« L'Esprit de vérité vous conduira dans la vérité tout entière »
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l'instant vous ne pouvez pas les porter. Quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu'il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu'il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L'Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. » (Jn 16, 12-15)
Votre cœur se réjouira
Plus l'homme avance dans la vie, plus évidentes sont pour lui les limites qui le cernent de toutes parts et le paralysent. [Pourtant] en dépit de l'expérience de ses limitations, de sa fragilité, de sa condition mortelle, l'homme aspire à quelque chose d'autre. L'expérience a beau essayer de le convaincre, il se répète toujours comme une incantation ces paroles : immortalité, éternité, esprit, liberté, joie. L'art qui révèle la tristesse humaine apparaît comme le porte-parole et l'interprète d'un rêve qui paraît irréalisable, d'une percée vers ce dont l'expérience humaine n'a pas la moindre idée. « Notre cœur ne s'apaisera pas, dit saint Augustin, tant qu'il ne te trouvera pas. » C'est cette tristesse et cette quête infinie de liberté que l'orthodoxie appelle la « nostalgie de Dieu ».
Dans un certain sens, le christianisme est conforme aux théories selon lesquelles l'homme s'avoue limité, déterminé. Bien sûr, dans le monde tel qu'il est, il n'y a pas de véritable liberté, et le sage a raison de considérer tout cela comme un rêve enfantin. L'enfance passe, la fête s'achève, et il reste le mur aveugle de l'activité quotidienne. Mais, atteste le christianisme, la liberté existe, la fête est possible, elle se célèbre déjà, et notre tristesse deviendra joie. Car la nostalgie est en soi preuve de l'existence de Dieu, d'un monde de joie, d'amour, de liberté, pour lequel l'homme a été créé et auquel, souvent même sans le savoir, il aspire.
Alexandre Schmemann
Prêtre orthodoxe d'origine russe, Alexandre Schmemann († 1983) vécut sa jeunesse en France et reçu sa formation à l'institut Saint-Serge à Paris. Il dirigea ensuite le séminaire orthodoxe Saint-Vladimir à New York.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6