Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

On célébrait la fête de la dédicace du Temple à Jérusalem. C'était l'hiver. Jésus allait et venait dans le Temple, sous la colonnade de Salomon. Les Juifs firent cercle autour de lui ; ils lui disaient : « Combien de temps vas-tu nous tenir en haleine ? Si c'est toi le Christ, dis-le- nous ouvertement ! » Jésus leur répondit : « Je vous l'ai dit, et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais, moi, au nom de mon Père, voilà ce qui me rend témoignage. Mais vous, vous ne croyez pas, parce que vous n'êtes pas de mes brebis. Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes un. » 
(Jn 10, 22-30)

La vie éternelle inaugurée

Avec le Christ, l'éternel entre dans l'éphémère (la réalité quotidienne, faite de circonstances et de relations) et le transfigure, en commençant à en dévoiler la vérité ultime. Vivre avec la conscience de cette destinée de gloire commence à me changer « ici et maintenant ». Je peux ainsi regarder les choses avec un regard plus profond qui les embrasse, qui les garde, s'il en prend soin, parce qu'il embrasse la Présence qui me les donne. Pensez au regard avec lequel l'amoureuse regarde l'objet que lui offre en cadeau son bien-aimé. La vie éternelle commence, par conséquent, avec l'expérience surprenante d'un regard nouveau envers ses enfants, son mari, sa femme, ses voisins, ses amis et même ses ennemis ; l'expérience d'une énergie nouvelle avec laquelle affronter les conditions ordinaires de l'expérience humaine.

Card. Angelo Scola

Le cardinal Angelo Scola, né en 1941, a enseigné la philosophie et la théologie et a été patriarche de Venise puis archevêque de Milan de 2011 à 2017.