"Pâques, c'est le Christ qui frappe à la porte de notre cœur"

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Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin de médecin mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs pour qu'ils se convertissent. » (Luc 5, 31-32)

Le pécheur a besoin du sauveur 

Le pécheur est un quasi-sacrement du besoin humain de Dieu car il sait, lui, qu'il ne peut pas s'en sortir seul. Mais alors le risque est grand pour lui de croire que, en raison de son péché, Dieu ne peut venir jusqu'à lui. Ainsi, dans ce même chapitre 5, Pierre, toujours prompt à savoir ce que le Christ doit faire, s'écrie « Éloigne-toi de moi car je suis pécheur » Luc, 5,8.

Pâques c'est le Christ ressuscité qui se laisse toucher par Thomas l'incrédule, qui n'ose faire ce geste. C'est le Christ qui frappe à la porte de notre cœur. Si nous lui ouvrons il vient en nous il prendra la Cène avec nous et nous avec lui (Ap.3,20).

Ainsi, au cœur de cette tragédie du coronavirus, notre Carême s'accomplit dans la Semaine Sainte, célébration de la mort et de la Résurrection du Christ qui y introduit l'humanité l'emmenant auprès du Père.

Il y a bien une connivence spirituelle entre la crise que nous vivons et les mystères que nous allons célébrer.

Cette crise met chacun d'entre nous devant la réalité de la vulnérabilité humaine. Certes les progrès scientifique, technique, économique nous éblouissent, au point de nous aveugler. Or le pécheur est cet ancien juste devenu lucide sur lui-même (cf Luc 5,31). Nous avons peur de cette vulnérabilité que nous vivons comme une menace car, face à elle nous ne voyons pas de solution. La vulnérabilité fait partie de la condition humaine, et la mort n'en est qu'un aspect. Notre vulnérabilité nous fait reprendre conscience que nous avons besoin d'être sauvé et que sans le Christ nous ne pouvons rien faire, comme il nous le dit (Jn. 15,5).

Le baptisé est celui qui vit la vulnérabilité heureuse

Par le don de sa vie, le Christ est victorieux du mal et sauve le monde du péché qui est le renfermement sur soi-même.

Notre regard sur le corps, sur la mort, sur la maladie, sur le monde mondialisé, sur nos relations, sur la place du corps dans la relation, sur la médecine et sur la science, sur le non-savoir, sur la solitude, le bruit et le silence, sur nos liens sociaux, sur notre bien commun, sur le travail et ses valeurs, sur la vie et la mort, sur la pauvreté et la richesse, sur la puissance du mal et la puissance plus grande encore de l'amour : tout cela est bouleversé par ce que nous vivons et pour nous chrétiens devra être converti.

Le Carême nous conduit au Vendredi saint, au mystère de la prière inexaucée et à celui de la vulnérabilité de Dieu. Mais il nous introduit aussi dans la victoire de la Résurrection où Dieu saisit l'humanité pour la conduire vers le Père. Et il nous invite au repas de la Cène où nous recevons sa vie en nourriture.

La crise du coronavirus nous fait creuser notre soif de l'Eucharistie et, pour nous prêtres, la souffrance de ne plus célébrer avec un peuple.

Puisse au moins la Parole de Dieu nourrir nos existences et nos familles.

Accueillir la Résurrection du Christ en communion avec tous les chrétiens

La célébration de Pâques nous unit particulièrement à l'Orient chrétien où Jésus, en son humanité, est mort et ressuscité. Le peuple rassemblé peut ainsi présenter en tout lieu une offrande pure, et faire de ce même peuple où tous sont invités à servir en la présence du Père, une offrande agréable à Dieu.

Par la prière qui, à la différence du coronavirus, passe par les ondes, nous pouvons apaiser l'inévitable tension que nous vivons entre la distance et la proximité : qui est notre prochain ?


Puisse cette semaine Sainte que nous allons vivre ensemble sur Hozana nous rapprocher de nos frères chrétiens d'Orient,

Belle Semaine Sainte

Mgr Pascal Gollnisch, directeur de L'Œuvre d'Orient.


Pour rejoindre notre retraite de semaine Sainte sur Hozana : https://hozana.org/communaute/8868-vivez-la-semaine-sainte-avec-les-chretiens-d-orient 


(Photo : © JM Gautier)

Prière de la communauté

O très sainte Mère de Dieu

Sous votre protection, O très sainte Mère de Dieu, les chrétiens des Églises d'Orient ont toujours trouvé refuge. Rassemblez les Chrétiens d'Orient et d'Occident dans l'amour de votre fils afin que l'unité des Églises ressemble à celle de la Trinité Sainte du Père et du Fils et du Saint Esprit. Donnez-leur le courage dans les épreuves, la patience dans la persécution, l'espérance dans les conflits. O Vous, vraie fille d'Abraham, faites que les fidèles des trois religions, juive, chrétienne et musulmane, se traitent fraternellement en fils et filles du même Père. Qu'ils recherchent la paix en cette terre où parut le Prince de la Paix. Dans la fidélité à l'Église et à sa mission, inspirez aux frères d'Occident la gratitude envers leurs frères d'Orient et à tous la charité qui fait vivre et croire au salut que le Père offre à tous les hommes. O Vierge, comblée de grâce et de bénédiction, intercédez pour nous.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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