Intermède du 5 avril 2020 : Dimanche des Rameaux

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(Image ci-dessus : Giotto di Bondone, « Scènes de la vie du Christ », « N° 26 : L'Entrée à Jérusalem » 1304-1306)


Lecture

Évangile selon saint Matthieu, XXI, 1-11 :

« 1 Lorsqu'ils approchèrent de Jérusalem, et furent arrivés à Bethphagé, vers le mont des Oliviers, Jésus envoya deux de ses disciples,

2 en leur disant : " Allez au village qui est devant vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée et un ânon avec elle ; détachez-les, et amenez-les-moi.

3 Et si l'on vous dit quelque chose, répondez que le Seigneur en a besoin, et à l'instant on les laissera aller. "

4 Or ceci arriva, afin que s'accomplît la parole du prophète :

5 " Dites à la fille de Sion : Voici que ton roi vient à toi plein de douceur, assis sur une ânesse et sur un ânon, le petit de celle qui porte le joug. "

6 Les disciples allèrent donc et firent ce que Jésus leur avait commandé.

7 Ils amenèrent l'ânesse et l'ânon, mirent dessus leurs manteaux, et l'y firent asseoir.

8 Le peuple en grand nombre étendit ses manteaux le long de la route ; d'autres coupaient des branches d'arbres et en jonchaient le chemin.

9 Et toute cette multitude, en avant de Jésus et derrière lui, criait : " Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux !"

10 Lorsqu'il entra dans Jérusalem, toute la ville fut en émoi ; on disait : " Qui est-ce ? "

11 Et le peuple répondait : " C'est Jésus le prophète, de Nazareth en Galilée. "»

Méditation

Dom Guéranger, L'Année liturgique, commentaire du dimanche des Rameaux:

« Il faut que le Messie, avant d'être attaché à la croix, ait été proclamé Roi dans Jérusalem par le peuple ; qu'en face des aigles romaines, sous les yeux des Pontifes et des Pharisiens muets de rage et de stupeur, la voix des enfants, se mêlant aux acclamations de la cité, fasse retentir la louange au Fils de David.

« Le prophète Zacharie avait prédit cette ovation préparée de toute éternité pour le Fils de l'homme, à la veille de ses humiliations : « Tressaille d'allégresse, fille de Sion, avait-il dit ; livre-toi aux transports de la joie, fille de Jérusalem : voici ton Roi qui vient vers toi ; il est le Juste et le Sauveur. Il est pauvre, et il s'avance monté sur l'ânesse et sur le petit de l'ânesse. » (Zachar. 9, 9) Jésus, voyant que l'heure de l'accomplissement de cet oracle était venue, détache deux de ses disciples et leur ordonne de lui amener une ânesse et un ânon qu'ils trouveront à quelque distance. Le Sauveur était déjà arrivé à Bethphagé, sur le mont des Oliviers. Les deux disciples s'empressent de remplir la commission de leur maître ; et bientôt l'ânesse et l'ânon sont amenés aux pieds du Sauveur.

Les saints Pères nous ont donné la clef du mystère de ces deux animaux. L'ânesse figure le peuple juif qui, dès longtemps, avait été placé sous le joug de la Loi ; « l'ânon sur lequel, dit l'Évangile, aucun homme n'était encore monté » (S. Marc 11, 2), représente la gentilité, que nul n'avait domptée jusqu'alors. Le sort de ces deux peuples se décidera d'ici à quelques jours. Pour avoir repoussé le Messie, le peuple juif sera délaissé ; en sa place Dieu adoptera les nations qui, de sauvages qu'elles étaient, deviendront dociles et fidèles.

Les disciples étendent leurs vêtements sur l'ânon ; alors Jésus, pour accomplir la figure prophétique, monte sur cet animal (s. Marc 11, 7), et se prépare à faire ainsi son entrée dans la ville. En même temps le bruit se répand dans Jérusalem que Jésus approche. Par un mouvement de l'Esprit divin, la multitude de Juifs qui s'était réunie de toutes parts dans la cité sainte pour y célébrer la fête de Pâques, sort à sa rencontre, portant des palmes et faisant retentir l'air d'acclamations. Le cortège qui accompagnait Jésus depuis Béthanie se confond avec cette foule que l'enthousiasme transporte ; les uns étendent leurs vêtements sur la terre qu'il doit fouler, d'autres jettent des branches de palmier sur son passage. Le cri d'Hosannah retentit ; et la grande nouvelle dans la cité, c'est que Jésus, fils de David, vient d'y faire son entrée comme Roi.

