“Seigneur, lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense” (Ps 50)

Vendredi Saint


Chers amis dans le Seigneur,


Nous sommes entrés hier soir dans ce que nous appelons le Triduum pascal, trois jours liturgiques où nous sommes invités à suivre de très près le Seigneur.


Ce jeudi, j'ai médité personnellement le lavement des pieds et la trahison de Judas (Jn 13) et je voudrais en toute simplicité vous partager ce que je garde au cœur comme perception intérieure de ce moment très particulier, qui nous introduit dans l'amour passionné de Jésus pour nous.


Ce moment est particulier à plusieurs titres :


- Jésus a demandé depuis plusieurs jours la préparation de la chambre haute. Il a pris soin de faire préparer la pièce où ses amis vont se rassembler pour un dernier repas ;


- Jésus sait que son Heure est venue de passer de ce monde à son Père (Jn13, 1) ;


- Son Père a tout remis entre ses mains (Jn 13,3) ;


- Au cours de ce repas, Jésus va réexprimer son amour et leur proposer de vivre un geste inattendu. Il va comme nous livrer son testament.


Cela posé, entrons dans le mouvement johannique du chapitre 13.


Jésus commence à laver les pieds de ses disciples sans aucune introduction si ce n'est qu'il se lève de table, dépose ses vêtements, prend un linge et s'en ceint…


Contemplons l'attitude de Jésus, lentement, silencieusement alors que tous sont à table. Imaginez les regards des disciples, s'interrogeant peut-être, se questionnant mutuellement silencieusement.


Jésus prend le temps. Il se prépare paisiblement. Il prépare l'eau dans le bassin. Il y a comme une mise en scène muette de l'événement. Contemplons la densité du silence, l'étonnement des amis de Jésus.


Puis, d'un coup, il commence à laver les pieds des disciples ce qui est pour eux, tout simplement ahurissant. Le maître, en situation d'esclave !


En effet, il était de coutume qu'un serviteur ou un esclave lave les pieds d'un hôte alors que celui-ci, sandales aux pieds, entrait dans une maison. Les pieds empoussiérés par la marche se devaient d'être nettoyés, des pieds salis par une marche plus ou moins longue… une marche qui ce jeudi rassemble symboliquement toutes nos marches, intérieures ou extérieures : ces longues traversées en long en large, d'orient et d'occident, marches à la suite du Christ certes, mais aussi marches de nos errances, de nos péchés, de nos infidélités.


Jésus se met à laver nos pieds, la partie du corps la moins noble et la plus sale. Comme il est beau et bon de s'attarder à ce geste. Regardons comment Jésus nous lave personnellement les pieds : le soin qu'il y prend, sa lenteur, sa tendresse, sa douceur…


Pierre  refuse dans un premier temps ! Comment le maître peut-il s'abaisser autant ! Il est pour lui hors de question de se laisser laver, purifier. Or Jésus lui donne la signification de son geste, que Pierre, compte tenu de sa fougue et de sa spontanéité, ne prend malheureusement pas la peine de contempler et de comprendre : « Si je ne te lave pas, tu n'as pas de part avec moi » (Jn 13,8).


Comme il est doux de laisser descendre en soi cette Parole. Pour moi, elle fut un baume au cœur de ma journée d'hier, m'invitant à reconsidérer l'amour de Jésus pour moi : son amour pour moi est gratuit et il n'est pas conditionné par ma réponse.


Non, le Seigneur ne demande rien à ses disciples. Il opère ce geste, paisiblement, et livre par là même la profondeur de son cœur qui nous rejoint dans notre marche quotidienne, cette marche qui nous salit les pieds, quand bien même nous voudrions être purs ! Oui, acceptons notre condition pécheresse, acceptons de ne jamais correspondre pleinement à Dieu (comment le pourrions-nous, nous qui « sommes pêcheurs dès le sein de notre mère », Ps 50). Acceptons que Jésus, dans son éternité, nous lave chaque jour les pieds et fasse route avec nous. Il veut avoir part avec nous ! Quelle réjouissance de faire mémoire quotidiennement de cet acte et de ce vouloir du Christ !


