"Je suis"

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Jeudi  7 mai , 4ème Semaine du Temps Pascal-Année A

de la férie


Première lecture (Ac 13, 13-25)

Psaume (88 (89), 2-3, 21-22, 25.27)

Évangile (Jn 13, 16-20)


"Je suis"


Frères et soeurs bien aimés, nous nous situons aujourd'hui dans le contexte immédiat du lavement des pieds, qui est lié à l'institution de l'Eucharistie et donc, au dernier repas que le Seigneur Jésus prend avec ses disciples.

La liturgie ne cesse de faire des va et viens avec ces scènes de l'Evangile, comme si elle cherchait à nous ancrer fermement dans ces moments essentiels de la Vie de Jésus.

Mais quels sont ces moments essentiels, car ils le sont tous finalement ? 

Peut-être y a-t-il cependant certains gestes de Jésus qui nous donnent comme plus de “visibilité” sur sa personne, sur son message, qui sont comme des “révélateurs”.


Saint Jean dans ses écrits, insiste beaucoup sur la relation entre la foi incarnée dans la pratique des commandements, et la révélation du mystère divin.  


A ceci nous savons que nous le connaissons: si nous gardons ses commandements.” 1 Jn 2,3


Il y a de cela dans la vie de Jésus, il y a une pédagogie qui nous invite et nous enseigne cette pratique des commandements:


Après avoir lavé les pieds de ses disciples, Jésus parla ainsi : « Amen, amen, je vous le dis : un serviteur n'est pas plus grand que son maître, ni un envoyé plus grand que celui qui l'envoie. Sachant cela, heureux êtes-vous, si vous le faites.


Jésus nous enseigne à nous abaisser comme lui, et à être des serviteurs, des missionnaires de la charité.

La charité est cette incarnation de l'Amour de Dieu dont je me fais le serviteur.

Le Seigneur Jésus en est le plus excellent modèle et m'invite à le suivre. 

C'et de la perfection de cet amour pour mes frères et soeurs, de cette charité, que le Seigneur Jésus lui-même m'aimera.

Et le Seigneur m'invite donc à réaliser que mon chemin de charité, passe comme Lui, par un abaissement, par une rupture avec mon désir de domination, en opposition avec cette vertu de charité. Pour aimer en vérité, il me faut entrer, en vérité, dans une démarche d'abaissement, par laquelle je consens à me mettre au niveau de mon frère, ma sœur.

Lorsque l'on rencontre les personnes à la rue par exemple, l'on est invité à se mettre à leur hauteur. Et parfois cela amène à consentir à de réels efforts, à de réels ruptures avec son égo. Si ce n'est pas toujours facile, cela ouvre cependant la porte de mon cœur, à un véritable échange, un échange en vérité. Je me mets en situation d'égal à égal. Je deviens l'égal de mon frère. Nous devenons enfin, des êtres qui se rencontrent, oubliant leurs situations respectives, mais se rencontrant seulement dans ce coeur à coeur, purifié de tout égoïsme, de tout désir de domination.

La rue devient un monde extraordinaire, lorsque tu consens à ce déplacement, à cette déconnexion nécessaire de ton être, pour te connecter à l'unique nécessaire finalement dans la vie, l'amour.


Je vous dis ces choses dès maintenant, avant qu'elles n'arrivent ; ainsi, lorsqu'elles arriveront, vous croirez que moi, JE SUIS.


Le Seigneur Jésus nous invite peut-être encore ici, à un nouveau déplacement, à un nouvel effort, une démarche de foi. Il s'agit d'entrer dans cette longue histoire du Salut, d'entrer dans cette Histoire sainte, dans cette Révélation.

Jésus nous invite à consentir à ce mystère, à découvrir qui il est, par cette phrase énigmatique: “Je suis.”

Nous pouvons alors croiser cela avec les Paroles en Es 43,10 et Ex 3, 14-16, pour y trouver comme un début de réponse “c'est LE SEIGNEUR, le Dieu de vos pères, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob”, un début de réponse car, inévitablement, cette réponse nécessite un consentement de ma part. Il me faut reconnaître ce Christ qui vient se révéler à moi dans ce qui est peut être encore, une nuée lumineuse, un appel plus ou moins perceptible.

Il me faut consentir à ce déplacement, il me faut consentir à chercher la Lumière, à scruter le mystère.


Vous êtes mes témoins – oracle du Seigneur –, vous êtes mon serviteur, celui que j'ai choisi pour que vous sachiez, que vous croyiez en moi et compreniez que moi, Je suis. Avant moi aucun dieu n'a été façonné, et après moi il n'y en aura pas.” Es 43,10


Dieu dit à Moïse : « Je suis qui je suis. Tu parleras ainsi aux fils d'Israël : “Celui qui m'a envoyé vers vous, c'est : JE-SUIS”. »

 Dieu dit encore à Moïse : « Tu parleras ainsi aux fils d'Israël : “Celui qui m'a envoyé vers vous, c'est LE SEIGNEUR, le Dieu de vos pères, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob”. C'est là mon nom pour toujours, c'est par lui que vous ferez mémoire de moi, d'âge en âge.

Va, rassemble les anciens d'Israël. Tu leur diras : “Le Seigneur, le Dieu de vos pères, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, m'est apparu. Il m'a dit : Je vous ai visités et ainsi j'ai vu comment on vous traite en Égypte.” Ex 3, 14-16


Amen, amen, je vous le dis : si quelqu'un reçoit celui que j'envoie, il me reçoit moi-même ; et celui qui me reçoit, reçoit Celui qui m'a envoyé.” 


J'ai rencontré dernièrement un jeune qui expliquait comment il était un peu dans le brouillard. Il voulait rencontrer le Seigneur, mais clairement, il n'y voyait rien!