C'est ainsi que Dieu, dans sa puissance sur les cœurs, ménagea un triomphe à son Fils au sein même de cette ville qui devait, si peu de temps après, demander à grands cris le sang de ce divin Messie. Cette journée fut un moment de gloire pour Jésus, et la sainte Église, comme nous l'allons voir tout à l'heure, veut que nous renouvelions chaque année la mémoire de ce triomphe de l'Homme-Dieu. Dans les temps de la naissance de l'Emmanuel, nous vîmes les Mages arriver du fond de l'Orient, cherchant et demandant à Jérusalem le Roi des Juifs, afin de lui rendre leurs hommages et de lui offrir leurs présents ; aujourd'hui c'est Jérusalem elle‑même qui se lève comme un seul homme pour aller au-devant de lui. Ces deux faits se rapportent au même but ; ils sont une reconnaissance de la royauté de Jésus-Christ : le premier de la part des Gentils, le second de la part des Juifs. Il fallait que le Fils de Dieu, avant de souffrir sa Passion, eût recueilli l'un et l'autre hommage. L'inscription que bientôt Pilate placera au-dessus de la tête du Rédempteur : Jésus de Nazareth, Roi des Juifs, exprimera l'indispensable caractère du Messie. En vain les ennemis de Jésus feront tous leurs efforts pour faire changer les termes de cet écriteau : ils n'y réussiront pas. « Ce que j'ai écrit est écrit », répondra le gouverneur romain, dont la main païenne et lâche a déclaré, sans le savoir, l'accomplissement des Prophéties. Israël aujourd'hui proclame Jésus son Roi ; Israël bientôt sera dispersé, en punition de sa révolte contre le fils de David ; mais Jésus, qu'il a proclamé, demeure Roi à jamais. Ainsi s'accomplissait à la lettre l'oracle de l'Ange parlant à Marie, et lui annonçant les grandeurs du fils qui devait naître d'elle : « Le Seigneur lui donnera le trône de David son aïeul, et il régnera sur la maison de Jacob à jamais » (s. Luc 1, 32). Jésus commence aujourd'hui son règne sur la terre ; et si le premier Israël ne doit pas tarder à se soustraire à son sceptre, un nouvel Israël, issu de la portion fidèle de l'ancien, va s'élever, formé de tous les peuples de la terre, et offrir au Christ un empire plus vaste que jamais conquérant ne l'a ambitionné. »

Prière

Psaume 147

« 12 Jérusalem, célèbre Yahweh ;
Sion, loue ton Dieu.
13 Car il affermit les verrous de tes portes,
il bénit tes fils au milieu de toi ;
14 il assure la paix à tes frontières,
il te rassasie de la fleur
 du froment.
15 Il envoie ses ordres à la terre ;
sa parole court avec vitesse.
16 Il fait tomber la neige comme de la laine,
il répand le givre comme de la cendre.
17 Il jette ses glaçons par morceaux :
qui peut tenir devant ses frimas ?
18 Il envoie sa parole, et il les fond ;
il fait souffler son vent, et les eaux coulent.
19 C'est lui qui a révélé sa parole à Jacob,
ses lois et ses ordonnances à Israël.
20 Il n'a pas fait de même pour toutes les autres nations ;
elles ne connaissent pas ses ordonnances.
Alleluia ! »

Saint dimanche des Rameaux ! Je vous souhaite à tous une Semaine Sainte très recueillie et pleine de grâces spirituelles! Restons très unis dans la prière!



Prière de la communauté

Je vous salue Marie

Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes, Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen

Merci ! 106 personnes ont prié

3 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Avec Marie, écrasons la tête du serpent!

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