“Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse” (Lc 24, 29)

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« Le premier jour de la semaine” Telle est la façon dont saint Luc débute son récit dans l'évangile de ce dimanche… Quelle en est donc la raison ? Elle est simple. L'évangéliste souhaite souligner que l'événement relaté ci-après a lieu le jour où Dieu fait toutes choses nouvelles, le jour du salut, bref, le jour de la Résurrection.


Et ce jour n'est autre que le premier de la semaine, à savoir le dimanche ! Préparons–nous donc à vivre dans quelques jours ce grand jour au cours duquel Dieu souhaite renouveler entièrement nos existences… Comme Il l'a fait pour les disciples d'Emmaus.


Tout d'abord, prenons le temps de relire la Parole de Dieu en Luc 24, 13-35 avant d'emprunter le même chemin que ces deux hommes qui quittent Jérusalem tout tristes en direction du village d'Emmaüs, situé à deux heures de marche de Jérusalem.


Nous aussi nous marchons. Nous marchons sur des chemins qui nous sont propres.

  • Quels sont-ils d'ailleurs ces chemins que nous empruntons ?
  • Où allons-nous ? Quelle est notre boussole intérieure actuellement ?
  • Qu'est-ce qui guide nos pas ?


Peut-être, comme les disciples, éprouvons-nous de la tristesse, de la désespérance face à un confinement ou une situation qui semble se prolonger.

Ou bien, nous sentons la fatigue des jours, éreintés par le travail, soucieux aussi de respecter les mesures de protection.

Ou bien encore notre route est-elle celle de la solitude, du désarroi, de la peur parfois…


Bref, nous marchons tous sur des chemins plus ou moins rocailleux et la direction que nous prenons n'est pas forcément celle de Jérusalem. Comme les disciples, nous nous éloignons ici et là parfois de cette ville sainte, découragés par le poids, l'échec ou les souffrances de la vie ; nous tournons le dos au lieu de la Résurrection, las, épuisés… C'est, de fait, ce que font les deux disciples. Ils quittent Jérusalem et parlent entre eux de tout ce qui s'était passé.


Ils s'interrogent mutuellement, essaient de comprendre la tournure des événements, d'expliquer comment Jésus, qui paraissait être un grand prophète et un homme de Dieu a pu être crucifié de la sorte ! Bref, toute leur vie a basculé. Ils avaient fondé leur vie sur Jésus, et voilà qu'il est mort, et qu'avec sa mort toute leur espérance s'est envolée.


A qui cela n'est-il pas arrivé ? De croire à la Vie, à l'Amour, à l'Amitié et de s'apercevoir que notre confiance a été réduite à rien. Qui n'a pas fait l'expérience, un jour, que ce sur quoi nous fondions notre vie a été détruit !

C'est une meurtrissure profonde que celle-ci. Et pour les disciples d'Emmaüs, c'est une expérience terrible. Ils avaient eu foi en cet homme. Ils avaient cru en sa Parole. Sa mort semble prouver qu'ils se sont trompés ; tout cela n'était qu'illusion. Quel désarroi !


Et puis, il y a ces rumeurs qui sont venues créer la confusion et la stupeur. Ils ont entendu dire que des femmes et des proches de Jésus annonçaient que celui-ci était ressuscité !
Ces femmes ont même eu des visions ! Certains de leurs compagnons sont allés voir eux-mêmes ! Ils ont certes trouvé le tombeau vide mais lui, Jésus, ils ne l'ont pas trouvé…


Bref, un événement contraire à leur espérance, des rumeurs qui circulent. La confusion est totale. Et les disciples d'Emmaüs expliquent tout cela à cette tierce personne, venue partager leur marche. Ils s'épanchent, racontent ce qui c'est passé, expriment leur tristesse, leur immense chagrin.

Heureux tiers qui se fait tout écoute, qui permet subtilement d'ouvrir le dialogue et de faire circuler une parole, non dans un face-à-face où chacun se reflète dans le regard et la vision de l'autre mais dans un espace où l'inattendu d'une parole peut se révéler et faire son œuvre.

Et cette parole fait son œuvre. Au départ, de manière indélicate puisque Jésus leur montre combien leur champs de vision est étroit : « esprits sans intelligence », « comme votre cœur est lent à croire »…


Mais peu à peu et en bon pédagogue, Jésus les fait tout doucement basculer dans la foi… Il ne s'agit pas de comprendre avec sa tête mais d'entrer dans la foi, une foi nourrie des Écritures savamment interprétées. Oui, la vie nouvelle est de l'ordre de la foi, d'une réalité invisible qui se donne à accueillir dans la foi. 

Ce même mouvement, Jésus l'a opéré dans saint Jean, chez Marie Madeleine, en l'invitant à quitter le lieu du tombeau, attachée qu'elle était à son Jésus… Cet attachement trop affectif l'empêchait de « voir » Jésus ressuscité. Pierre quant à lui entre dans le tombeau et constate avec précision et maints détails que les linges sont pliés. Il n'accède pas non plus par sa raison rationnelle au mystère de la Résurrection.. Seul le disciple bien aimé, qui connaît les secrets du Cœur de son Seigneur, entre dans la vision de la foi (saint Jean).


C'est ce même mouvement intérieur auquel Jésus appelle les disciples d'Emmaüs mais en s'appuyant sur les Écritures, sur la Promesse de la vie éternelle. Jésus leur ouvre les Écritures. 

En même temps, Il leur ouvre le cœur, si bien que réchauffés par la Bonne nouvelle qui s'est écoulée en eux et les a irrigués, ils proposent à Jésus de rester avec eux, sans toutefois encore le reconnaître. En effet, il se fait tard et le soir vient à tomber. Jésus accepte. 

Il acceptera aussi, si nous le prions, de rester avec nous alors que le jour baisse. Et par le partage, non seulement de sa vie mais aussi du pain, Il sera reconnu alors de ses amis et de nous-mêmes. C'est par la fraction du pain, donc par le don livré de sa personne que les disciples d'Emmaüs reconnaissent le Maître ! 

C'est par la méditation et la médiation des Écritures, par nos prières et le don de nos vies que nous ferons advenir la Présence de Dieu au milieu de nous. Voyez comme ils s'aiment, diront ceux qui vous voient ! Leurs yeux et leurs cœurs s'ouvriront et il discerneront Dieu avec nous !  


Il a fallu cette longue marche, ses longues heures de proximité avec le Verbe, cette conversion de l'intelligence et un cœur assoupli par l'interprétation des Écritures pour que les disciples entrent dans le mystère de la Résurrection et voient Jésus au milieu d'eux ! 

Entrons dans ce mouvement et demandons cette grâce pour dimanche : de discerner Jésus qui marche sur nos chemins et fait route avec nous ! Alleluia !


Prière de la communauté

Prière pour la France, dictée par Jésus à Marcel Van

Seigneur Jésus, aie compassion de la France, daigne l'étreindre dans ton Amour et lui en montrer toute la tendresse. Fais que, remplie d'Amour pour toi, elle contribue à te faire aimer de toutes les nations de la terre. Ô Amour de Jésus, nous prenons ici l'engagement de te rester à jamais fidèles et de travailler d'un cœur ardent à répandre ton Règne dans tout l'univers. Amen

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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