Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur car il est proche ! par l'Abbé Thierry Laurent
Fratres : Gaudete in Domino semper ! (Philippiens IV, 4)
Oui, mes frères, réjouissez-vous toujours dans le Seigneur car il est proche !
La joie de ce dimanche, dit de « gaudete », de la réjouissance, donne une note toute particulière à notre jeûne et à nos prières pour la France.
Le jeûne, comme toute autre mortification, n’a pas pour objet de nous rendre triste. Tout au contraire ; en nous affranchissant des plaisirs humains, pourtant licites, le jeûne nous invite à nous apprendre plus vivement et joyeusement le plaisir de fréquenter l’hôte intime et doux de notre cœur : le Seigneur ! La joie que procure ce plaisir spirituel s’accorde à la dimension la plus noble et spirituelle de notre être, donc à notre cœur. Cette privation n’est pas un manque car « le jeûne a toujours été un aliment pour la vertu » (St Léon, pape, cité dans les matines du bréviaire antique 2ème nocturne, 4ème leçon), c’est un exercice qui me permet de garder la juste mesure par rapport aux choses. En jeûnant je prends une libre distance avec ce qui remplit usuellement ma vie : nourritures, boissons, portable, internet, jeux, mondanités en tous genres, etc. Je veux être nourri de la volonté de Dieu et dire, comme le Seigneur, que « ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre » (St Jean IV, 34). Je ne veux pas rester plus longtemps un être privé de Dieu par la simple raison qu’il n’y aurait pas de place pour Lui en moi. La joie du jeûne vient de ce qu’il produit en moi : la liberté et la disponibilité pour accueillir le Seigneur. Que le Seigneur me soit proche est un don divin, qu’Il trouve de la place en moi pour que je puisse recueillir Sa présence est la part libre de ma coopération à cet accueil.
Ma joie ainsi purifiée veut s’offrir pour la France. Mon jeûne, comme un sacrifice offert gratuitement, veut être pour cette intention. Prier ainsi pour la France c’est entrer dans un plan qui veut du bien à mon pays. Aimer mon pays est pour moi une extension du quatrième commandement de Dieu, « Honore ton père et ta mère », qui nous commande également d’honorer notre patrie (cf. Catéchisme de l’Eglise catholique, Numéros 2199 et 2212). En effet, « l’homme est constitué débiteur à des titres différents. Après Dieu, l’homme est surtout redevable à ses parents et à sa patrie. (…) En conséquence, (…) il appartient à la piété de rendre un culte aux parents et à la patrie » (St Thomas d’Aquin, « Somme Théologique » IIa, IIae, question 101, article 1). En priant pour mon pays, je saisis la joie de savoir qui je suis et à quelle communauté humaine j’appartiens car « on ne peut comprendre l’homme en dehors de cette communauté qu’est la nation. Il est naturel qu’elle ne soit pas l’unique communauté. Toutefois, elle est une communauté particulière, peut-être la plus intimement liée à la famille, la plus importante pour l’histoire spirituelle de l’homme » (St Jean-Paul II, Varsovie, discours du 2 juin 1979).La joie ici est maintenant tirée non plus seulement de la place que j’aurai ménagée pour le Seigneur en mon cœur, mais encore de la place dans laquelle je situerai mon propre cœur dans ce monde et spécialement dans cette communauté humaine concrète qu’est la France.
Jeûner en priant pour la France est une coopération à l’œuvre du salut pour mon âme mais, plus encore, c’est une participation à l’œuvre du salut qui doit rejaillir sur la communauté humaine toute entière qui est mon pays. Ma joie est que la France demeure et qu’elle reflète toujours plus la « Jérusalem céleste » vue en songe par Saint Jean : « voici la demeure de Dieu avec les hommes ; Il demeurera avec eux, et ils seront son peuple, et Lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu » (Apocalypse XXI, 3).
C’est ma joie d’être avec mon Seigneur et que ma prière et mes sacrifices hâtent la venue de Son règne parmi nous.
Abbé Thierry LAURENT, aumônier au Collège Stanislas, Paris.
Intention de prière de la 3ème semaine de l'Avent : Prions pour la hiérarchie ecclésiastique, les prêtres, les religieux et les religieuses.
Résolution : Je témoigne de la joie de l'Avent pour faire connaître autour de moi la chaîne de prière Jeûne pour la France
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6