6ème Lettre en temps de confinement

Ste Anne d'Auray, le Jeudi 16 avril 2020

« Brillez déjà lueurs de Pâques »

 Bonjour à tous,

Dans les liturgies des fêtes de Pâques, parmi les pépites qui nous sont offertes, il y en a une qui m'émeut toujours. Nous sommes un peu avant la vigile pascale. Les vêpres du samedi saint proposent à notre prière une très belle hymne « Brillez déjà lueurs de Pâques » (écrite par Didier Rimaud). En ce Samedi Saint, nous sommes encore dans l'ombre du tombeau de Jésus, et pourtant déjà une espérance lumineuse jaillit : « Brillez déjà, lueurs de Pâques, / Scintillez au jour de demain, / Annoncez l'époux qui revient… ». Mais cette année, qui n'est vraiment pas comme les autres, j'ai chanté ce chant le soir d'avant. Avec les chapelains, nous venions de célébrer l'office de la Passion, moment fort où vous étiez tous présents ‘spirituellement' avec nous dans la basilique. La nuit tombée, je suis sorti et là, en voyant pour la première fois la statue du clocher éclairée, c'est ce chant qui m'est venu spontanément. « Brillez déjà lueurs de Pâques ». Dans la nuit du Vendredi Saint,  Ste Anne qui est venue nous apporter la lumière du Christ, il y a quatre siècles, en tenant un cierge à la main, nous apportait à nouveau la lumière de Pâques. Malgré le confinement qui nous pèse, j'ai vécu cela comme un signe d'espérance allumé dans le ciel de Ste Anne d'Auray. Merci à celui qui, gracieusement, a fait cette installation pour le temps du confinement. Moment intense aussi avec les chapelains lorsque, dans la basilique, nous avons célébré la Vigile Pascale en communion avec vous tous. Les quatre cierges pascals de nos quatre paroisses de Ste Anne, Plumergat, Mériadec et Brec'h ont été allumés pour dire que les quatre paroisses étaient là (voir la photo ci-dessus). Bien sûr il n'y a normalement qu'un cierge pascal ; Le Christ ressuscité est l'Unique… Pourtant cette entorse à la liturgie était riche de sens et très émouvante. Vous étiez là et les cloches des quatre églises ont largement sonné la joie de la résurrection. Enfin grande joie d'accueillir pour la messe du jour de Pâques nos quatre sœurs qui sortaient enfin guéries après six semaines de repos et de soins. C'est en respectant de façon très stricte les règles de ‘distanciation sociale' qu'elles sont venues nous rejoindre dans la basilique. Chapelains et religieuses, c'est en communion profonde avec vous tous que nous avons célébré la résurrection : « Christ est ressuscité ! Alléluia ! Alléluia ! ».

Cela dit, comme je l'écrivais dans ma lettre précédente, le confinement des apôtres au Cénacle s'est prolongé après le matin de Pâques jusqu'au ‘déconfinement' de la Pentecôte. Poussés par l'Esprit, ils ont pu alors annoncer aux foules de Jérusalem la Résurrection de Jésus. Dès que nous aurons la possibilité d'être déconfinés, nous essayerons de ré ouvrir le sanctuaire en respectant strictement les règles sanitaires qui nous serons données. Nous espérons pouvoir appliquer en partie le calendrier que nous avions prévu en sachant très bien que tout cela sera très progressif. Quant à la confirmation et aux fêtes de la foi, il est raisonnable de penser qu'elles ne seront célébrées qu'à la rentrée de septembre, sans doute en octobre, pour permettre aux enfants et aux jeunes d'avoir des préparations ad hoc. Cela dit, cette façon confinée de célébrer la Semaine Sainte et les fêtes de Pâques ont été aussi source de grâces. Ainsi, plusieurs familles ont célébré des offices domestiques de la semaine sainte. Certaines même ont célébré le repas du Jeudi Saint à la manière juive en y intégrant le lavement des pieds… C'était une très belle façon d'entrer dans une méditation de l'Evangile en famille. Ce jeûne eucharistique imposé est peut-être aussi une manière de renouveler notre façon de vivre notre foi. Je me rappelle cette Saintannoise qui me disait que s'il n'y a pas l'Eucharistie à un rassemblement Jésus n'est pas présent. « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d'eux » nous répond Jésus (Matthieu 18,20). Le Concile Vatican II précise que « l'Eucharistie est la source et le sommet de toute vie chrétienne ». Cela signifie bien que l'Eucharistie n'est pas le seul lieu de la rencontre avec le Christ mais que la vie chrétienne y trouve son accomplissement. C'est pour cela qu'il n'y a jamais de messe sans temps de la liturgie de la Parole. Je ne peux que vous inviter, pour ceux qui le peuvent, à soigner ces temps de liturgie de la Parole en famille. Vatican II a une très belle expression pour parler de la famille comme d'une Eglise domestique. C'est là une réalisation concrète de celle-ci. Internet regorge de propositions très pédagogiques pour accueillir avec les plus jeunes les textes que la liturgie nous propose (site de catéchèse du diocèse et d'ailleurs, site des dominicains et de bien d'autres, Prions en Eglise…). Ces temps de prière, vous pouvez les vivre en communion avec ce que nous vivons sur le sanctuaire. Je vous rappelle donc nos rendez-vous quotidiens :

A 11h30, toutes les cloches du sanctuaire sonnent à la volée. Les chapelains concélèbrent l'eucharistie en privé dans la basilique. Nous portons dans la prière les intentions de messe que vous nous avez demandées.

A 15h00, notre évêque célèbre, en direct, l'Eucharistie sur les ondes de RCF.

A 15h30, je vais prier le chapelet en communion avec vous tous et je m'arrête devant la statue de Ste Anne pour lui confier toutes vos intentions de prière.

A 19h00, je vais dans la basilique allumer les veilleuses qui ont été offertes, et je salue Ste Anne en votre nom. Voir : https://santacausa.com/collections/sainte-anne-dauray.

A 20h00, Les cloches de la basilique sonnent à la volée pour rendre hommage à tous ceux qui sont au service, d'une manière ou d'une autre, des malades de la pandémie.

Que la Vierge Marie et Ste Anne, notre bonne grand-mère, nous accompagnent en ces heures difficiles. Restons unis les uns aux autres. Pensons en particulier à ceux qui vivent difficilement dans la solitude ces jours de confinement. Au nom des chapelains, je vous dis toute notre amitié. En communion de prière, fraternellement,

P. Gwenaël Maurey, recteur.

Prière de la communauté

Sainte Anne, nous te prions...

Sainte Anne nous te prions. Sois la gardienne de la foi en nos cœurs, de la grâce en nos âmes, de la solidité de nos foyers, de l'amour dans nos familles, de la réconciliation dans l'Eglise, de la Paix dans le monde. Garde vivante en nous la vertu d'Espérance, comme cette flamme qui brûle devant toi, patiente et persévérante prolongeant notre prière. Sainte Anne veille sur nous. Amen

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2 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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