Alors il a eu une idée! Il dit au Seigneur: “Écoute si tu existes, envoie moi un signe de ta présence, réponds moi, moi je t'attendrai!

Quelques jours après, le Seigneur lui-même vint lui répondre .


Le Seigneur m'invite donc à entrer dans cette disposition de cœur par laquelle je me rends disponible, par laquelle je sais rendre tout mon être accueillant à ce qui va se produire dans ma vie, ce qui va venir comme une réponse à cet appel que je vais adresser au Seigneur.

Cela suppose qu'il y aura donc préalablement, un appel, une demande, qu'il y aura cette quête de la Vérité et de la Lumière par laquelle j'entre véritablement dans la, sinon pleine compréhension du mystère, du moins, dans la saisie de ce halo de Lumière qui m'aide à entrer dans un début de l'intelligence de la Foi.

Demandons donc au Seigneur, frères et soeurs, de nous aider à toujours désirer davantage d'un profond désir, de le saisir, de désirer le voir.

Oui Seigneur, je veux te rencontrer, dis seulement une Parole, afin que je Te reconnaisse, afin que je sache que Tu Es!


Le Père aime son Fils et lui montre tout ce qu'il fait” Jn 5,20




“L'homme ne peut vivre sans amour. Il demeure pour lui-même un être incompréhensible, sa vie est privée de sens s'il ne reçoit pas la révélation de l'amour, s'il ne rencontre pas l'amour, s'il n'en fait pas l'expérience et s'il ne le fait pas sien, s'il n'y participe pas fortement. C'est pourquoi, comme on l'a déjà dit, le Christ Rédempteur révèle pleinement l'homme à lui-même. Telle est, si l'on peut s'exprimer ainsi, la dimension humaine du mystère de la Rédemption. Dans cette dimension, l'homme retrouve la grandeur, la dignité et la valeur propre de son humanité. Dans le mystère de la Rédemption, l'homme se trouve de nouveau «confirmé» et il est en quelque sorte créé de nouveau. Il est créé de nouveau! «Il n'y a plus ni Juif ni Grec; il n'y a plus ni esclave ni homme libre; il n'y a plus ni homme ni femme, car vous ne faites plus qu'un dans le Christ Jésus» 64. L'homme qui veut se comprendre lui-même jusqu'au fond ne doit pas se contenter pour son être propre de critères et de mesures qui seraient immédiats, partiaux, souvent superficiels et même seulement apparents; mais il doit, avec ses inquiétudes, ses incertitudes et même avec sa faiblesse et son péché, avec sa vie et sa mort, s'approcher du Christ. Il doit, pour ainsi dire, entrer dans le Christ avec tout son être, il doit «s'approprier» et assimiler toute la réalité de l'Incarnation et de la Rédemption pour se retrouver soi-même. S'il laisse ce processus se réaliser profondément en lui, il produit alors des fruits non seulement d'adoration envers Dieu, mais aussi de profond émerveillement pour soi-même. Quelle valeur doit avoir l'homme aux yeux du Créateur s'il «a mérité d'avoir un tel et un si grand Rédempteur» 65, si «Dieu a donné son Fils» afin que lui, l'homme, «ne se perde pas, mais qu'il ait la vie éternelle» 66!

En réalité, cette profonde admiration devant la valeur et la dignité de l'homme s'exprime dans le mot Evangile, qui veut dire Bonne Nouvelle. Elle est liée aussi au christianisme. Cette admiration justifie la mission de l'Eglise dans le monde, et même, peut-être plus encore, «dans le monde contemporain». Cette admiration, qui est en même temps persuasion et certitude _ et celle-ci, dans ses racines fondamentales, est certitude de la foi, sans cesser de vivifier d'une manière cachée et mystérieuse tous les aspects de l'humanisme authentique _, est étroitement liée au Christ. C'est elle qui détermine aussi la place du Christ et pour ainsi dire son droit de cité dans l'histoire de l'homme et de l'humanité. L'Eglise, qui ne cesse de contempler l'ensemble du mystère du Christ, sait, avec toute la certitude de la foi, que la Rédemption réalisée au moyen de la croix a définitivement redonné à l'homme sa dignité et le sens de son existence dans le monde, alors qu'il avait en grande partie perdu ce sens à cause du péché. C'est pourquoi la Rédemption s'est accomplie dans le mystère pascal qui conduit, à travers la croix et la mort, à la résurrection.

A toutes les époques, et plus particulièrement à la nôtre, le devoir fondamental de l'Eglise est de diriger le regard de l'homme, d'orienter la conscience et l'expérience de toute l'humanité vers le mystère du Christ, d'aider tous les hommes à se familiariser avec la profondeur de la Rédemption qui se réalise dans le Christ Jésus. En même temps, on atteint aussi la sphère la plus profonde de l'homme, nous voulons dire la sphère du cœur de l'homme, de sa conscience et de sa vie.”

“Lettre encyclique Redemptor Hominis, le Rédempteur de l'homme”, Saint Jean Paul II, Ed. le Centurion





Prière de la communauté

Acte d'amour du Curé d'Ars

Je vous aime, ô mon Dieu, Et mon seul désir est de vous aimer Jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je vous aime, ô Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer. Je vous aime, ô mon Dieu, et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement. Je vous aime, ô mon dieu, Et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on y aura jamais La douce consolation de vous aimer. Ô mon Dieu, Si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, Du moins, je veux que mon cœur Vous le répète autant de fois que je respire. Ah ! Faîtes-moi la grâce de souffrir en vous aimant, De vous aimer en souffrant, Et d’expirer un jour en vous aimant en sentant que je vous aime. Et plus j’approche de ma fin, Plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner. Ainsi soit-il.

Merci ! 27 personnes ont prié

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Soli Deo

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