Ce don est tellement grand ! Et Il va tellement plus loin que nos cœurs limités et rétrécis. Qui plus est, ce cœur divin assume même la trahison… Tous les disciples bénéficient de ce cadeau, tous. Judas aussi, alors que saint Jean nous dit que le diable a déjà mis dans son cœur le dessein de livrer Jésus.

 

Jésus nous lave tous ! Jésus me lave même lorsque mon cœur est tordu, mes intentions doubles, ma cupidité réelle ou masquée. Jésus se livre et me lave totalement, pleinement.


Accepter que Jésus s'agenouille près de moi, devant moi, et qu'il lave mes pieds sales, est loin d'être simple. Bien au contraire ! Si c'était si simple, Pierre n'aurait pas refusé dans un premier temps. Et puis Judas aurait, par ce geste, été totalement renouvelé ! Or, le geste ne produit son fruit que s'il est accueilli !


Nous voulons tellement toujours paraître beau face aux autres et à Dieu. Nous sommes si souvent pharisiens sans nous en rendre compte, ayant devant nos yeux nos œuvres et nos mérites, comme si cela nous rendait dignes de paraître devant Dieu et nous donnait quelques droits à être son ami, plus ou moins intime. D'ailleurs, plutôt plus intime !


Je fais telle chose pour ma paroisse, pour les malades, pour les pauvres… cela compensera mes faiblesses et je grandis en vertu et donc en sainteté !… Ou encore, Dieu me pardonnera de toute façon puisque je travaille à son règne ! Ce genre de croyances est enraciné en nous, tellement en nous que nous n'en avons même pas conscience.


En fait, il faut nous retourner complètement ! Nous pensons et vivons les choses à l'envers !


Dieu nous lave gratuitement de nos péchés ; nous n'y sommes pour rien…


Et dans ce geste gratuit où coule uniquement la source de l'amour de Dieu, qui est venue de Dieu et qui revient, retourne à Dieu, nous sommes emportés, saisis, pris… et alors nous pouvons à notre tour servir nos frères (mais pas de la manière précédemment citée). Et nous pouvons aussi servir ceux qui nous trahissent, qui nous sont infidèles, qui nous utilisent pour leur bien propre (tel Judas), et là, c'est grand ! C'est sûr, cela vient de Dieu, non de moi. Nous sentons bien que ce n'est pas notre œuvre et que nous n'y sommes pour rien. Nous ne sommes rien dans le Cœur du Christ et parce que nous ne sommes rien, nous sommes alors le Cœur du Christ présent au monde !


Le Seigneur est avec nous dans notre marche. Il ne nous regarde pas de haut, comme un juge qui, avec condescendance et grandeur d'âme, jugerait sa créature. Non, à aucun moment, Jésus ne nous juge ! Il est avec nous, nous prenons part à sa vie si nous acceptons de nous laisser laver, agenouillé qu'il est près de nous, sans son vêtement de maître.


Il nous invite à faire de même, à ne pas être juge de nos frères mais à les aimer, gratuitement, inconditionnellement, à les servir, à les soutenir, de la même manière que nous nous soutenons dans une famille, avec nos défauts et nos manquements.


Jésus ne retire à aucun moment son amour quand bien même nous le trahisons ! Rendons gloire à notre Dieu qui malgré les infidélités et le péché de son église, continue toujours et toujours de nous porter, de nous aimer, de se livrer à nous.


Et avec vous, je prie en ce Vendredi Saint, le Psaume 50 : 

« Seigneur, lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense. Lave-moi et je serais blanc plus que la neige ».


Entrons dans ce Vendredi Saint avec un cœur saisi par le repentir. Demandons pardon pour nous-même et pour le monde de tant d'ingratitudes, de sacrilèges, de défiance, de trahisons… Et d'un cœur contrit, recevons le pardon de Dieu, total, plein, définitif, et réparons par amour, uniquement par amour ! Gloire à Dieu !

Prière de la communauté

Prière pour la France, dictée par Jésus à Marcel Van

Seigneur Jésus, aie compassion de la France, daigne l'étreindre dans ton Amour et lui en montrer toute la tendresse. Fais que, remplie d'Amour pour toi, elle contribue à te faire aimer de toutes les nations de la terre. Ô Amour de Jésus, nous prenons ici l'engagement de te rester à jamais fidèles et de travailler d'un cœur ardent à répandre ton Règne dans tout l'univers. Amen

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7 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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