons aujourd'hui. Un projet de mondialisation s'est imposé à l'humanité entière. Il est riche de promesses de paix : les échanges de biens n'entraînent-ils pas que tout le monde a besoin de tout le monde ? La guerre devient impossible ! Mais au lieu de tenter de construire une véritable civilisation de l'amour à l'échelle du monde, avec des moyens techniques fabuleux qui pourraient y aider, beaucoup se sont lancés dans la conquête frénétique d'un marché mondial. La langue commune est devenue celle du commerce : « Si tu parles commerce, rendement, efficacité, production, tu auras ta place ! ». Bien des hommes ne sont-ils pas asservis à cette immense construction ? Et parfois écrasés sous les exigences des plus riches qui veulent sans cesse s'enrichir encore ? « Allons ! Allons ! Il faut faire vite ! La construction n'attend pas ! » Combien se sentent pris dans un tourbillon en accélération constante, espérant trouver un réconfort dans la technique qui, finalement, fouette son possesseur pour qu'il avance plus vite encore !

Mais voilà, un minuscule virus fait son apparition. Sans le moindre bruit, sans avoir été prévu par personne, il stoppe d'un seul coup toute la lourde machine de la mondialisation économique. Je ne pense pas que Dieu ait créé ce virus pour corriger l'homme. Dans le mythe de Babel, la construction d'une tour « dont le sommet soit dans les cieux » défiait ouvertement les lois de la nature. Il fallait bien s'attendre à ce qu'elle s'effondre. Notre monde moderne a voulu aussi s'affranchir des lois de la nature, l'exploitant sans discernement comme si elle n'avait pas besoin de soin, allant jusqu'à réduire des êtres humains à des moyens de production (la liste des limites dépassées sans discernement est longue…) Il visait une croissance économique infinie à partir d'une terre finie. Il fallait bien s'attendre qu'un jour « ça casse ».

La manière dont ça a cassé est mystérieuse : pourquoi ce virus ? La tour de Babel n'en parle pas, mais je me demande si la création malmenée n'est pas dotée, par le Créateur, d'une puissance de résistance aux agressions dont elle est l'objet ; un peu comme le corps humain suscite des anticorps lorsqu'il est attaqué.

Quoi qu'il en soit : retrouver des limites, dans tous les domaines, les accepter humblement et joyeusement, parce qu'elles sont bonnes pour l'humanité, devrait être le nouveau projet des sociétés modernes après le coronavirus.

Reste que les conséquences de ce coup d'arrêt sont incalculables encore. La grande construction humaine était déjà trop avancée pour que les innombrables ouvriers (volontaires ou forcés) puissent s'en sortir sans peine. De nouveaux équilibres sont à trouver.

Ceux qui connaissent bien la Bible savent que la réponse au mythe de la tour de Babel est la Pentecôte. Ce jour-là, l'Esprit-Saint entreprend de réunifier l'humanité dans l'amour, mais paradoxalement, il le fait en respectant les différences, il n'impose pas une langue commune, mais chacun entendait parler, dans sa propre langue, les apôtres annonçant les merveilles de Dieu (cf. Ac 2,8). N'est-ce pas une indication précieuse pour ce que nous aurons à reconstruire : un monde où chaque culture ait sa place ? Pour que chaque personne soit respectée et reconnue pour ce qu'elle est, et non asservie, si elle paraît utile, à un immense projet mercantile. Dans cette optique, la mondialisation et les prodiges technologiques modernes pourront être humanisant et bénis par Dieu.

Il est évident que le texte de la tour de Babel ne parle pas directement de la crise sanitaire actuelle, mais il est Parole de Dieu qui, comme une graine, peut ensemencer la pensée du lecteur et produire en lui des fruits bénéfiques (cf. Mc 4,14).


http://www.abbayedemaylis.org/2020/04/02/coronavirus-et-tour-de-babel/



Prière de la communauté

Acte d'amour du Curé d'Ars

Je vous aime, ô mon Dieu, Et mon seul désir est de vous aimer Jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je vous aime, ô Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer. Je vous aime, ô mon Dieu, et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement. Je vous aime, ô mon dieu, Et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on y aura jamais La douce consolation de vous aimer. Ô mon Dieu, Si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, Du moins, je veux que mon cœur Vous le répète autant de fois que je respire. Ah ! Faîtes-moi la grâce de souffrir en vous aimant, De vous aimer en souffrant, Et d’expirer un jour en vous aimant en sentant que je vous aime. Et plus j’approche de ma fin, Plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner. Ainsi soit-il.

Merci ! 24 personnes ont prié

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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