"C'est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde."

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Vendredi 24 avril,2ème Semaine du Temps Pascal, Année A

S. Fidèle de Sigmaringen, prêtre et martyr

Mémoire facultative


Frères et soeurs bien aimés, je rends grâce à Dieu pour les lectures que nous pouvons méditer aujourd'hui. Combien  peuvent elles nous aider dans notre itinéraire spirituel, combien peuvent elles nous aider dans notre discernement!


“Ne vous occupez plus de ces gens-là, laissez-les. En effet, si leur résolution ou leur entreprise vient des hommes, elle tombera. Mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas les faire tomber. Ne risquez donc pas de vous trouver en guerre contre Dieu.”


Voilà en effet un propos fort juste, un propos qui devrait nous permettre de nous mieux diriger dans notre vie, de nous attacher à l'essentiel qui est le Christ.

Lorsque nous nous laissons guider par le Christ, que nous demandons à un père ou une mère spirituel de nous conforter dans notre jugement, nos décisions, nous avons peu de risques de nous égarer, de faire fausse route.

De la même manière, lorsque la charité nous invite à conseiller un frère ou une soeur, cela doit toujours être guidé par le Seigneur, par ce qu'il nous donne de discerner dans la prière, dans la lecture de la Parole, cette Parole qui est dans notre bouche et dans notre coeur.


Je nous invite à entrer dans cette “Rumination” de la Parole, comme aiment à le dire les moines.

Je me rendais compte, en priant l'office des laudes, combien elle est importante cette Parole au point que les moines relisent le même verset pendant une semaine entière.

Il ne sont pas en manque d'inspiration dans leur choix, mais il s'agit là de se laisser pénétrer par cette Parole, d'en découvrir toutes les facettes, de la méditer ensuite, de voir comment elle s'incarne et éclaire ma vie.

Il y a comme un travail de manducation, par le moine, de la Parole, jusqu'à ce que le moine soit et devienne ce que la Parole lui enseigne.


Et puisque nous parlons de manducation, la transition est toute trouvée pour nous plonger dans ce bel Évangile de la multiplication des pains.

Je voudrais m'y attarder pour l'aborder sous un aspect que j'ai peut être moins commenté:


“ « Où pourrions- nous acheter du pain pour qu'ils aient à manger ? » Il disait cela pour le mettre à l'épreuve, car il savait bien, lui, ce qu'il allait faire.”


Jésus interpelle Philippe, le met à l'épreuve. Il ne s'agit pas d'organiser un petit repas entre amis, mais de nourrir une foule! Peut-être est il intéressant de se mettre à la place de Philippe et des apôtres qui se trouvent soudain dans une situation qui les dépasse. Peut-être ont ils dit à Philippe: “Vas-y!”, n'osant pas se lancer, débordés par la situation….!

Il nous faut nous souvenir cependant, que Jésus, au chapitre quatrième de l'Evangile de Jean, (nous sommes ici au chapitre sixième), a déjà changé l'eau en vin, lors des noces à Cana.

“Tel fut, à Cana de Galilée, le commencement des signes de Jésus. Il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui. Après quoi, il descendit à Capharnaüm avec sa mère, ses frères et ses disciples”, nous dit Saint Jean au chapitre second.

Il y a donc eu ce repas de noce, qui fut comme le prélude à sa vie apostolique, celle-là même qui se conclura par un autre repas, le dernier, par lequel Jésus instituera l'Eucharistie.

Et comment ne pas voir ici, la manière très pédagogique de Jésus, qui fait entrer peu à peu ses disciples dans ce grand mystère de l'eucharistie, dont le Cardinal Lustiger nous disait ici, que ce sacrement est “la fête de la présence du Christ chaque jour"(1).

Peut-être sommes-nous, en ce temps de pandémie, mis à l'épreuve, comme les disciples, comme cette foule qui n'a plus de quoi manger. Et peut-être aussi le Seigneur Jésus nous pose-t-il cette question:

“Où pourrions- nous acheter du pain pour qu'ils aient à manger ?”

Cela doit nous rappeler le chapitre 17 du livre de l'Exode, et comment le Seigneur, par l'intermédiaire de son serviteur Moïse, frappa le rocher d'où jaillit l'eau qui abreuve le peuple.

