Chant final: "Éveille-toi, mon âme" par le COLLECTIF CIEUX OUVERTS

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Après cela, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Joseph vint donc enlever le corps de Jésus.
Nicodème – celui qui, au début, était venu trouver Jésus pendant la nuit – vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres.
Ils prirent donc le corps de Jésus, qu’ils lièrent de linges, en employant les aromates selon la coutume juive d’ensevelir les morts.
À l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin et, dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore déposé personne.
À cause de la Préparation de la Pâque juive, et comme ce tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus.

Source : AELF

Méditation Pasteur Nicole Fabre

Il y a du neuf, à la fin de ce récit : un tombeau tout neuf, dans lequel jamais personne n’avait été mis. Il y a aussi un jardin. Du neuf, un jardin…une nouvelle création, ou plutôt le renouveau de la création se prépare. Et il est déjà là, en embryon. Car des personnes qui étaient jusque-là dans l’ombre apparaissent, se révèlent, devant tous. A cause de la Pâque, les grands chefs religieux n’étaient pas entrés chez Pilate. Joseph d’Arimathée, lui entre. Lui et Nicodème touchent le corps mort : impurs, ils ne pourront plus célébrer la Pâque. Mais peut-être la célèbre-t-il dans toute sa nouveauté : l’humanité toute entière est lavée de sa folie par ce geste commun : le don fait par le Père de son propre fils, le don du fils de sa propre existence. Non, Dieu n’est pas pervers, ou jaloux, comme le suggérait le serpent au jardin des origines. Il est celui qui révèle la beauté de chacun, la beauté du monde qui nous est confié au cœur même du sordide de nos lâchetés. Il se révèle, déjà dans le silence de ce tombeau qui fait taire toutes nos folies. Il se révèle maintenant au travers de témoins inattendus, dans des gestes inédits.

Que tous nos savoirs faussés, tordus se taisent aujourd’hui. Que notre écoute se fasse neuve, notre regard aussi.

Jésus, nous aussi, comme Joseph ou Nicodème, nous ne pourrons pas célébrer Pâques comme d’habitude. Les personnes qui se préparaient ne pourront pas être baptisées. Nous ne communierons pas. Mais cette Pâques que nous célébrons est unique. Entrons dans cette création renouvelée. C’est en chacun que Dieu donne sa vie, son Esprit.