Jour 4 - Priez avec les maronites

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C'est pour toi que j'endure l'insulte, que la honte me couvre le visage : je suis un étranger pour mes frères, un inconnu pour les fils de ma mère. L'amour de ta maison m'a perdu ; on t'insulte, et l'insulte retombe sur moi. Mais je louerai le nom de Dieu par un cantique, je vais le magnifier, lui rendre grâce. Les pauvres l'ont vu, ils sont en fête : « Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! » Car le Seigneur écoute les humbles, il n'oublie pas les siens emprisonnés. (Psaume 68, 8-10 ; 33-34)

Dans la vallée de la Qadisha, avec les maronites

Lors de l'expansion islamique du VIIe siècle, à la suite de la destruction du monastère Saint-Maroun, les maronites trouvent refuge dans le nord du Mont-Liban, dans la vallée de la Qadisha. Les reliefs accidentés de ce lieu permettent aux maronites de bénéficier d'une certaine sécurité, cependant que les paysages magnifiques leur offrent un cadre de contemplation et d'ermitage idéal. Une réelle spiritualité de la Qadisha émerge alors au fil des siècles, celle des grottes dans la montagne, quasiment inaccessibles, qui abritent un à plusieurs moines. La « vallée sainte » marque profondément l'identité maronite. Les monastères qui s'y trouvent sont d'une grande importance pour le Liban mais également pour le reste de la chrétienté. Elle est inscrite au Patrimoine mondial de l'UNESCO en 1998, en tant que « l'un des sites monastiques chrétiens les plus importants dans le monde ».

Qui sont les maronites ?

L'Église maronite doit son nom à saint Maroun (+410), un ascète syriaque de la vallée de l'Oronte. La communauté d'origine se fait remarquer à l'occasion du concile de Chalcédoine (451) en demeurant les seuls syriaques fidèles à sa doctrine. Ils élisent leur premier patriarche, Jean-Maroun, en 686. Les maronites se considèrent comme ayant été toujours fidèles à Rome. Leur adhésion au catholicisme s'officialise en 1182 avec Guillaume de Tyr. La fondation du collège maronite à Rome en 1584 est une étape majeure de la vie culturelle intellectuelle et spirituelle de cette Église. Les maronites, avec les communautés chrétiennes et les musulmans du Liban, réclament en 1920, par la voix du patriarche maronite, la proclamation de l'État du Grand-Liban. L'Église maronite, dont le siège est à Bkerké (Liban), compte à ce jour plus de 900 000 fidèles au Liban et une diaspora beaucoup plus nombreuse : environ 4 millions à travers le monde dont 80 000 en France. Ils participent de manière essentielle à la vie politique du Liban. En mars 2011, le synode de l'Église a élu patriarche Sa Béatitude Béchara Raï qui est créé cardinal par le pape Benoit XVI en 2012.

Dans les épreuves, la force de la prière

Les psaumes de la semaine Sainte sont pour la plupart marqués du sceau de la persécution, et celui d'aujourd'hui n'y échappe pas. Mais il finit également par une note d'espérance, de louange. Au cœur de ses ténèbres intérieurs, dans les tumultes du monde extérieur, la première défense du chrétien se trouve dans la prière. La prière rapproche l'Homme de Dieu, apaise nos cœurs et nos tourments, augmente en nous la Foi et la Charité. « Elle est à notre âme ce que la pluie est à la terre » comme le disait le Saint curé d'Ars. C'est par la prière filiale que de simples Hommes sont devenus prophètes, martyrs, évangélisateurs, patriarches… C'est en définitive par la prière que nous marchons vers la Sainteté, que la route soit tortueuse ou non. 

Saint Charbel Makhlouf, moine maronite du XIXe siècle, insistait auprès de ses fidèles sur l'importance de la prière et du « langage de la croix » dans les contradictions : 

Le chemin de votre calvaire dans ce coin du monde est long et la croix du Christ dans cet Orient, vous la portez sur vos épaules. Vos ennemis sont nombreux parce qu'ils sont ceux de la croix ; ne les prenez pas comme ennemis ; parlez-leur toujours avec le langage de la croix, même s'ils vous sont hostiles à cause d'elle. Que votre prière émane de votre foi, que de votre patience naisse l'espérance, que la croix fasse grandir votre amour.

Demandons à Dieu la Grâce de la prière, pour nous-mêmes et pour nos frères chrétiens persécutés.

Dans cette marche vers Pâques, par la prière et la rencontre, nous rendons grâce pour ce que notre Église doit à l'Orient : les premières évangélisations, la tradition monastique, les Pères de l'Église... et leur témoignage qui revivifie notre foi.

Prière de la communauté

O très sainte Mère de Dieu

Sous votre protection, O très sainte Mère de Dieu, les chrétiens des Églises d'Orient ont toujours trouvé refuge. Rassemblez les Chrétiens d'Orient et d'Occident dans l'amour de votre fils afin que l'unité des Églises ressemble à celle de la Trinité Sainte du Père et du Fils et du Saint Esprit. Donnez-leur le courage dans les épreuves, la patience dans la persécution, l'espérance dans les conflits. O Vous, vraie fille d'Abraham, faites que les fidèles des trois religions, juive, chrétienne et musulmane, se traitent fraternellement en fils et filles du même Père. Qu'ils recherchent la paix en cette terre où parut le Prince de la Paix. Dans la fidélité à l'Église et à sa mission, inspirez aux frères d'Occident la gratitude envers leurs frères d'Orient et à tous la charité qui fait vivre et croire au salut que le Père offre à tous les hommes. O Vierge, comblée de grâce et de bénédiction, intercédez pour nous.

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3 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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