 “Il donna à ce lieu le nom de Massa (c'est-à-dire : Épreuve) et Mériba (c'est-à-dire : Querelle)”

Puissions-nous offrir au Seigneur notre épreuve, ce temps durant lequel nous ne pouvons point le recevoir, en sacrifice saint, capable de lui plaire, en communion avec tant d'hommes et de femmes dans le monde, qui ne peuvent participer à l'Eucharistie, mais aussi, en communion avec tant d'hommes et de femmes qui éprouvent la faim et la soif.

Que cette épreuve offerte, nous soit l'occasion de crier vers le Seigneur, afin qu'il intercède auprès de chacun, pour que les uns et les autres, soient nourris de sa Mane sainte, son Corps et son Sang!


Amen




 Livre de l'Exode


01 Toute la communauté des fils d'Israël partit du désert de Sine, en observant les étapes prescrites par le Seigneur. Ils campèrent à Rephidim. Comme il n'y avait pas d'eau à boire,

02 le peuple chercha querelle à Moïse : « Donne-nous de l'eau à boire ! » Moïse leur répondit : « Pourquoi me cherchez-vous querelle ? Pourquoi mettez-vous le Seigneur à l'épreuve ? »

03 Là, le peuple souffrit de la soif. Il récrimina contre Moïse et dit : « Pourquoi nous as-tu fait monter d'Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir de soif avec nos fils et nos troupeaux ? »

04 Moïse cria vers le Seigneur : « Que vais-je faire de ce peuple ? Encore un peu, et ils me lapideront ! »

05 Le Seigneur dit à Moïse : « Passe devant le peuple, emmène avec toi plusieurs des anciens d'Israël, prends en main le bâton avec lequel tu as frappé le Nil, et va !

06 Moi, je serai là, devant toi, sur le rocher du mont Horeb. Tu frapperas le rocher, il en sortira de l'eau, et le peuple boira ! » Et Moïse fit ainsi sous les yeux des anciens d'Israël.

07 Il donna à ce lieu le nom de Massa (c'est-à-dire : Épreuve) et Mériba (c'est-à-dire : Querelle), parce que les fils d'Israël avaient cherché querelle au Seigneur, et parce qu'ils l'avaient mis à l'épreuve, en disant : « Le Seigneur est-il au milieu de nous, oui ou non ? »


“Des frères s'approchèrent d'Abba Felix, ayant avec eux des laïcs. Et ils lui demandèrent de leur dire quelque chose pour leur utilité. Mais le vieillard se taisait. Après qu'ils l'eurent beaucoup prié, il leur dit:”Voulez-vous entendre une parole?” Ils lui dirent:”Oui Abba.” Le vieillard leur dit donc: “Maintenant il n'y a donc plus de parole. Quand les frères interrogeaient les vieillards et faisaient ce qu'ils leur disaient, Dieu leur donnait d'en haut sa grâce pour parler. Mais maintenant, puisqu'ils questionnent et ne font pas ce qu'ils ont entendu, Dieu a repris aux vieillards le grâce de la parole. Et ils ne trouvent pas de quoi dire, du moment qu'il n'y a personne pour faire.” En entendant cela, les frères gémirent en disant: “Prie pour nous, Père.”


-(1) Jean Marie Lustiger, “Comment Dieu ouvre la porte de la foi”-La source et le sommet de la vie chrétienne-, Ed. Desclée de Brouwer

-(2) Hierothée Vlachos, "Entretiens avec un ermite de la sainte Montagne sur la prière du cœur", traduit du grec par Jean-Louis Palierne, Ed. Seuil

Prière de la communauté

Acte d'amour du Curé d'Ars

Je vous aime, ô mon Dieu, Et mon seul désir est de vous aimer Jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je vous aime, ô Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer. Je vous aime, ô mon Dieu, et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement. Je vous aime, ô mon dieu, Et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on y aura jamais La douce consolation de vous aimer. Ô mon Dieu, Si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, Du moins, je veux que mon cœur Vous le répète autant de fois que je respire. Ah ! Faîtes-moi la grâce de souffrir en vous aimant, De vous aimer en souffrant, Et d’expirer un jour en vous aimant en sentant que je vous aime. Et plus j’approche de ma fin, Plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner. Ainsi soit-il.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Soli Deo

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